Le Jardin Hanbury, un jardin anglais en territoire italien : 2° partie

À la Une

Petite visite virtuelle de ce beau jardin botanique. Article rédigé à l’aide de Chat GPT et de la brochure officielle de la visite.

Un jardin d’acclimatation

Au cœur de la Riviera italienne, niché entre le ciel azur de la Méditerranée et les montagnes en toile de fond, se trouve un trésor botanique époustouflant : le Jardin Hanbury. Avec une histoire riche remontant au XIXe siècle et une collection diversifiée de plantes exotiques provenant des coins les plus reculés du globe, ce jardin enchanteur offre une expérience inoubliable pour les amoureux de la nature et les passionnés de jardinage. Dans cet article, plongeons-nous dans l’histoire du Jardin Hanbury et explorons les merveilles botaniques qui attendent ceux qui osent s’aventurer dans ce paradis végétal.

F Arnal 2019

L’histoire fascinante du Jardin Hanbury

Le Jardin Hanbury tire son nom de la famille Hanbury, des passionnés de botanique et d’exploration qui ont créé ce refuge luxuriant au XIXe siècle. Sir Thomas Hanbury, un industriel britannique, tomba amoureux de la Riviera italienne et décida d’y créer un jardin exotique unique en son genre. Les terrasses en pente douce du jardin offrent des vues panoramiques sur la mer, créant un cadre idéal pour l’expérimentation botanique.

Pour le détail de l’histoire du jardin, retour vers la 1° Partie.

Un voyage botanique autour du monde

La véritable magie du Jardin Hanbury réside dans sa collection exceptionnelle de plantes provenant des quatre coins du globe. Des palmiers majestueux venus des îles lointaines du Pacifique aux cactus imposants des déserts d’Amérique du Nord, chaque recoin du jardin réserve une surprise nouvelle. Les visiteurs peuvent se perdre dans un labyrinthe de sentiers sinueux, découvrant des plantes rares et exotiques qu’ils n’auraient jamais imaginé voir en Italie.

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Points forts de la visite

  1. Terrasses en cascade : Les terrasses soigneusement aménagées descendent jusqu’à la mer créant un environnement unique pour les plantes, permettant à chacune de profiter du climat optimal et de la vue sur la mer.
  2. Fontaines et sculptures : En plus de la flore, le jardin est agrémenté de fontaines apaisantes et de sculptures artistiques, ajoutant une dimension visuelle et auditive à l’expérience.
  3.  Constructions décoratives : tout au long du parcours on découvre des temples ou mausolées ainsi que des petits pavillons.  De part et d’autre de l’’axe central du Jardin Hanbury, une succession de constructions apportent une révélation progressive pour les visiteurs qui se laissent guider par les chemins sinueux.
  4. La diversité botanique de ce jardin d’acclimatation. Les jardins abritent des milliers d’espèces botaniques (presque 6000 catalogués en 1912), principalement d’origine tropical et subtropicale, organisé par les zones de groupe botanique. Outre sa beauté visuelle, le Jardin Hanbury joue un rôle essentiel dans la recherche botanique et la préservation des espèces. Il est racheté pat l’État italien en 1960 et depuis 1987, confié à l’Université de Gènes pour ses collections botaniques.
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La visite du Jardin Hanbury est bien plus qu’une simple escapade botanique ; c’est un voyage à travers le temps et l’espace, où chaque plante raconte une histoire de découverte et d’aventure. En se promenant dans ses allées ombragées et en admirant la diversité des plantes qui prospèrent en harmonie, on peut ressentir la passion et l’engagement qui ont été investis pour créer cet endroit extraordinaire. Une visite au Jardin Hanbury est un hommage à la curiosité humaine et à la beauté de la nature, un rappel que même dans le monde moderne, des trésors intemporels attendent d’être découverts.

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L’Éclat botanique du Jardin Hanbury : un monde de diversité Végétale

Le Jardin Hanbury, situé sur la Riviera italienne, n’est pas seulement un lieu de beauté pittoresque, mais également un sanctuaire botanique qui abrite une incroyable variété de plantes provenant des coins les plus éloignés du globe. Les spécificités botaniques qui font du Jardin Hanbury une destination exceptionnelle pour les amateurs de plantes et les chercheurs en botanique sont un héritage de la collecte mondiale des frères Hanbury, de Ludwig Winter et de Dorothy Hanbury. Aujourd’hui l’Association des Amis du Jardin Hanbury continue les animations et les études scientifiques et entretient la mémoire des lieux..

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Un pot-pourri de plantes exotiques

Une des caractéristiques les plus remarquables du Jardin Hanbury est sa collection de plantes exotiques venues de tous les horizons. Des palmiers majestueux aux feuillages luxuriants aux cactus épineux des régions arides, le jardin est un melting-pot de la diversité végétale de notre planète. Les visiteurs peuvent se promener à travers des écosystèmes simulés, passant d’une région botanique à une autre en quelques pas seulement.

Adaptation à l’environnement méditerranéen

Le Jardin Hanbury met en valeur une gamme impressionnante de plantes qui ont réussi à s’adapter aux conditions méditerranéennes parfois difficiles. Les oliviers torsadés, les agaves robustes et les lavandes parfumées font partie de la riche palette de végétation méditerranéenne présente dans le jardin. Ces plantes résilientes témoignent de la capacité de la nature à s’adapter et à prospérer dans des environnements variés.

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Jardinage écologique et durable

Le Jardin Hanbury est également un exemple inspirant de jardinage écologique et durable. Les responsables du jardin ont cherché à minimiser l’impact environnemental en utilisant des pratiques respectueuses de l’environnement telles que la conservation de l’eau, le compostage et la préservation des espèces indigènes. Ce modèle de jardinage durable montre comment les amoureux des plantes peuvent contribuer positivement à la préservation de notre planète.

Contributions à la recherche botanique

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Outre sa beauté visuelle, le Jardin Hanbury joue un rôle essentiel dans la recherche botanique et la préservation des espèces. Il participe à des programmes de préservation et de propagation des plantes en voie de disparition, contribuant ainsi aux efforts mondiaux visant à sauvegarder la biodiversité. Des botanistes et des chercheurs du monde entier viennent étudier et documenter la riche collection de plantes du jardin, contribuant ainsi à notre compréhension de la diversité végétale.

L’Étonnante collection de succulentes au Jardin Hanbury

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Au cœur du Jardin Hanbury, un monde enchanté de plantes succulentes vous attend. Connues pour leur capacité à survivre dans des environnements arides grâce à leurs réserves d’eau, les succulentes forment une partie essentielle de la riche diversité botanique de ce jardin.

Une collection variée de formes et de couleurs

Le Jardin Hanbury abrite une collection étonnante de succulentes, allant des petites haworthias aux imposantes agaves. Chaque plante présente des formes, des textures et des couleurs qui captivent l’œil et stimulent l’imagination. Des agaves aux feuilles dentelées ressemblant à des œuvres d’art sculptées par la nature aux echeverias aux nuances de rose et de bleu poudré, chaque coin du jardin offre une nouvelle surprise.

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Adaptation ingénieuse aux conditions méditerranéennes

Les succulentes du Jardin Hanbury ont évolué pour survivre aux rigueurs du climat méditerranéen, caractérisé par des étés chauds et secs. Leurs feuilles charnues, qui agissent comme des réservoirs d’eau, leur permettent de prospérer même lorsque les précipitations sont rares. Cette adaptation ingénieuse aux conditions environnementales en fait des choix idéaux pour orner les paysages méditerranéens et inspirer les amateurs de jardinage.

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La collection d’agrumes éblouissante du Jardin Hanbury

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Il faut dévaler de nombreuses marches et rejoindre le bas du jardin Hanbury si l’on veut entrevoir les premiers fruits d’or. On entre alors dans la «Piana» – la plaine -, située peu ou prou au niveau de la mer. Entre novembre et février, des agrumes de tout poil y sont légion. Parmi lesquels de véritables raretés.

Aujourd’hui, ladite collection est composée d’un peu moins de 300 arbres et de 73 espèces différentes.

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«On s’attache à la maintenir. Quand les plantes sont vieilles, on cherche des variétés anciennes dans les pépinières pour les remplacer», souligne Daniela Guglielmi, responsable de la communication à Hanbury. Précisant qu’il existe dans le jardin un laboratoire de conservation des graines. «Traditionnellement, on a des accords avec les jardins du monde entier pour en échanger en cas de besoin.»

Source Nice Matin

Un patrimoine méditerranéen vivant

Le climat méditerranéen se prête parfaitement à la culture d’agrumes, et le Jardin Hanbury en est un témoin vivant. Des citronniers aux oranges amères, en passant par les mandariniers et les pamplemoussiers, cette collection nous ramène aux racines de la région et à son histoire intimement liée aux agrumes.

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Une palette de saveurs et d’arômes

La collection d’agrumes du Jardin Hanbury ne se limite pas aux variétés classiques. On y trouve une multitude de variétés rares et exotiques (Citrus aurantium Bizzaria, Citrus limon Canaliculata, Citrus lumia, Citrus lumia pyriformis, Citrus medica Firenze, Citrus myrtifolia, Fortunella margarita., Main de Bouddha), chacune avec ses propres caractéristiques de goût et d’arôme. Des oranges juteuses aux notes sucrées, aux citrons zesteux aux nuances acidulées, chaque fruit offre une expérience gustative unique.

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Citrus japonica a été introduit en mars 1869 par Sir Thomas Hanbury à Shanghai. C’est un petit arbuste ou un arbre, avec des fruits de la taille d’une noix. La forme connue sous le nom de « doigts de Bouddha » a été reçue par l’intermédiaire de M. Artindale, de Shanghai, en avril 1880. Dans cette plante, les fruits, les carpelles ne sont pas unis au sommet, mais libres comme les doigts tendus d’une main. L’arbre produit constamment de tels fruits. Des anomalies similaires sont également connues dans les Lemon.

Source : Hortus Mortolensis, Enumeratio Plantarum in Horto Mortolensi Compilé par Alwin Berger 1912

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Cultiver et préserver la tradition

Le Jardin Hanbury joue un rôle vital dans la préservation de la tradition de culture d’agrumes dans la région méditerranéenne. En conservant et en cultivant des variétés anciennes et locales, le jardin contribue à maintenir vivante une pratique agricole qui remonte à des générations. Depuis douze ans, les responsables du jardin Hanbury ont fait le choix de ne plus utiliser de produits chimiques. Pour protéger les agrumes des ravageurs, les jardiniers utilisent ainsi des remèdes biologiques: l’introduction d’autres insectes.

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La magie des fontaines et la découverte de l’Axe Central au Jardin Hanbury

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Le Murmure magique des fontaines

Dès que l’on pénètre dans le jardin, le doux murmure des fontaines crée une ambiance apaisante. Les fontaines du Jardin Hanbury ne sont pas seulement des éléments décoratifs, mais aussi des créateurs d’atmosphère. Leur bruit apaisant évoque une sensation de calme et de tranquillité, invitant les visiteurs à se détendre et à se perdre dans la contemplation.

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Fontaines artistiques éparses

Le jardin est ponctué de fontaines artistiques comme la fontaine du Dragon.

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Au centre la vasque se trouve un bronze japonais que Thomas Hanbury avait acheté chez un antiquaire à Kyoto. Chaque fontaine offre une perspective unique sur l’harmonie entre l’eau et la nature. Des fontaines en forme de sculptures abstraites aux bassins aux motifs géométriques, chaque élément aquatique ajoute une touche d’esthétisme et renforce l’ambiance magique qui règne dans le jardin.

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La Découverte de l’Axe Central

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L’axe central du Jardin Hanbury est une révélation progressive pour les visiteurs qui se laissent guider par les chemins sinueux. Conçu avec soin, cet axe relie les différents espaces du jardin de manière harmonieuse. Tout en suivant cet axe, les visiteurs sont invités à découvrir des vues pittoresques, des perspectives changeantes et des compositions végétales en constante évolution.

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L’Élégant Mausolée Mauresque du Jardin Hanbury

Un chef-d’oeuvre d’inspiration mauresque

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Le Mausolée Mauresque du Jardin Hanbury est un exemple spectaculaire de l’architecture mauresque, caractérisée par ses motifs géométriques, ses arcs élégants et ses détails minutieusement sculptés. Inspirée par les influences orientales et méditerranéennes, cette structure ajoute une dimension culturelle et artistique au jardin botanique. Il a été projeté et édifié par l’architecte Pio Soli de Sanremo en 1886. Les cendres de Thomas Hanbury et de sa femme Katherine sont ensevelies sous son sol.

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Un témoin de l’histoire et de l’exotisme

Le Mausolée Mauresque rappelle l’ère de l’engouement orientaliste du XIXe siècle, où l’Europe était captivée par les cultures exotiques du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Cet édifice témoigne de l’intérêt pour l’art et l’architecture mauresque qui ont influencé de nombreux aspects de la culture européenne à l’époque.

Des détails élaborés et symboliques

Chaque détail du Mausolée Mauresque est une œuvre d’art en soi. Les motifs géométriques complexes, les azulejos colorés et les formes architecturales uniques créent une esthétique visuelle riche et captivante. De plus, ces détails peuvent également avoir des significations symboliques liées à la culture mauresque, ajoutant une couche de profondeur à l’édifice.

La beauté intemporelle de la prairie et du rivage au Jardin Hanbury

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Le charme de la prairie

La prairie du Jardin Hanbury est une invitation à la tranquillité et à la contemplation. Les herbes ondulent doucement au gré du vent, créant un tableau vivant en constante évolution. Les fleurs sauvages qui émergent de la prairie ajoutent des touches de couleur vibrante à cette toile naturelle. La prairie offre un refuge pour les visiteurs en quête de solitude et de communion avec la nature.

Un lien avec la Terre : la prairie et la biodiversité

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La prairie du Jardin Hanbury n’est pas seulement une vision pittoresque, mais aussi un habitat vital pour de nombreuses espèces. Les insectes butineurs, les oiseaux chanteurs et d’autres créatures trouvent refuge dans ce coin de nature préservée. La prairie incarne l’importance de préserver des espaces naturels non seulement pour leur beauté, mais aussi pour la biodiversité qu’ils abritent.

L’appel apaisant du rivage

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En aval, le rivage du Jardin Hanbury est une évasion vers le monde serein de la mer Méditerranée. Les visiteurs peuvent se promener le long du rivage, se connectant avec la nature et la contemplation paisible qu’elle inspire.

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L’union de la Terre et de la mer

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La prairie et le rivage du Jardin Hanbury symbolisent l’union poétique entre la terre et la mer. Ces deux éléments de la nature se rencontrent harmonieusement, créant un équilibre visuel et émotionnel. Cette union évoque également l’importance de la conservation côtière et de la préservation de la beauté naturelle pour les générations à venir.

Découverte du Palais et de ses abords au Jardin Hanbury

Un voyage dans le temps : Le Palais Hanbury

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Le palais du Jardin Hanbury a été érigé au XIXe siècle et incarne une époque de raffinement et d’opulence. Construit dans un style architectural classique, le palais témoigne du goût et du luxe de l’époque victorienne. Chaque pierre et chaque détail reflètent l’histoire et le patrimoine de la région, offrant aux visiteurs un aperçu captivant du passé.

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Les jardins en extase : Les abords du Palais

Les abords du palais du Jardin Hanbury sont une extension somptueuse du raffinement architectural. Les jardins sont aménagés avec soin pour compléter l’esthétique du palais tout en créant un lien harmonieux avec la nature environnante. Des allées bordées de haies soignées aux fontaines ornementales, chaque élément paysager est conçu pour offrir une expérience visuelle exceptionnelle.

Perspectives pittoresques : Les vues depuis le Palais

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La Loge en marbre adossée au Palazzo a été adjointe pendant les restaurations et l’agrandissement de l’édifice qui ont eu lieu en 1876. Le palais du Jardin Hanbury offre des vues imprenables sur les terrasses en cascade et la mer Méditerranée étincelante. Les fenêtres du palais encadrent des panoramas pittoresques qui évoquent une sérénité intemporelle.

L’équilibre entre passé et présent

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Bien que le palais soit une relique du passé, il est entouré d’une végétation luxuriante et vivante qui crée un équilibre parfait entre le temps présent et l’histoire. Les jardins soigneusement entretenus et les sentiers ombragés invitent les visiteurs à se perdre dans une fusion harmonieuse entre la nature et l’architecture.

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La Collection de roses envoûtante du Jardin Hanbury

Déjà en 1867, l’année de la fondation des jardins, Thomas Hanbury a introduit les premières roses à Mortola, en les faisant venir du jardin de Clapham Common en Angleterre. D’autres roses ont été achetées en Italie, en France et en Allemagne ou introduits à partir de semences d’autres jardins botaniques. En décembre 1874, Sir Thomas a commandé 3 000 plantes de variétés ornementales aux pépinières Nabonnand de Golfe-Juan, sur la Côte d’Azur toute proche. La collection, comme suit, comprenait à la fois des roses botaniques, dont beaucoup sont d’origine chinoise, et des variétés d’origine horticole.

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Des parfums enivrants

L’une des caractéristiques les plus enchanteresses de la collection de roses du Jardin Hanbury est son parfum enivrant. Alors que vous vous promenez parmi les massifs de roses, les arômes subtils et délicats vous enveloppent, créant une expérience sensorielle magique. Chaque variété de rose ajoute une note unique à la symphonie olfactive du jardin.

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La pergola est couverte par Rosa Banksiae var. Lutea. Sur le côté on peut découvrir Rosa x fortuniana découverte par M Fortune en Chine et introduite en Angleterre en 1845. IL est à noter que le rosier de Banks Rosa Banksiae forma lutescens provenant de Chine a été introduit en Europe par Thomas Hanbury. On retrouve également des roses anciennes comme Rosa Lafolette ou le magnifique Banks Purezza

Découverte en remontant de la Casa Rustica au Jardin Hanbury

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Une retraite champêtre

La Casa Rustica du Jardin Hanbury (1886) est bien plus qu’un simple bâtiment. C’est une retraite champêtre qui évoque une ambiance paisible et détendue. Cet édifice a été réalisé pour être le siège des activités scientifiques et le siège de la direction du jardin. Aujourd’hui c’est un petit musée avec des collections botaniques et d’anciens outils. Au premier étages se trouve l’herbier qui abrite le patrimoine botanique et historique du jardin. Les éléments architecturaux rustiques, tels que les murs en pierre et les tuiles en terre cuite, créent une esthétique qui s’intègre harmonieusement avec la nature environnante.

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Un hommage au mode de vie méditerranéen

La Casa Rustica célèbre le mode de vie méditerranéen, où l’extérieur et l’intérieur se fondent en une seule entité fluide. Les terrasses ombragées, les arches en pierre et les détails décoratifs rappellent les traditions architecturales de la région, tout en offrant un espace accueillant pour se détendre et se ressourcer.

Fleurs et Fruits Saisonniers au Jardin Hanbury : Un Voyage à Travers l’Année

Quand visiter Hanbury ?

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Les photos prises ici datent de Février 2019 , mais le jardin est intéressant toute l’année en dehors des périodes trop chaudes ou trop sèches.

Le jardin n’est pratiquement jamais sans fleurs. Fin septembre peut être considéré comme le moment le plus ennuyeux, mais dès que les pluies automnales s’installent, la floraison commence et se poursuit à une échelle de plus en plus grande jusqu’à mi-avril ou début mai. Ensuite, presque chaque plante est en fleur ; les caractéristiques les plus marquées étant des branches gracieuses de la rose jaune Banksiae unique, La rose jaune de Fortune, le Pittosporum au doux parfum, le merveilleux Cantua huxifolia cramoisi, et les pointes bleues de l’Echiium des Canaries.

Source : Hortus Mortolensis, Enumeratio Plantarum in Horto Mortolensi Compilé par Alwin Berger 1912

Le Jardin Hanbury, avec sa riche diversité botanique, offre une expérience en constante évolution tout au long de l’année. Chaque mois apporte son lot de couleurs, d’arômes et de textures uniques, révélant la beauté changeante de la nature. Dans cet article, nous partirons pour un voyage mois par mois à travers les fleurs et les fruits du Jardin Hanbury.

Janvier : Éclats d’Hiver

En janvier, le Jardin Hanbury est doucement bercé par la saison hivernale. Les camélias apportent des touches de couleur avec leurs pétales délicats, tandis que les agrumes et avocats commencent à mûrir, offrant des touches de vitalité dans les rangées d’arbres fruitiers. Acacias (Acacia Hanburyana),, aloès, roses sauges d’origine sud-américaine

Février : Les Premières Lueurs du Printemps

Alors que l’hiver se retire, les premiers signes du printemps apparaissent. Les amandiers en fleurs ajoutent une douceur subtile au paysage, tandis que les primevères et les jonquilles égayent les massifs de fleurs. , roses, narcisses, jacinthes, iris,amandiers, camélias ;

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Mars : L’Éclat Printanier

Mars marque l’explosion de couleurs printanières au Jardin Hanbury. Les cerisiers en fleurs créent un spectacle enchanteur, les iris et les jacinthes ou iris ajoutent des teintes vives, et les premières roses commencent à épanouir leurs pétales veloutés.

Avril : Une Toile de Fleurs

En avril, le jardin est une toile vibrante de fleurs. Les tulipes peignent les massifs de couleurs variées, les glycines parfument l’air de leur fragrance envoûtante, et les clématites grimpent le long des treillis avec grâce. Les rosiers de Banks commencent leur floraison ainsi que les cistes.

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Mai : L’Apogée de la Floraison

Le mois de mai est un festival de fleurs au Jardin Hanbury. Les rhododendrons offrent une symphonie de couleurs vives, les pivoines déploient leurs pétales somptueux, et les rosiers sont en pleine floraison, créant des cascades de roses délicates. bignones, roses, jasmins, passiflores, seringats, deutzias, brugmansia, Strelizia…

Juin : L’Arrivée de l’Été

Avec l’arrivée de l’été, les massifs de fleurs s’animent de vie. Les lavandes et les santolines diffusent leurs parfums envoûtants, les agapanthes apportent des touches d’azur, et les premiers fruits mûrissent sur les arbres. Jacaranda, albizzia yucca…

Juillet : Le Spectacle Estival

Juillet est le mois où le Jardin Hanbury est à son apogée estivale. Les bougainvillées éclatent de couleurs vives, les hibiscus ajoutent des touches exotiques, et les arbres fruitiers portent leurs premiers fruits juteux. Cycas, érytrines,

Août : La Richesse de l’Été

En août, le jardin est un tableau luxuriant de verdure et de couleurs. Les dahlias ajoutent une profusion de formes et de teintes, les figues commencent à mûrir sur les arbres, et les massifs de fleurs sont un ravissement pour les yeux.

Septembre : La Douce Transition

Avec le début de l’automne, septembre apporte une douce transition au Jardin Hanbury. Les asters et les chrysanthèmes prennent le relais, ajoutant des touches de couleur automnale, tandis que les derniers fruits de l’été sont récoltés.

Octobre : Les Teintes de l’Automne

En octobre, le Jardin Hanbury se pare des teintes chaudes de l’automne. Les érables japonais et les vignes vierges offrent un spectacle de feuilles flamboyantes, et les dernières fleurs d’été ajoutent des touches de couleur persistante.

Novembre : La Quiétude de la Fin d’Année

En novembre, le Jardin Hanbury entre dans une période de quiétude. Les cyclamens ajoutent des touches de couleur délicate, tandis que les agrumes continuent de mûrir, ajoutant une touche de fraîcheur parfumée. les fruits des agrumes commencent à murir, rejoignant les arbouses ou les grenades.

Décembre : Le Charme Hivernal

L’année se termine au Jardin Hanbury avec un charme hivernal. Les camélias reprennent leur rôle de protagonistes, ajoutant une élégance sobre.

Le parcours de la visite du jardin est libre (Tarif · Billet simple complet : 9,00 €) et on se perd facilement dans les allées avançant au hasard de la sérendipité. Un itinéraire de descente est conseillé.

Le jardin se visite naturellement de haut en bas avec plus de 100 m de dénivellation. Il suffit de suivre le parcours fléché et le guide papier avec plan distribué à l’entrée. Le parcours conseillé à la descente vous conduira vers l’Est du domaine où dominent les plantes succulentes et les vues sur la mer, puis vers le palais qui domine le paysage à l’Est. Le parcours vous conduit vers le bas grâce à la grande allée méridienne aménagée par Ludovic Winter qui n’est pas sans rappeler la perspective du Jardin Du Rayol partant de la Pergola vers la forêt néozélandaise.

Progressivement les plantes agricoles comme les oliviers cédèrent la place aux plantes exotiques d’un intérêt  esthétique et botanique. C’est une forme de géobotanique.

itinéraire de retour depuis le bas

Les odeurs, les couleurs et les sons se répondent les uns aux autres.

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Conclusion

La passion naturaliste d’une famille anglaise a créé, en 1867 près de Vintimille, un jardin botanique pour l’acclimatation de plantes provenant des régions les plus diverses du monde, en profitant de la position privilégiée de la région et du climat d’abri particulièrement doux : les jardins botaniques de Hanbury. Grâce à la collaboration de botanistes, d’agronomes et d’architectes paysagistes, dont la plupart étaient étrangers, un ensemble grandiose a été créé, sans équivalent en Europe, tant du point de vue botanique, avec ses 5800 espèces de plantes ornementales, médicinales et fruitières, que du point de vue paysager, grâce à la composition harmonieuse des bâtiments, des éléments ornementaux et des terrasses cultivées.

Photos François Arnal 2019

Le Jardin Hanbury, un jardin anglais en territoire italien : 1° partie

Découvrons un jardin anglais en territoire italien : le jardin botanique  Hanbury à Vintimille

Je vous propose de découvrir un jardin visité en février 2019. Ce jardin est implanté à la frontière franco italienne aux portes de Menton. Il m’a été conseillé par l’accueil du jardin de Serre de la Madone à Menton. Je traverse donc les quelques kilomètres qui me séparent de Menton pour me retrouver sur la Riviera italienne et le jardin Hanbury à l’Ouest de Vintimille.

Le Palazzo Orengo F Arnal 2019

Découvrons un jardin anglais en territoire italien sur le cap Mortola en bord de Méditerranée et du Golfe de Gênes. Ce jardin est actuellement propriété de l’État italien et il est géré scientifiquement par l’Université de Gênes qui assure le suivi botanique.

C’est un jardin botanique remarquable qu’il faut visiter absolument.

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En quoi ce jardin de la Riviera italienne reflète-t-il la conception du jardin botanique à l’anglaise à la fin du XIXe siècle ? Comment les spécificités du site par sa topographie littorale en pente et par son climat méditerranéen d’abri ont-elles été exploitées afin de bâtir un magnifique jardin à la diversité botanique remarquable ?

Dans un premier temps je vous propose de revenir sur l’histoire et la géographie du lieu ainsi que sur la volonté des concepteurs : les frères Hanbury, puis de découvrir ce jardin et ses plantes diverses (dans une prochaine note) dans le sens de la visite le jardin du haut vers le bas jusqu’aux rivages de la Méditerranée.

Les Jardins de Hanbury, concédés à perpétuité à l’Université de Gênes qui s’est occupée de leur reconstruction, sont situés à La Mortola, à la frontière de Vintimille. Les jardins sont caractérisés par des plantes herbacées, arbustives et arborescentes qui proviennent de régions tropicales et subtropicales du monde entier et qui sont regroupées à La Mortola qui offre des conditions environnementales exceptionnelles propices à l’acclimatation. C’est pour ces raisons que les jardins sont très connus des botanistes et des amoureux de la nature. Ils se trouvent sur un petit promontoire de la Riviera dei Fiori (La Riviera des Fleurs) entre la Via Aurelia (une ancienne voie romaine) et la mer, visitée par des milliers de touristes chaque année. Les jardins couvrent une superficie d’environ 18 hectares cultivés en partie par des plantes exotiques et en partie par une végétation méditerranéenne.

Source : les amis du jardins Hanbury

Le territoire du jardin botanique  Hanbury (Giardini botanici Hanbury)

La moitié de ce territoire constitue le jardin visitable ; l’autre partie est occupée par une végétation naturelle avec une majorité de pins d’Alep. Fort heureusement la route principale et la voie ferrée traversent le domaine en tunnel, laissant le lieu silencieux.

Le promontoire du Cap Mortola et ses pins d’Alep F Arnal 2019

La protection offerte par les montagnes environnantes au nord  et l’heureuse position en adret ont permis l’acclimatation de plantes qui proviennent de tous les coins du monde.


L’histoire d’un lieu privilégié aux yeux du botaniste :

Elle est principalement tirée des notes sur  » Semer et planter à La Mortola« , qui ont été soigneusement conservées par le défunt Sir Thomas Hanbury, et son frère Daniel, l’éminent botaniste et pharmacologue.

C’était le rêve de Thomas Hanbury depuis sa jeunesse pour faire un jardin dans un climat méridional, et pour partager ses plaisirs et ses intérêts botaniques avec son frère. Lors de son séjour sur la Côte d’Azur, au printemps 1867, après de nombreuses années de travail acharné en Orient, il a décidé d’acheter le domaine pour exécuter son plan. Il a d’abord été enclin à acheter Cap Martin, près de Menton, mais a abandonné l’idée dès qu’il a fait connaissance avec le petit cap de La Mortola.

Comme il l’a d’abord approché par la mer, il a été frappé par la merveilleuse beauté de cet endroit. Une maison, et à cette époque, bien que presque une ruine, connu sous le nom de Palazzo Orengo, se trouvait sur un promontoire. Au-dessus, il y avait le petit village, et au-delà de tout s’élevaient les montagnes.

A l’est du Palais, il y avait des vignes et terrasses d’oliviers ; à l’ouest, un ravin dont les déclivités étaient couvertes de pins d’Alep.

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La pointe rocheuse, lavée par les vagues de la mer, a fait pousser le myrte, à laquelle La Punta delta Murtola devait probablement son nom. (Myrtus Communis =mirto ou mortella en italien. (Murta = dialecte local.)

Thomas Hanbury, après avoir réalisé de bonnes affaires en Chine grâce au commerce des épices, du thé et de la soie fréquentait la riviera franco-italienne pour se soigner. Comme ses congénères qui passaient l’hiver dans le sud à la recherche d’une résidence loin des pluvieux hivers britanniques.

Le bord de mer. F Arnal 2019

L’achat a été conclu le 2 mai 1867 (ce qui peut être considérée comme étant la date de la fondation du jardin), et les travaux de restauration de la maison et d’adaptation aux exigences modernes a été immédiatement mis en main. Compléments ont été progressivement apportées à la propriété, et il s’étend sur une superficie de 45 hectares, une grande partie, cependant, consiste en un pittoresque ravin boisé

Thomas Hanbury, source Hortus Mortolensis_1912

En juillet 1867, Thomas Hanbury est retourné à La Mortola, accompagné de son frère, qui a tout de suite apprécié la les charmes et les possibilités du lieu.

La propriété était composée d’une oliveraie dans la partie centrale, et d’agrumes et de vignes, dans une moindre mesure disposés en bandes. A partir de cette base agricole, les frères Hanbury ont donné naissance à leur rêve. Les premières plantes qu’ils choisirent pour le jardin ne furent pas seulement considérées pour leur intérêt ou leur aspect exotique, mais elles furent également l’objet de recherches pharmacologiques et d’une importance économique.

En voici quelques exemples : Schinus molle poussant dans un renfoncement du mur près de l’allée d’entrée. Acquis en décembre 1867, il est plus connu sous le nom de faux poivrier, ces arbres appartiennent à la famille des Anacardiaceae et sont originaires des hautes terres de Bolivie, du Pérou et du Chili. Ils sont très appréciés pour leur forme de saule, et pour l’odeur parfumée qui caractérise chaque partie de la plante, surtout les baies roses , qui sont utilisées comme épice.

Payprus et Alocasia près de la fontaine du Dragon F Arnal 2019

On a pensé à utiliser des moyens pour augmenter la végétation naturelle sur les parties sauvages de la propriété, puis presque dénudées par les déprédations incontrôlées des paysans voisins, qui avait librement coupé les arbres et les broussailles, et fait paître leurs chèvres sur l’herbe maigre. Une partie du domaine était donc à l’état de garrigue.

Beaucoup d’indigènes des arbustes, tels que  le chêne vert (Quercus Ilex), maintenant si abondants, étaient alors rares ou inexistants. Il en sema des graines dans la vallée, ou parmi les sous-bois à feuilles persistantes.

Il a également introduit différentes sortes de Cistes qui poussaient dans le voisinage, mais pas sur le propriété.

Les roses du jardin Hanbury

Les trois premières douzaines de rosiers de différentes variétés étaient à cette époque apportées du jardin de son père à Clapham.

Déjà en 1867, l’année de la fondation des jardins, Thomas Hanbury a introduit les premières roses à Mortola, en les faisant venir du jardin de son père en Angleterre. D’autres roses ont été achetés en Italie, en France et en Allemagne ou introduites à partir de semences d’autres jardins botaniques. En décembre 1874, Sir Thomas il a commandé 3 000 plantes de variétés ornementales aux pépinières Nabonnand de Golf Juan, sur la Côte d’Azur toute proche. La collection, comme suit, comprenait à la fois des roses botaniques, dont beaucoup sont d’origine chinoise, et des variétés d’origine horticole. La Roseraie est présente dans la plaine dès la première des cartes du jardin ; de nombreuses roses étaient également cultivées, telles que des spécimens isolés dans différentes positions, comme c’est encore le cas aujourd’hui. La collection actuelle comprend principalement des roses anciennes.

Les principales roses sont : les roses historiques du Jardin présentes à l’époque de la Hanbury ; liens avec la floriculture locale (Riviera di Ponente) ; les principaux groupes du genre Rosa ; les roses chinoises, en hommage aux relations historiques de Thomas Hanbury avec la Chine.  Le plus répandu dans le jardin est définitivement R. banksiae f. lutescens, avec des fleurs jaunes simple.   

Dans le parterre de fleurs devant la Casa Giacinto, sont plantés deux grands buissons de Rosa banksiae lutescens. Ce rosier à fleurs jaunes a été planté dans le jardin en décembre 1870 ; le taxon a en effet été découvert en Chine et introduit en Europe par Thomas Hanbury et Sir Joseph Hooker, qui ont supervisé l’introduction du Rosa banksiae en Europe, en particulier cette espèce jaune à La Mortola. L’espèce est originaire de l’ouest de la Chine, en particulier des régions du Yunnan et du Shanxi. Plusieurs exemplaires sont aujourd’hui répartis dans le jardin. Elle fleurit d’avril à mai et donne des fruits en novembre et décembre.

Parmi les roses les plus anciennes du jardin, on trouve ‘La Follette‘, un hybride de gigantea élevé dans le jardin de Lord Brougham sur la Côte d’Azur près de Cannes par son jardinier en chef, Busby, et introduit en 1910. Il y a un splendide spécimen de ce rosier grimpant à mi-chemin de la pergola principale.

Les pergolas de roses en Février 2019 F Arnal

Il faut aussi mentionner Rosa brunonii ‘La Mortola’ qui est originaire du jardin et qui fleurit bien ; c’est un rosier grimpant très vigoureux qui atteint plus de 10 m. de hauteur dans les arbres et sur les murs.

A l’automne 1867, Thomas Hanbury était à nouveau occupé au travail. Parmi les plantes mentionnées dans ses notes de septembre et octobre sont des fleurs de la Passion. Géraniums, Pivoines, Cèdres du Liban, etc.

Thomas Hanbury et la villa Orengo :

Thomas Hanbury, est né le 21 juin 1832 à Londres, il est mort le 9 mars 1907 à La Mortola. Il épouse en 1868 Katharine Aldham Pease (1842-1920) originaire de Westbury on Trym. Ils s’installent définitivement à La Mortola en 1871. Thomas acheta la terre de l’actuel jardin avec l’ancien palais qui était en ruine. Cet édifice a été construit au XIe siècle dans la famille des Lanteri.

vue en direction de l’Ouest et de Menton F arnal 2019

La villa Orengo a une origine très ancienne. On a tout d’abord les traces d’une ancienne villa romaine située cette propriété qui était traversée par la Via Julia Augusta qui reliait les Gaules à l’Italie romaine. La famille des Lanteri a construit un château à cet emplacement au XIe siècle au retour de la Première Croisade. La propriété a été rachetée par la famille Orengo en 1620 qui l’a réaménagé. Thomas Hanbury l’a agrandi avec des terrasses, une cour à arcades et une tour.

La villa Orengo : façade sud . F Arnal 2019

Le Palazzo Orengo s’est développé autour d’une ancienne tour, entre les XVIIe et XVIIIe siècles ; dans la seconde moitié du XIXe siècle, lorsque Thomas Hanbury a acheté la propriété, celle-ci avait besoin d’une restructuration majeure.

Panorama sur le golfe de Gênes , F Arnal 2019

Les rénovations effectuées par Thomas Hanbury ont maintenu le rôle de la structure émergente de la villa, en augmentant sa visibilité et les vues panoramiques déjà inhérentes à la position prédominante du bâtiment qui avait, dans le passé, un rôle défensif et stratégique ; les rénovations suivantes ne l’ont pas trop modernisée, en conservant l’ancienne tour et les puissants murs ainsi que les belles terrasses à balustrade.

L’angle sud ouest F Arnal 2019

La conception et le développement architectonique du jardin sont liés indissolublement à Ludwig Winter (Ludovico Vintere) qui fut le chef jardinier. Il avait été envoyé par le grand pépiniériste de Hyères Charles Hubert sous les ordres de Thomas Hanbury.

F Arnal 2019

Daniel Hanbury, son frère botaniste et pharmacologue (1825 – 1875) a déjà commencé à organiser les jardins, sur 18 des 45 ha de la propriété. Il  a joué un rôle important dans la conception et la mise en œuvre du projet. 

Daniel Hanbury

 Les connaissances approfondies de  Daniel Hanbury sur la botanique mondiale sont le fruit d’années d’études, de collectes et de voyages – les voyages au Moyen-Orient et en Europe ont été complétés par une correspondance approfondie avec des collègues du monde entier. Il a été un partenaire essentiel de son frère, Sir Thomas Hanbury, pour la sélection des spécimens et la création du Giardini Botanici Hanbury à La Mortola.

Thomas Hanbury décide de continuer le travail de son frère après 1875 s’appuyant sur le concours d’experts allemands tels que Gustav Cronemayer, Kurt Dinter et Alwin Berger, le jardin atteint presque la perfection.

Environ la moitié du territoire était destinée à la culture de plantes exotiques des pays les plus divers, rassemblées selon des critères systématiques, phytogéographiques, écologiques, esthétiques-paysagers.

la Casa Rustica : petit musée de l’outillage au rez de chaussée et salles de travail à l’étage

Près du ruisseau Sorba, la Casa Rustica a été construite en 1886 sur les plans de l’architecte Pio Soli comme siège de la direction et des activités scientifiques. Aujourd’hui c’est un petit musée avec des collections botaniques et des anciens outils. À l’étage, un herbier et son laboratoire .

Rédigé en 1883, le premier Index seminum propose les semences de 600 espèces de plantes. Le premier catalogue des plantes cultivées dans l’Hortus Mortolensis, publié en 1889 recense 3 500 espèces tandis que le troisième, publié en 1912 en dénombre 5 800.

les index et listes de plantes à différentes époques sont disponibles en bibliothèque virtuelle.

Thomas Hanbury meurt à La Mortola le 9 mars 1907. Son cercueil est transporté à Sanremo, où il est incinéré, puis il est enterré dans son jardin, sous un pavillon de style néo-mauresque. C’est un petit temple où reposent les cendres du créateur du jardin ainsi que celles de sa femme Catherine. Il a été difié par l’architecte Pio Soli de Sanremo en 1886 en dessous du palais.

Le mausolée mauresque où est enterré Thomas Hanbury

De nombreuses personnalités visitent le jardin : la reine Victoria en 1882, le prince de Galles, Victor-Emmanuel III et divers membres de familles princières ainsi que des jardiniers.

Son fils aîné, Cecil Hanbury, hérite du domaine, puis il revient à l’épouse de celui-ci, Dorothy Hanbury-Forbes, qui restaure la propriété. Le jardin a connu de grandes mutations grâce à Dorothy Hanbury, la belle fille du fondateur entre 1925 et 1939.

Pendant la seconde guerre mondiale le jardin a subi d’importants dommages, et le territoire a été racheté par l’État italien en 1960. La belle fille de Thomas souhaitait vendre à l’État italien à condition du maintien du jardin botanique. En 1987, suite à une précédente demande internationale le terrain a été confiée à l’Université de Gênes.

Le haut du jardin au début de la visite. F Arnal 2019

En 2020 en raison de l’épidémie de Covid-19, les jardins sont fermés au public, conformément au décret du 8 mars 2020 –  » Mesures de lutte contre la propagation du virus COVID19 dans tout le pays « .

La géographie : le site de la Murtola

En jaune : la frontière franco-italienne.

Dans un jardin, le sol, l’eau, la température et la lumière du soleil sont les facteurs qui déterminent le caractère de la végétation, et la nature punit sévèrement toute négligence à leur égard. Personne  ne l’a mieux compris que Sir Thomas Hanbury, avec son observation fine et une longue expérience.  » Never go against Nature, »  » Ne jamais aller à l’encontre La nature », était sa pensée constante dans l’aménagement et la plantation de son jardin.

Never go against Nature, » un slogan que l’on retrouve au Rayol.

Le sol de La Mortola est formé par la décomposition du calcaire nummulitique de l’Eocène inférieur*. (F. Giordano & N. Pellati, Carta Geologica delle Alpi Occidentali, R. Ufficio Geologico, Rome, 1908.)

Le sous sol est formé d’un étroit géosynclinal constitué de bas en haut par des marnes et calcaires du Crétacé supérieur, des roches sédimentaires carbonatés de l’Eocène moyen, de marnes et de turbidites de l’éocène supérieur , oligocène.

F Arnal 2019

Il est lourd et argileux, en été devenant dur et se fissurant dans des fissures profondes. Sa composition calcaire empêche  la culture de plantes de terre acide. Dans une partie du jardin seul un petit dépôt de travertin forme un sol sableux. Ceci, bien qu’un peu calcaire, convient assez bien à un certain nombre de plantes à racines fines et a été récemment planté avec Proteaceae, Melaleucas, etc

Le climat méditerranéen de La Mortola

Le climat de La Mortola est celui typique du nord de la Méditerranée : les étés sont secs et les automnes pluvieux. Les pluies tombent principalement de l’automne au printemps, de façon  plus abondante en les trois mois d’automne-octobre (parfois même vers fin septembre), novembre et décembre, qu’à partir de janvier à mars. Octobre est le mois le plus pluvieux avec une moyenne de 130 mm. Des orages, mais pas fréquents, peuvent se produire en toute saison ; elles sont le plus souvent en mai ou Juin. Mais, en général, la pluie est irrégulière, et trois mois peuvent passer avec peu ou pas de pluie, et cela peut se produisent non seulement en été, mais aussi en hiver.

F Arnal 2019

La sécheresse est souvent telle que même les grands Opuntias charnus se ratatinent et se flétrissent. Aucun jardin ne pourrait exister dans ces conditions, sans alimentation artificielle en eau, et ceci est ici fourni par de grands réservoirs en amont .

La moyenne des précipitations annuelles pendant dix ans (1900-1909) a été d’environ 851 mm (791 mm entre 1979 et 2010)..; le minimum était, en 1908, de seulement 488 mm., le maximum, en 1907, 1199mm. Nous comptons environ 50 à 58 jours de pluie par an en moyenne. Juillet est le mois le plus sec avec une moyenne de 14,2 mm. L’effet bénéfique des précipitations est encore diminué par la forte pente du terrain. De plus, le un grand nombre de jours sans nuages où le soleil brille est accompagné de vents chauds et secs qui sont un caractéristique de ce climat.

Echinopsis grusonii ou Echinocactus Grusonii ou coussin de belle-mère, originaire du centre du Mexique, est un cactus globulaire résistant au froid -7 et à la sécheresse, très apprécié pour ses aiguilles jaunes or et ses fleurs annuelles qui forment une couronne jaune.

La température sur la Côte d’Azur n’est pas extrêmement élevée. Les jours les plus chauds ne montrent que 31°C. à l’ombre. Août est le mois le plus chaud avec une température moyenne de 23,5 ° et une moyenne des température maximales de 27,9 °.

Néanmoins, l’été est très éprouvant en raison de l’atmosphère humide, le temps chaud et lumineux continu, et les nuits chaudes, qui ne se refroidissent que vers le matin dans les endroits où le vent du nord apporte l’air plus frais des montagnes. Cependant, pendant la plus grande partie de l’année, la température est variable, surtout en hiver, quand la différence entre le soleil et l’ombre est très remarquable, et une nuit fraîche se produit généralement même une jour d’hiver. Ce changement soudain est très préjudiciable à de nombreuses plantes tendres. Une baisse marquée de la température a presque a toujours été observée au début du mois de janvier, et quand les vents froids dominent, même le gel peut arriver.

Un climat adapté à la culture des agrumes. F Arnal 2019

Le point le plus bas du thermomètre, que j’ai vu, était à -4° C le 6 janvier 1901. Mais outre le danger en raison des vents froids, nous ne sommes jamais à l’abri du gel en hiver, bien que ce soit plutôt une exception que la règle.

Un orage qui apporte des masses de neige ou de grêle sur nos montagnes les plus proches, et  qui est suivie par une nuit claire, peut faire baisser la température au point de congélation ou en dessous. Ces gelées peuvent se produire à tout moment entre Novembre et Mars, mais heureusement ils ne durent que quelques heures, et généralement passer sans faire beaucoup de dégâts. Les chutes de neige se produisent mais rarement, et sont de courte durée, et la neige ne reste pas plus de vingt-quatre heures.

La fontaine Nirvana . F Arnal 2019

La suite de la visite dans la 2° partie très bientôt.

Serre de la madone : visite d’un jardin méditerranéen remarquable. 3° partie

III Un parcours ascendant à travers les restanques :

1) Un jardin exotique en terrasses.

Photo F Arnal 2019
La partie centrale du jardin et ses restanques.

Un terrain escarpé en terrasses

Situé sur un terrain escarpé en terrasses, le jardin de la Serre de la Madone possède différents édifices bâtis : la villa principale, la villa d’accueil, un ensemble de petits édifices à vocation de jardinage (serre froide ou serre chaude), des éléments de statuaire, des fontaines et bassins, ainsi que de nombreuses ornementations. Tous ces édifices bâtis trouvent leur valeur architecturale en tant qu’éléments de l’ensemble paysager du jardin : chaque élément, bâti ou naturel, a une place importante dans la composition d’ensemble du jardin. Dès sa conception, aucune séparation n’était prévue entre le bâti et le non-bâti : la maison fait partie du jardin, elle est le jardin aussi. Cela est particulièrement remarquable avec le jeu de perspective entre la maison principale et le grand escalier.

Photo F Arnal 2019
la maison de l’accueil

La reconstitution du domaine et de ses particularités se veut fidèle à  l’esprit et à la forme qu’avait  imaginés notre « gentleman-gardener », avec notamment l’utilisation des matériaux régionaux d’origine (chaux, tuf, galets).

Photo F Arnal 2019
Le jardin japonais qui aurait du disparaître sur les premières propositions de rénovation de 1992.

Le jardin japonais créé par le successeur de Lawrence Johnston ( Mr Bering) fut conservé et restructuré parce qu’il est le témoin de l’histoire de ce jardin. Le jardin mauresque dans la partie haute faisait partie à l’origine d’un ensemble avec volière qui fut emporté par une coulée de boue dans les années 50. La rocaille en tuf avait été ensevelie sous la boue et fut dégagée à la main par les jardiniers dans le cadre de la restauration. Pour Johnston ce jardin était à l’image du paradis terrestre (comme les jardins andalous d’ailleurs) avec un parcours initiatique de l’homme vers le paradis terrestre suivant sa course à travers le végétal. De nombreux espaces secrets se découvrent au cours de la visite qui se pratique avec sérendipité.

Photo F Arnal 2019
Le grand bassin restauré dans lequel se reflète le ciel de Provence et le jardin alentour.

Les réseau hydraulique, clé de la réussite d’un jardin méditerranéen
Le jardin des serres de la Madone a jadis été créé sur des terres agricoles richement pourvues en eau. En effet, les témoignages des Anciens et une étude hydraulique
récente, confirme la présence d’au moins quatre sources situées en partie haute de la propriété. Ces sources captées, étaient récupérées dans 14 citernes, et 2 bassins de plantes aquatiques dont l’un avait été transformé en piscine.

Photo F Arnal 2019
Fougère arborescente, Dicksonia antartica originaire de Nouvelle Zélande.

L’identité de ce jardin est dans son calme et sa tranquillité, rien ne doit perturber le visiteur.

Un jardin exotique qui préfigure le « jardin planétaire ».

Un tiers du site est occupé par une flore exotique ; les 2/3 restants constituant une forêt méditerranéenne entrecoupée de terrasses d’anciennes cultures traditionnelles locales d’Oliviers.

Photo F Arnal 2019
La famille des Protéacées, ou Proteaceae en Latin, Ce sont des arbres et des arbustes, (quelques plantes herbacées), généralement des zones arides, à feuilles persistantes, des régions tempérées, sub-tropicales à tropicales, principalement dans l’hémisphère sud.

Une collection remarquable de protéacées originaires d’Afrique du Sud (Leucadendron Safari Sunset) ou d’Australie (Banksia prionotes) occupe la partie autour de l’escalier central. Cet escalier constitue l’axe central de la composition et distribue de nombreuses terrasses sur lesquelles sont plantées les protéacées.

Photo F Arnal 2019

Serre de la Madone est un des rares jardins de la Méditerranée française (avec le Rayol ) à présenter une telle diversité de protéacées dont les fleurs peuvent constituer de larges corolles.

Photo F Arnal 2019
Banksia integrifolia, Famille  : Proteacées, Origine  : Australie

Lawrence Johnston Laurence était passionné par la botanique et l’architecture de 1924 à 1939 il va acquérir 7 ha de terrasses agricoles et voisines sur la Sierra de la Madona (le nom de la colline). Le mot « serre » vient de « sierra »,  la montagne. Il entreprend la création de son paradis terrestre là où poussaient oliviers et agrumes : un jardin exotique à l’architecture paysagère unique entre parenthèses dans la juxtaposition des différents espaces clos appelés « chambres vertes »). Il ramena des plantes de ses voyages dans le  monde entier (Afrique du sud particulièrement).

Photo F Arnal 2019
Dans le jardin aride : des couleurs vives au cour de l’hiver.

Il les disposa savamment afin de mettre en valeur les bassins les escaliers évoluent, les fontaines, les serres ou les différentes statues. La constitution du jardin Serre de la Madone s’est faite en plusieurs étapes entre 1924 et 1939. A l’instar de son précédent jardin de Hidcote (1907), Johnston achète des parcelles agrestes dont l’occupation et les aménagements témoignent de l’activité horticole de la région et plus précisément du Val de Gorbio dans lequel elles se situent.

Photo F Arnal 2019
Yucca gigantea, ou Yucca géant, est une espèce de plantes arbustives de la famille des Asparagaceae, sous-famille des Agavoideae. Elle est caractérisée par son tronc en forme de patte d’éléphant.

Au XIXème siècle, à la faveur du microclimat mentonnais, des botanistes, notamment anglais, introduisirent des espèces tropicales et subtropicales et composèrent les harmonies végétales originales qui font aujourd’hui de Menton une serre à ciel ouvert.

Photo F Arnal 2019
le début de l’escalier central

Les inventions de villes d’hiver

« Le phénomène –l’hiver dans le Midi- a été toujours localisé. Le décrire, c’est montrer des créations de lieux, des extensions de stations…mais aussi le caractère toujours élitiste de la clientèle, la tonalité britannique. Les préférences de lieux sont présentées comme objective ; la suprématie du climat, la possibilité d’une végétation plus exotique, la qualité thérapeutique du lieu sont invoquées. En 1850, il n’y avait pas d’hivernants à Menton ; en 1862, on compte trois cents familles d’hivernants et en 1869, plus de mille. Après 1870, tous les Guides vont répétant que Menton est le séjour d’hiver le plus parfait »

Colloque : Menton une exception azuréenne ou 150 ans d’histoire du tourisme (1861-2011). (Organisé le 20 mai 2011 par le CEHTAM. CEHTAM est une association créée en 2004 par des professeurs du Lycée hôtelier Paul Augier de Nice et des professionnels du tourisme pour faire un travail de mémoire et de valorisation à propos du riche passé touristique de la Côte d’Azur).

LA GRANDE SAISON D’HIVER DANS LE MIDI FIN XVIIIe- DEBUT XXe. MENTON, « LE SEJOUR LE PLUS PARFAIT ». Marc Boyer

« Un jardin sauvage dans un cadre formel » Lawrence Johnston.

Il n’a pas lésiné sur les moyens, une vingtaine de maçons ont travaillé durant plusieurs années pour aménager toutes les terrasses avec leurs murets de pierre.

  1. Les étapes de l’aménagement du jardin de Serre de la Madone :


Deux grandes étapes peuvent être distinguées :
– La première, à partir de 1924, comprend l’acquisition et l’aménagement des parcelles inférieures de la propriété actuelle, comprenant plusieurs petites maisons d’habitation. La topographie de ces terrasses ne sera globalement pas modifiée.
– La deuxième, à partir de 1930, consiste en l’acquisition de l’actuelle maison principale et des terrasses qui l’entourent.

Extrait de « Jardins de la Côte d’Azur » de Emest J.P. BOURSIER-MOUGENOT et
Michel RACINE. Edisud – Arpej Parution : 01/01/2000

Après la mort de Lawrence Johnston en 1958, à la Serre de la Madone, sa légataire, Nancy Lindsay mit à la disposition du jardin botanique de Cambridge, qu’avait fréquenté Lawrence Johnson pendant ses années universitaires, les plantes rares du domaine et dispersa les sculptures et les grandes poteries de l’orangerie.

Vers 1960, le troisième propriétaire du domaine Mr Bering, transforma l’un des
miroirs d’eau en piscine, Il ajouta un petit « jardin japonais »et une aire de
stationnement près de la maison. L’avant-dernier propriétaire, le Comte Jacques Wurstemberger, a maintenu le jardin jusqu’en 1986, date de la
dernière vente connue.

Photo F Arnal 2019

Réutilisant les techniques locales dans un climat aux précipitations abondantes mais peu nombreuses, Johnston maîtrise l’économie de l’eau dont seul l’excès inutilisable est évacué hors du jardin. L’irrigation gravitaire est judicieusement conduite comme dans de nombreux jardins méditerranéens.

Les différents inventaires botaniques ont montré la richesse extraordinaire du jardin. Les traces actuelles sont extrêmement nombreuses et témoignent des potentialités remarquables du site. L’analyse des différents espaces a révélé l’importance de la végétation indigène préexistante, oliviers ou agrumes, volontairement conservée par Johnston dans certaines terrasses, et enrichies des nombreuses introductions postérieures à ses voyages.

Photo F Arnal 2019
Le Yucca gigantea


La partie supérieure du jardin, située au-dessus des maisons, présente également de nombreuses traces d’aménagements : cheminements, bassins, plantations, systèmes de drainage des eaux, qui témoignent dans leur sobriété relative d’une volonté d’aménagement global du lieu par Johnston. Il semble que le jardin connaisse son « apogée » avant la seconde guerre mondiale. Peu de changements interviennent après le retour de Johnston.

Photo F Arnal 2019
la serre froide

La Serre Froide et la bas du jardin (partie Sud Est): précédée par deux immenses palmiers (Whashingtonia robusta), la serre froide sert de toile de fond à ce jardin. Autrefois couverte par des vitres afin de conserver la chaleur naturelle du soleil, elle a servi d’acclimatation pour les plantes rapportées lors des expéditions botaniques.

Photo F Arnal 2019
helleborus niger

La mise en scène se complète par un bassin rond, une fontaine et des piliers au pied desquelles sont palissés des bignones. En hiver à l’entrée de ce jardin le parfum superbe d’Osmanthus fragrans vous interpelle. Cette partie du jardin surprend le visiteur par son aspect sauvage à la végétation enchevêtrée. Quelques cycas et yuccas émergent au milieu des couvre sols variés (helleborus niger), Le sol est couvert par des Iris japonica en fleur au début du printemps puis par les hémérocalles au début de l’été.

Photo F Arnal 2019
La pergola

La pergola principale : traversant le bas du jardin dans toute sa largeur cette promenade ombragé était planté dans les années 30 de clématites, de glycines et de bignones, grimpante qui sont revenus on est chacun de ses piliers en pierre surmontés de travées en bois.

Photo F Arnal 2019
Le boulingrin

Le boulingrin (de l’anglais bowling green),  fait référence au terrain gazonné sur lequel le jeu de boules originaire d’Angleterre est pratiqué. Reflet des modes paysagère anglo-saxonne, cette partie du jardin était autre fois une roseraie bordée d’une elle est délimitée par des buis aux effets labyrinthiques. Aujourd’hui cette espace plat est rempli de Franckenia laevis qui fleurissent en été.

Photo F Arnal 2019
Vue au dessus de la pergola

Au dessus du boulingrin, une  allée ombragé bordée de pivoines arbustives nous conduit vers un buste romain représentant Auguste César est une femme fontaine marquant chaque extrémité. Cette partie du jardin possède de magnifiques mimosas et le Mahonia siamensis acclimaté ici.

Photo F Arnal 2019

Le jardin aride : La terrasse qui surplombe ce jardin de succulentes est ponctuée de piliers, vestiges d’une ancienne ombrière. Les yuccas  et les cycas  ponctuent les étapes de la visite de ce jardin sec.


La rampe d’accès :

Le long de cette rampe d’accès on découvre de magnifiques essences qui font l’originalité et la qualité de ce jardin : le chêne tropical de l’Himalaya dont la feuille n’a rien d’une feuille de chêne, les deux immenses Podocarpus aux fines feuilles en faucille et à l’ombre épaisse, les deux Washingtonia filifera, le grand Magnolia delavayi du Yunnan et enfin l’exceptionnelle Nolina du Mexique.

Photo F Arnal 2019
Le long du chemin d’accès

Près de huit cents arbres sont recensés avec, parmi les plus remarquables, deux Washingtonia robusta qui annoncent la serre froide, un magnifique Magnolia delavayii dans le jardin de rocaille ou un figuier sycomore, Ficus sycomorus, arbre biblique qui est sans doute l’un des premiers arbres fruitiers domestiqués dans l’Egypte ancienne. Un inventaire botanique est entrepris, révélant l’extrême richesse de ce jardin abandonné au temps. Car Lawrence Johnston ne laissera jamais d’écrit ni de listes de plantes et ses sources botaniques resteront secrètes.

Le Centre de la Composition

Photo F Arnal 2019
La serre chaude (ou orangerie) en arrière d’un ancien bassin de nage restauré à l’identique.

Le jardin aux platanes correspond au niveau inférieur des pièces d’eau principales. Composé d’un jardin à la française encadré de topiaires de buis, quatre platanes ponctuent les quatre carrés avec un petit bassin en rond central, les carrés de buis sont fleuris de tulipes ou de pervenches (vinca major et minor).

Photo F Arnal 2019
La Serre chaude

La serre chaude : Au dessus des platanes à la perpendiculaire de la pente a été construite une serre chaude, ancienne orangerie. Elle abrite des plantes tropicales notamment des lianes de thumbergia grandiflora et coccinea ainsi que des strelitzias (Strelitzia reginae). Il y règne une ambiance feutrée.

Photo F Arnal 2019
L’intérieur de la serre chaude

A l’ombre de trois immenses pins parasols deux pièces d’eau se déploient. L’une la plus grande jouxte la serre chaude et constitue un bassin de baignade dans les années 70. Il a retrouvé son aspect d’origine, bordé de murets arrondis et peuplé de nymphéas ou de jacinthes d’eau. Des vases d’Anduze en terre cuite encadrent le grand bassin.

Photo F Arnal 2019
La statue de Vénus encadrée par les papyrus

Le petit bassin est dominé par la statue de Vénus. Pour certains auteurs (JC Ivan Yarmola, architecte des monuments historiques), il s’agirait de la statue de Flore (Déesse des fleurs, des jardins, du printemps et de la fécondité dans la mythologie, Flore (ou Flora) fut une divinité vénérée par les Romains. On organisait en son honneur de grands jeux floraux afin qu’elle offre au peuple de bonnes récoltes pour l’année) encadrée de papyrus. La présence de la coquille fait pencher l’interprétation vers Vénus (ce qui est mentionné dans le plan officiel actuel). Les photos anciennes témoignent de la présence de pergolas ou de teillages en bois en arrière plan.

Photo F Arnal 2019
Le grand bassin et ses vases d’Anduze.

Dans le jardin d’eau, coiffant la statue de Vénus, les papyrus sont accompagnés de nymphéas exotiques et de jacinthes d’eau. Ailleurs, on découvre les fameux lotus, Nelumbo nucifera.

Photo F Arnal 2019
Les deux principaux bassins

L’escalier central conduit le visiteur vers la villa. C’est l’axe central de la composition de Johnston, celui qui offre une perspective ascendante. Il permet au visiteur de poursuivre son ascension et de découvrir dans les terrasses latérales la collection de protéacées originaires d’Afrique australe.

Photo F Arnal 2019
La maison ocre safran aux allures de villa italienne

La Villa : La maison ocre safran aux allures de villa italienne se détache sur un fond végétal foisonnant. La partie centrale de la demeure, à l’origine une ferme, existait à l’arrivée du major. Pour la rendre plus confortable, le major fait construire deux pavillons qui l’entourent et dont il dessine lui-même les plans. Ouverte sur le jardin, la maison se prolonge par des terrasses qui s’imposent comme la continuité des pièces de la villa.

Photo F Arnal 2019
La cour du mandarinier

Ce petit « palazzo » rappelle les demeures italiennes par ses teintes ocre jaune. Les salles de la partie basse sont ouvertes au public et constituent un lieu d’exposition.. A l‘étage figurent les bureaux administratifs, la bibliothèque et la chambre d’origine de LJ.

La cour du mandarinier représente un niveau inférieur. Le mandarinier d’origine trop âgé a été remplacé et le sol est recouverte d’une calade de galets, typique des places de Provence ou de Ligurie.

Photo F Arnal 2019
Le Jardin d’ Inspiration Mauresque


Le Jardin d’ Inspiration Mauresque

Le jardin hispano-mauresque rappelle les jardins de l’Alhambra à Grenade par son miroir d’eau d’où émergent quelques jets d’eau  discrets, avec la loggia décorée d’azulejos, le bassin et ses jets d’eau, le pigeonnier et les haies de myrte comme à Grenade ou à Séville. Ce lieu invite au dépaysement et à la rêverie. Situé au sommet du jardin c’est un lieu très calme qui récompense le visiteur après la montée des escaliers.

Photo F Arnal 2019
Le bassin d’inspiration arabo-andalouse et ses haies de myrte.

Il est surmonté par le bois. C’est la partie supérieure, la plus sauvage, qui assure une transition avec la forêt environnante. Jadis une grande volière comportait des oiseaux de collection (ibis, perroquets, grues couronnées, faisans dorés). Une coulée de boue emporta cette volière et une partie du jardin supérieur que l’on reconstitua avec les travaux de rénovation dans les années 90.

Photo F Arnal 2019
le bois jardiné dominant le jardin

Le bois jardiné n’était pas accessible, des sentiers montent jusqu’au sommet de la propriété.

Photo F Arnal 2019
Le belvédère est recouvert d’une glycine

Le Belvédère : De forme arrondie, le belvédère est recouvert d’une glycine taillée rigoureusement  en Février. Il permet de découvrir en aval une vue du jardin et en face de lui la campagne environnante hélas maintenant gagnée par l’urbanisation.

Photo F Arnal 2019
Le paysage alentour depuis la maison

Casa Rocca : le jardin de la Casa Rocca se découvre en cheminant derrière la maison jaune tapissée par  des Pyrostegia venusta  ou  Bignonia ignea orange… La liane aurore (Pyrostegia venusta), également parfois appelée liane de feu est une liane de la famille des Bignoniaceae originaire du Brésil, à floraison spectaculaire, cultivée dans les jardins des régions tropicales.

Photo F Arnal 2019

 Le passage sous le porche de la villa permet d’accéder à des petits escaliers ombragés qui conduisent vers une troisième maison où logeaient les domestiques. Une collection de camélia en fleur en Février accompagne les mimosas

Photo F Arnal 2019
Floraison du mimosa et du camélia en Février.

En redescendant on découvre à l’ombre les restes d’un jardin japonais avec une très belle lampe en pierre. Le bassin est entouré par des orchidées naturalisées et par des fougères variées, des fatsia japonica.

Photo F Arnal 2019
Orchidée en pleine terre

Le jardin d’agrumes : l’orangeraie

Photo F Arnal 2019
Les anciennes terrasses mises en évidence lors de la restauration sont plantées de jeunes pieds d’agrumes.

On rejoint enfin l’orangeraie en arrière de la serre chaude. Ces anciennes terrasses mises en évidence lors de la restauration sont visibles sur les anciennes photos aériennes (Johnston n’ayant pas laissé d’écrits, la restauration vise à respecter l’esprit de son œuvre en se fondant sur des témoignages et quelques photographies d’époque) proches d’une aire de retournement en cercle. Les pluies torrentielles avaient provoqué des grandes coulées de boue et enseveli le jardin mauresque, la terre fut déplacée et stockée en contrebas sur ces restanques.

Photo F Arnal 2019

Des citronniers, orangers mélangés à des oliviers rappellent le passé agricole du lieu.

Globalement, ce jardin peut être qualifié de « libre jardin ». ici prédomine une impression de liberté que conforte encore l’absence d’itinéraire dominant.

Le visiteur muni d’un excellent petit prospectus avec plan suit son inspiration allant vers le haut puis redescendant vers son point de départ à travers les restanques et les escaliers. Les terrasses de culture, de hauteur et de largeur variables pour suivre les courbes de niveau, sont reliées les unes aux autres par des accès multiples, souvent sinueux, et participent à la transition avec la nature environnante. La végétation foisonne dans une ambiance de sous-bois. Le juste équilibre (comme les « justes jardins » de Gilles Clément ) a été trouvé en entretien nécessaire dans un jardin et liberté laissée à la nature et à l’équilibre naturel d’un climax recréé artificiellement.

Photo F Arnal 2019
Un jardin paysage : toute la subtilité de ce type de jardin est dans l’apparent caractère « naturel » de cette composition.

Soucieux d’éviter les compositions végétales trop tape-à-l’œil, Johnston intègre ses nouvelles plantations à la végétation indigène préexistante d’oliviers, de cyprès et de pins parasol. Il proscrit même le palmier pour ne pas dénaturer le paysage méditerranéen qui entoure Serre de la Madone.

« Parmi les aspects les plus séduisants des paysages méditerranéens, les jardins demeurent des oasis de charme et de beauté. Des espaces secrets d’où seuls émergent, au dessus des blanches terrasses, des toits de tuiles ou d’ardoise, les rideaux sombres des cyprès et le lourd moutonnement des frondaisons . En gradins, réguliers ou paysagers, exotiques ou mauresques, les jardins des villes et les jardins des champs se succèdent et forment un univers pittoresque et varié que l’on redécouvre aujourd’hui dans le Midi de la France ». Audurier Cros Alix. Jardins méditerranéens.

Vue aérienne actuelle (Source / Google maps) : les menaces de l’urbanisation sont palpables.

« Dans le Midi méditerranéen français, le jardin fait depuis toujours partie du terroir agricole et des aires de villégiature. Sur tout le pourtour de la Méditerranée, il est associé aux lieux d’habitat permanent; mais pour combien de temps encore ? En effet, les parcs et jardins sont menacés par l’urbanisation et leur conservation pose de multiples problèmes. Dépendants des ressources en eau et de la qualité du sol, fruit du travail minutieux des hommes, les jardins demeurent l’expression profonde de leur imaginaire et de leur goût pour l’intimité et la belle nature ».

Audurier Cros Alix. Jardins méditerranéens.

Informations pratiques

Serre de la Madone
74, route de Gorbio – 06500 Menton – France
Tél. : 33 (0)4 93 57 73 90
Fax : 33 (0)4 93 28 55 42
Mail : patricia.beguin@ville-menton.fr


Ouvert toute l’année, sauf novembre, 25 décembre et 1 janvier
Tous les jours, sauf les lundis,

Photo F Arnal 2019

Visites guidées en français tous les jours d’ouverture à 15h00

Visites commentées en français :

  • Visites guidées par les guides-conférenciers : tous les mardis, mercredis et vendredis, à 15h
  • Visites guidées par les jardiniers : jeudis, samedis et dimanches, à 15h (sauf en novembre)
  • Durée : 1h30 ou un peu plus (ce qui était mon cas).
  • Visite libre tous les jours ouvrables

Bibliographie

Ouvrages généraux :

  • Pigeat jean Paul, Jardins de la Méditerranée Plume/ Flammarion 2002144 p. Relié.
  • Jones Louisa, Serre de la Madone. Menton (Français) Relié – 22 juillet 2002 Ed. Actes Sud Collection conservatoire du littoral.
  • Jones Louisa, Clément gilles : Gilles Clément : une écologie humaniste. ED. Aubanel 2006
  • Jones Louisa : Manifeste pour les jardins méditerranéens. ED. Actes Sud 2012
  • Montelatici Gilles, Brizzi Franck, Un jardin amoureux Serre de la Madone Menton Paru le 2 juin 2018 Guide (broché). Editions Du Campanile
  • Frida Bottin, Jean-Claude Bottin, Serre de la Madone, enfant du major Lawrence Johnston. Un jardin qui était oublié, p. 36-43, Nice-Historique, année 1995, no 38
  • Paul Arnould (Auteur) Gauthier David (Auteur) Yves-François Le Lay Michel Salmeron Le juste jardin (ENS de Lyon) 21 juin 2012 Essai ENS Editions
  • Monnier Yves, Serre de la Madone, un nouvel exotisme, Menton, 2010
  • Emest J.P. BOURSIER-MOUGENOT et Michel RACINE. Jardins de la Côte d’Azur » Edisud – Arpej  Parution : 01/01/2000
  • Roger Alain, Court traité du paysage. Poche – 20 avril 2017
Photo F Arnal 2019
Parterre d’acanthes molles (acantus mollis)

Articles scientifiques :

Sitographie :

le paysage face au jardin

Photos Arnal François Février 2019 sauf photos historiques et images aeriennes.

Serre de la madone : visite d’un jardin méditerranéen remarquable. 2° partie

II. Lawrence JOHNSTON un citoyen britannique, passionné de jardins et de botanique.

Ce jardin situé en limite de la commune de Menton a été créé par son propriétaire Lawrence JOHNSTON à partir de 1924.

Photo F Arnal 2019
La vue de l’escalier central
  1. Lawrence JOHNSTON, un britannique passionné de jardinage.

Lawrence JOHNSTON est né à Paris en 1871 de parents américains fortunés.. Il vit aux Etats Unis entre 1880 et 1887 date à laquelle il s’installe en Angleterre. Il fera des études en histoire de l’art au Trinity College de Cambridge. Apprenti fermier dans le Northumberland il est naturalisé britannique en 1900. Il part ensuite en Afrique du sud lors de la guerre des Boers dans le régiment impérial et en revient avec le grade de lieutenant des hussards. En rentrant d’Afrique du sud en 1904 il rejoint la Royal Horticultural Society. Sa mère (Mrs Winthrop remariée), acquière une ancienne ferme dans les Costswolds en Angleterre qui deviendra Hidcote Manor. Il participe à la  première guerre mondiale puis prend sa retraite en 1922 pour se consacrer au jardinage.

Le jardin en 1935 (source DRAC PACA) Le parterre des platanes.

C’est en 1924 qu’il acquière les terres de Serre de la Madone.

Après le décès de sa mère en 1926, il effectue plusieurs voyages et expéditions botaniques en Afrique du Sud (1927/28), Afrique de l’Est (1929), Pyrénées, Alpes ou Inde 1931).

Le bassin de Vénus en 1935 (Source DRAC, PACA)

Passionné par le jardinage, Lawrence Johnston s’inspire de l’américaine Gertrude Jekyll et de Thomas H Mawson.

Photo F Arnal 2019

 Gertrude Jekyll (1843/1932) a été l’une des grandes jardinières de son temps et son influence sur l’art du jardinage reste importante. Pionnière dans l’art des jardins elle le définit comme un lieu d’expérimentation artistique.

 « The art and craft of garden making » (« L’art et l’artisanat du jardinage »), 1912 l’inspira. Ce livre a été écrit par Thomas Hayton Mawson (1861 – 1933), c’était un architecte paysagiste et urbaniste britannique. Ce volume constitue le guide définitif du jardinage et contient des informations et des conseils sur une vaste gamme de sujets.

Photo F Arnal 2019
Le parterre des platanes aujourd’hui

Le contenu comprend : « La pratique de la conception des jardins, le choix d’un site et son traitement, les entrées et les aires de transport, les portes et les clôtures pour le jardin et le parc, les routes, les avenues et les chemins de service, les terrasses et les jardins en terrasses, les jardins de fleurs, les lits et les frontières »… Thomas Hayton Mawson

Les jardins de Johnston ont la particularité de regrouper de nombreuses variétés de plantes, (exotiques principalement à Menton) qu’il a ramené de ses voyages. Ils sont composés de «chambres vertes » , tel un assemblage de petits jardins contrastés et de chemins et bassins qui se mêlent aux végétaux.

2) Les « chambres vertes » de Johnston.

Photo F Arnal 2019
Un exotisme maîtrisé

Les « chambres vertes » de Johnston constituent autant de micro climats imbriqués, différenciés par l’exposition, l’ombrage, l’aménagement des terrasses ou des bassins, la réverbération des murs de pierre sèche et claire.

Quand arrive l’été, la sécheresse s’installe sur la colline. Afin de pouvoir arroser des plantes, Johnston a aménagé un réseau de bassins et de citernes pour garder les eaux des pluies et des ruissellements. Ce travail de génie civil passe inaperçu sous la végétation.

Le jardin en 1961 (Source IGN Remonter le Temps)

 Johnston crée à Serre de la Madone un jardin complexe et rarement symétrique. Il s’adapte au terrain et ne le force pas.

Un jardin et un paysage :

Photo F Arnal 2019
le haut du jardin en contact avec la forêt

Ses jardins évolutifs offrent à la vue différents aspects et couleurs selon les saisons et les perspectives ou les heures de la journée. On peut appréhender Serre de la Madone comme un jardin mais aussi comme un paysage. Il se situe ainsi dans la tradition du jardin anglais issu du XVII° siècle, époque à laquelle poètes et philosophes anglais réexaminent leur rapport entre l’art et l’imitation de la nature. L’esthétique est un retour à la nature sauvage et poétique. Les chemins redeviennent sinueux en opposition à la linéarité et à la symétrie du jardin à la française. On veut donner à la nature l’impression qu’elle s’est libérée de la main de l’homme et qu’elle se développe elle même dans le cadre que le paysagiste et le jardinier lui ont attribué.

Il cède Hidcote Manor au national Trust britannique en 1948 et s’installe définitivement à Serre de la Madone mais il est atteint de la maladie d’Alzheimer. Il meurt dans son jardin de Menton le 27 Avril 1958.

Extrait du plan de la brochure officielle

Un jardin méditerranéen remarquable sauvé grâce au conservatoire du Littoral :  

Un jardin qui se découvre :

Quand on arrive à Serre de la madone par la route depuis Menton en contrebas de la propriété on ne devine pas que les frondaisons cachent un jardin remarquable. Une petite aire de stationnement permet d’accéder sur le bas du jardin.

Photo F Arnal 2019
Les premiers pas dans la jungle maîtrisée

Les terrasses structurent le terrain comme les chambres vertes du jardin anglais d’ Hidcote Manor, mais la géométrie rigoureuse et droite  du jardin britannique laisse ici la place  à des lignes souples ondulées inspirées des restanques méditerranéennes.

Ces dernières ne sont pas toujours parallèles, elles varient en hauteur  ou en largeur tout en épousant les courbes du terrain. Elles forment ainsi une transition entre l’architecture des bâtiments et des plans d’eau et la nature sauvage encore visible dans la partie haute.

Photo F Arnal 2019
Fleurs rouge d’aloès

Un jardin créé sur d’anciennes terres agricoles :

L. Johnston, déjà créateur d’un jardin en Angleterre, Hidcote Manor (un des jardins les plus visités d’Angleterre), aménage progressivement sur d’anciens terrains horticoles un jardin personnel rassemblant une collection de végétaux remarquables et d’essences exotiques que le climat d’abri de Menton lui permettait d’acclimater.

Photo F Arnal 2019

Des carnets de voyage de L Johnston furent retrouvés, ils permirent d’identifier des listes de végétaux relevés lors des différents voyages. Il mêle savamment les topiaires stricts et les parties sauvages sorte de jungle organisée. 6 jardiniers se chargent de l’entretien des 4000 variétés de végétaux issus de différents biomes compatibles avec le climat méditerranéen d’abri rencontré sur ce coteau en adret. Le jardin accueille actuellement environ 15000 visiteurs par an. En Février il n’y a pas grand monde et c’est la bonne période pour contempler (ou déguster) les agrumes.

Photo F Arnal 2019
Clémentinier dans les jardin d’agrumes.

3 ) la restauration d’un jardin menacé :

Le Conservatoire du Littoral avait demandé en 1999 un projet de restauration à Gilles Clément.

Gilles Clément a travaillé avec le paysagiste Philippe Deliau de l’agence Alep Atelier lieux et paysages un plan de réhabilitation du site maintenant en fin d’exécution. Gilles Clément  avait alors donné quelques pistes. Le jardin devait conserver les données de toute son histoire, garder une part de nature et une part de travail du jardinier conforme à ses principes appliqués au Rayol (« Faire le plus possible avec la nature et le moins possible contre »).

Photo F Arnal 2019
Une certaine parenté avec le jardin du Rayol

Gilles Clément participe avec Philippe Deliau à la restauration du jardin. Ses commentaires commencent  sur un ton positif : «Art, jardin, paysage : qui s’opposerait à l’usage apaisant de mots heureux ? En principe leur combinaison ne pose pas de question. Chacun des termes contient les autres. On parle d’art des jardins, le paysage fait art, subi l’assaut de nos regards vacanciers les classificateurs : certains disent  « artialisé » (Alain Roger) .

Photo F Arnal 2019
Les Fatsia Japonica dans la partie basse et ombragée.

Gilles Clément dit à propos de Serre de la Madone : « non seulement le projet vient d’un signataire unique –d’emblée le risque de collection dispersée se trouve évité– mais aussi il s’organise à partir d’un regard sur le site où l’on mesure ensemble deux dimensions inhabituelles dans le monde de l’art souvent centré sur l’objet : la mesure de l’espace, la valorisation du vivant ».

La maîtrise de l’eau :

Les deux paysagistes suggérèrent de remettre en état les prises d’eau en amont du jardin dans la partie boisée et sauvage. Ces captages datant de Johnston renvoient l’eau dans une réserve d’eau enterrée. Elle n’était plus exploitée et l’on utilisait l’eau de la ville pour les arrosages.  

Photo F Arnal 2019
Le bassin du jardin de la serre froide

Un mécénat avec Véolia fut mis en place en 2005. L’AJSM a sollicité l’aide de la Fondation Veolia Environnement pour la remise en état de l’ancien système hydraulique et du système d’arrosage. Une subvention de 65 000 € a été octroyée pour la rénovation de l’installation qui canalise l’eau de source et pour la récupération de l’eau de pluie, afin de rétablir l’alimentation en eau indépendante du jardin. Parallèlement, Olivier Gendre, porteur du projet, et d’autres collaborateurs de l’agence Riviera de la Générale des Eaux ont apporté leur expertise à l’association à titre bénévole.

L’idée n’était pas de restaurer ce jardin avec fidélité mais avec respect.

Photo F Arnal 2019

Les terrasses ont été remises en état par le jardinier Benoit Bourdeau, ancien conservateur de  Serre, responsable du site de 1998 à 2004 après un passage par le Jardin du Rayol (1996/1998). il a aujourd’hui quitté serre de la Madone pour devenir indépendant et créateur de jardins.

En 2000, un Jumelage avec l’Hidcote, propriété du National Trust (équivalent du Conservatoire du littoral) depuis 1948, est effectué. C’est une 1ère européenne entre 2 jardins !

Le juste équilibre :

Photo F Arnal 2019
Les cycas débordent sur le chemin à travers les restanques, ils ont été conservés.

Le jardinier (Stéphane Constantin) de Serre de la Madone doit trouver le juste équilibre entre un jardin entretenu pour accueillir le visiteur et assurer la survie des multiples plantes et laisser libre la nature méditerranéenne.

A suivre pour la 3° et dernière partie…

Photo F Arnal 2019

Ahah…

Le juste jardin : le livre sur le Jardin de l’ENS/LSH de Lyon : 2° partie

 

  • Le Jardinier dans le Juste Jardin.

 

Dans la préface de l’ouvrage, Gilles Clément signale que le jardin de l’ENS de Lyon a trouvé un jardinier.

Michel Salmeron équipé de gants avec des manches pour tailler les Berces du Caucase

Ni un décorateur, ni un technicien de surface engagé pour faire propre, mais un jardinier, un vrai celui qui agit avec passion, celui qui agit avec raison et qui sait transmettre aux autres. À l’époque où Gilles Clément dessine ce jardin il n’imaginait pas que ce lieu deviendrait un lieu d’exemplarité écologique, une référence pour sa théorie du Jardin en mouvement, du jardin planétaire. Lors de ses conférences au Collège de France cet hiver il a rendu plusieurs fois hommage à Michel Salmeron pour son remarquable travail. Après des années de découverte, parfois d’incompréhension de la part des professeurs ou des étudiants, la qualité du travail accompli, la maitrise des lieux et la cohérence de l’équipe ainsi formée est reconnue.

Mais qu’adviendra t-il quand le jardinier prendra sa retraite l’an prochain ? L’administration par souci d’économie va t-elle sous traiter l’entretien du jardin à une société qui arrivera avec ses désherbants, ses machines bruyantes et peu de discernement face à ces mauvaises herbes et à ces « invasives ».

 

Les moutons de la race Soay venus du centre de biogéographie de Cessières ont rejoint l’école en 2005. Ils économisent 1600 € d’évacuation de l’herbe fauchée. Depuis ce sont21 moutons qui sont nés dans le jardin et qui ont été donnés à d’autres organismes.

Qui s’occupera des moutons qui évitent des transports coûteux à la déchetterie, qui entretiendra la ruche, se préoccupera des abris pour le hérisson ou de l’entretien de la mare pour les libellules. Avec la disparition des jardins familiaux dans le quartier de Gerland, le Jardin de l’ENS est devenu un refuge mais pour combien de temps encore ? Michel Salmeron est inquiet, mais je le rassure, ce jardin fera date et fait désormais partie du patrimoine paysager français et la parution du Juste jardin ne fait que renforcer sa position.

  • Les enthousiastes : le verdict de la justesse. Mon témoignage.

« La première fois que j’ai découvert le jardin de l’ENS Lettres et Sciences Humaines, ce fut un choc pour moi.

Présent pour assister à des oraux, je m’échappais quelques instants dans le jardin à la recherche de détente. Je vis un  immense espace qui m’attirait derrière les vitres du hall principal et je franchis la porte.

Nous étions en juillet 2007. Le jardin était à son apogée, les graminées flottaient dans le vent et la haie de charmilles  m’invitait à suivre les allées. Ne sachant où je mettais les pieds, je fus surpris par une ligne de bambous rouges m’incitant à suivre un itinéraire au hasard de mes pas.

La balade m’emmena vers une grande prairie dégagée occupée par des brebis ce qui m’a surpris dans ce contexte urbain. Mais c’est dans la partie la plus éloignée  que le jardin m’envoûta, les inflorescences des grandes berces du Caucase me rappelèrent les écrits de Gilles Clément.  Un peu comme une signature du Jardin en Mouvement, je n’avais pas eu l’occasion de les rencontrer dans les jardins publics, mais la hauteur des tiges, L’architecture magnifique de cette ombellifère majestueuse ne laissait aucun doute sur leur origine.

 Puis je fus intrigué par la forme des catalpas avec à leur pied des topiaires. La vue des allées tracées dans la prairie au milieu du vaste espace central finit par me convaincre de la signature du maître. J’étais bien dans un jardin créé par Gilles Clément.

 

Gilles Clément présentant le jardin de l’ENS de Lyon à l’2cole d’architecture de Saint-Etienne.

L’ayant rencontré à plusieurs reprises, je connais tous ses écrits et j’ai déjà visité nombre de ses réalisations (du parc André Citroën à Paris au parc Henri Matisse à Euralille, en passant par le jardin du quai Branly). Étant moi-même jardinier amateur, je me suis inspiré d’un livre sur la Vallée et le jardin naturel pour réaliser, non loin de Lyon le jardin de Marandon.

L’inflorescence de la Grande Berce du Caucase en Juillet

J’ai retrouvé ici tout ce que j’aime et me fascine chez ce créateur talentueux. Depuis, je réserve toujours du temps pour contempler ce parc et rencontrer ses jardiniers qui l’entretiennent avec talent et passion ». François Arnal

Extrait de la page 214

le fauchage sélectif de la pelouse afin de laisser des ilots de graminées plus élevés.

Ainsi va le juste jardin.

« Le jardin de l’ENS de Lyon n’est pas seulement un espace composé où s’expriment les formes, les couleurs, les textures et les perspectives, c’est un lieu de vie où la diversité protégée et multiple engage l’esprit et le corps de ceux qui s’en occupent et de ceux qui en ont  l’usage. Il s’agit à la fois d’équilibre et de futurs.  »

Gilles Clément : La Vallée, le 23 avril 2011.

L’absence de pesticide permet à l’entomofaune de se développer.

« Jean-Jacques Rousseau », c’est le nom que nous aimerions donner au jardin de l’Ecole Normale Supérieure de Lettres, situé au cœur du site « René Descartes » jouxtant la grande bibliothèque « Denis Diderot ». L’auteur du Botaniste sans maître, si contesté soit-il, illustre bien les idées de mouvement et de liberté, chères à Gilles Clément.

« En toutes circonstances, la justesse efface et supplante les errements de l’esthétique. Injuste jardin répond aux conditions du milieu et de la société qui l’habite. Ce genre de jardin peut faire l’économie d’aménagement de séduction. Le beau survient plus fréquemment de la justesse que de la joliesse des traits ». Gilles Clément

Dans le Juste Jardin, le spectacle est aussi vivant, il faut savoir regarder et s’arrêter.

« Juste jardin », les deux termes sont rarement accolés. C’est pourtant le titre choisi par les auteurs du livre qui lui est consacré, Michel Salmeron, Paul Arnould, David Gauthier, Yves-François Le Lay, Emilie-Anne Pepy, Hervé Parmentier et Patrick Gilbert. Les multiples connotations de justesse, justice, injustice, ajustement, justification… sont des clés de lectures essentielles de ce jardin tout à la fois visible pour quelques passionnés et invisible pour ceux qui le traversent, au quotidien, sans le regarder.

L’évolution du jardin en une décennie :

 

Dans la partie centrale sur le chemin d’accès au restaurant.

Le jardin a évolué par rapport au projet initial ainsi l’enclos aux moutons ou la bergerie dans la partie méridionale ont été rajoutés au programme, de même une mare accueillant les amphibiens et des libellules a été creusée. La serre, la pépinière et les composteurs occupant la partie septentrionale ont récemment déménagé pour rejoindre la partie méridionale du jardin au sud de l’Institut Français de l’Education. À ce propos Michel Salmeron est un peu inquiet car le jardin se réduit d’année en année par l’adjonction de nouveaux bâtiments et la principale menace qui pèse sur ce jardin et l’extension urbaine la construction de nouvelles extensions pour l’école ou pour l’université. En effet le terrain est constructible et le jardin a été conçu comme un espace laissé vacant qui pouvait se remplir au fur et à mesure et au fil du temps. La pression foncière dans le quartier de Gerland et dans les lieux universitaires est très forte.

 

Le jardin est cerné par les grues, signe de la pression urbaine dans le quartier. (Juillet 2012)

« Dans un espace en mouvement, les énergies en présence – croissances, luttes, déplacements, échanges – ne rencontrent pas les obstacles ordinairement dressés pour contraindre la nature à la géométrie, à la propreté ou à toute autre principe culturel privilégiant l’aspect ».

Gilles Clément

 

Le Jardin des Formes où dominent le catalpa taillé chaque année et les grandes berces.

 

  • Les grandes unités qui structurent l’espace :

 

– Le Boulingrin : c’est la partie centrale du parc il s’agit d’un long ruban de gazon tracé dans l’axe Nord-Sud en référence au couloir rhodanien et au mistral, tondu ras pour permettre aux étudiants de s’ébattre en toute saison, de jouer au football ou  au volley-ball. On peut y rencontrer au petit matin le hérisson ou le lapin qui traversent la prairie. Régulièrement des garden-parties sont organisés et cet espace ouvert est aussi dédié à la musique ou au théâtre. De nombreuses manifestations culturelles se déroulent dans cette scène naturelle.

 

Le long du boulingrin, des espaces sont préservés par une haie de ganivelles, la diversité s’y déploit.

–       La prairie : La prairie est implantée de part et d’autre du Boulingrin et est délimitée par des petits murets. Fauchée deux fois par an par étapes successives pour ne pas priver ses hôtes de la nourriture ou de l’abri qu’elle procure son aspect n’est pas régulier. Composé essentiellement de luzerne ou  de graminées, cette herbe fauchée sera mise en bottes, stockée et servira de nourriture pour les moutons hôtes du jardin. Quelques sentiers éphémères sont tracés par les jardiniers au gré de leur envie pour aller visiter quelque implantation différente chaque année  ou pour contourner une molène ou une autre plante digne d’intérêt.

Dans le Jardin en mouvement le premier geste du jardinier est l’observation  « regarder pourrait bien être la plus juste façon de jardiner  » Gilles Clément.

Repos et lecture solitaire à l’ombre des arbres.

 

– Dans le jardin du temps, les saisons se succèdent en fonction des signes phénologiques depuis le perce-neige jusqu’au colchique, des primevères aux asters ou aux hellébores. Les insectes et les oiseaux trouvent ici leur nourriture tout au long de l’année. Des végétaux se sont invités apportés par les oiseaux ou par le vent, les graines ont germé naturellement, comme un noyer issu de fruits cachés ou encore des chênes ou des molènes. La seule question que se pose le jardinier en ces lieux : dois je conserver et laisser faire ou supprimer pour garder une cohésion à l’ensemble ? Car la différence entre la friche et le Jardin en Mouvement c’est que dans ce dernier, le jardinier garde la main et la sécateur  à la ceinture.

 

– Le jardin de la communication a été fortement réduit par la construction du bâtiment de l’Institut National de la Recherche Pédagogique appelée aujourd’hui IFE (Institut Français de l’Education). Ce jardin est un peu à l’écart de la circulation il est un peu plus secret ce qui lui permet d’abriter une ruche ou encore des berces, de nombreuses grandes berces du Caucase jugées indésirables et nuisibles dans de nombreux jardins publics. C’est dans cette partie méridionale que les expériences des jardiniers sont les plus nombreuses. En 2011  un essaim d’abeilles se pose sur le grillage de l’enclos et Michel Salmeron récupère délicatement les ouvrières et la reine. Depuis il est devenu apiculteur et les abeilles contribuent à la pollinisation naturelle. Non loin de là, un hôtel à insectes abrite grâce à ses sections de branches d’arbres morts, à de la  paille ou des tiges creusées de nombreux des insectes, des lézards ou autres créatures vivantes qui contribuent à la biodiversité de l’ensemble. Sous un arbre caché dans les buissons des palettes de bois, des fagots de branche, des restes de paille servent d’abri aux petits mammifères c’est le refuge du hérisson ou encore des rongeurs. De nombreux nichoirs à oiseaux sont également implantés sur les arbres.

 

Diversité savamment orchestrée dans le jardin de l’administration.

– Le jardin de l’administration est beaucoup plus strict, sous les fenêtres des bâtiments administratifs ont été disposés dans des rangées géométriques rigoureusement taillées, des végétaux classés selon leur couleur formant ainsi des parcelles de jardin jaune, rouge, bleu, blanc ou noir. Mais dans le concept du jardin en mouvement Michel Salmeron a du mal à contrôler ces couleurs et au fil du temps les essences se mélangent tout en essayant de maintenir une unité chromatique. Les haies de charmilles soigneusement taillées ne parviennent pas à a constituer des murs étanches pour les végétaux qui franchissent allègrement ces limites artificielles. Dans cette partie ci du jardin, derrière l’apparente rigueur géométrique du tracé orthogonal se glisse la fantaisie du jardinier, les hasards de la nature et du mouvement. De nouvelles graines apparaissent, de nouvelles plantes se développent, d’autres disparaissent au gré des saisons. Le jardinier se doit d’accompagner la dynamique naturelle et même en montrer la force et la détermination. Ce sont les principes du jardin en mouvement : ne jamais aller contre et suivre la logique dynamique des plantes.

 

  • « L’art de visiter un jardin »

 

Louisa Jones, paysagiste d’origine britannique habitant désormais le Languedoc signale dans son ouvrage « L’art de visiter un jardin » : « seule la véritable spontanéité biologique est source d’étonnement, garantie du futur. Le plaisir est là, pas dans l’aspect, mais dans la découverte et la protection des conditions de vie.

 

Michel Salmeron nous explique que cette plante est arrivée là toute seule et que la chaleur du mur l’aide à se développer. Elle est en pleine forme, sa pruine en témoigne, c’est un semis spontané. (Macleaya cordata)

Visiter un tel jardin nécessite un apprentissage une démarche, une rencontre, un dialogue avec le jardinier. Le novice a tout fait de juger par la négative cette friche apparente, cet amas de végétaux désordonné, ces mauvaises herbes et regrette peut-être un gazon tondu régulièrement, un jardin aux mêmes couleurs, aux mêmes saveurs tout au long de l’année. Mais ici le jardin est différent, il vit au rythme des saisons, au rythme des animaux et l’on respecte le cycle du végétal en respectant l’animal on respecte la biodiversité essentielle.

Le jardin de l’ENS comptait 216 espèces au 31 décembre 2000, elles représentent 40 % du fond patrimonial initial. Depuis, de nouvelles espèces sont arrivées spontanément et ont été introduites par la main de l’homme, telles des plantes aquatiques qui enrichissent une mare creusée en février 2007. 569 espèces sont aujourd’hui présentes. Une base de données est tenue à jour par l’équipe des jardiniers, elle figurait dans l’ancien site Internet de l’ENS mais la refonte du site l’a malheureusement fait disparaître. Souhaitons son retour.

 

La prairie n’est pas entièrement fauchée, ce qui permet le développement de fleurs ou de vivaces.

 

La gestion différenciée s’appuie sur une démarche qualité. Les traitements chimiques et les intrants sont proscrits. Le compost est fabriqué sur place grâce aux feuilles mortes, hampes sèches, tontes et broyats de ligneux qui se décomposent au pied des arbustes. Les jardiniers procèdent aux semis (malgré le déménagement de leur serre) ou boutures mais laissent faire la nature et les semis spontanés, ils repèrent les jeunes plantules et les préservent pour la saison suivante. Les allées sont désherbées manuellement, d’autres voudraient les goudronner afin de circuler en voiture aisément dans le jardin…

 

Le catalpa et ses immenses feuilles.

 

Un jardin modèle ? Un jardin à préserver à tout prix :

 

Ainsi ce jardin est un modèle du genre, modèle de gestion raisonnée, modèle de traitement des surfaces et des volumes, modèle du rapport à la nature. L’apport de Michel Salmeron et de son équipe est capital, le message de Gilles Clément et ses théories ont été pleinement assimilés et servent de modèle aux équipes de professionnels du jardin qui visitent désormais ce jardin référence. Espérons que ce lieu soit reconnu à sa juste valeur et que le « Juste Jardin »  soit préservé de nouvelles amputations ou de nouvelles décisions budgétaires drastiques qui compromettraient son avenir.

Quelle voie choisir pour l’avenir de ce jardin ? la voie juste semble la plus raisonnable.

 

 

Sommaire

Le Jardin de l’École (Olivier Faron)

Les jardiniers de l’anthropocène (Gilles Clément)

 

1. Le jardin comme source de vies

Les jardiniers de l’esprit

Les jardiniers à l’ouvrage

Germination / éclosion

Mixité, hybridation, essaimage et (trans)plantation

Un jardin pour quoi faire ? Enseigner au jardin au siècle dernier

Le jardin de l’ENS selon Gilles Clément.

 

2. Le jardin comme une symphonie

« Nouveau Monde » : du cloaque au jardin

Allegro vivace : le jardin en mouvement

Le juste métier de jardinier

Les justes principes

Plan du jardin

Quelques notes sur le jardin

Partition et répertoire

Les enfants terribles

Le club ENgraineS

« La symphonie pastorale »

L’harmonie des paysages

La polyphonie des sens

Avant le lever de rideau.…

Un jardin exemplaire

 

La Molène laissée là volontairement par les jardiniers comme un signe du mouvement et de la dynamique végétale.

3. Le jardin comme un théâtre

Jouer juste. Stars et seconds rôles

Le jardin en représentation. Double jeu

Mise en images

Mise en scène

Mise en musique

Des vagabondes au jardin planétaire

Et le « juste jardin » essaima…

 

Éloges et commentaires

Juste un dernier mot…

Dans l’allée désherbée à la main et ratissée, la jardinière a laissé volontairement la future molène pour l’an prochain. Un signe de la confiance en l’avenir de ce jardin ?

 

Bibliographie

Remerciements

En savoir plus :

http://www.ens-lyon.fr

Juin 2012 • Hors collection • 240 pages • ISBN 978-2-84788-364-0 • 21 x 27 • 28 euros ENS ÉDITIONS École normale supérieure de Lyon

15 parvis René Descartes Bâtiment Ferdinand Buisson

BP 7000 69342 Lyon cedex 07

Tous nos ouvrages sont disponibles en librairie

Commande en ligne au Comptoir des presses d’université :

http://www.lcdpu.fr

Diffusion | distribution : CID cid@msh-paris.fr

Le juste jardin : le livre sur le Jardin de l’ENS/LSH de Lyon est paru.

 

Le juste jardin « faire le plus possible avec, le moins possible contre »

 

 

Parution : Lyon, Mai 2012. 239 pages

ÉDITIONS : ENS ÉDITIONS, 28 €

 

Paul ARNOULD (géographe), David GAUTHIER (responsable des affaires culturelles), Yves-François LE LAY (géographe), Michel SALMERON (jardinier en chef)

Préface Olivier FARON (Directeur)  introduction Gilles CLÉMENT (paysagiste)

Contributions  Émilie-Anne PEPY (historienne) Hervé PARMENTIER (cartographe) Patrick GILBERT (ingénieur CNRS,coordination)

 

David GAUTHIER (responsable des affaires culturelles), Michel SALMERON (jardinier en chef)

ont également contribué à cet ouvrage / François Arnal, Emmanuel Boutefeu, Elodie Caremoli, Anne Cauquelin, ,Beatrix von Conta, Julie Damaggio, Céline Dodelin, François  Wattelier , François Dow-Jager, Léa Eouzan…

 

 Le juste jardin : un cloître républicain ?

 

Le repos du jardinier

Dans le cas de Gilles Clément, son « jardin planétaire », son « jardin en mouvement », son « éloge des vagabondes », son plaidoyer pour le « tiers paysage » et ses options pour une écologie humaniste ont contribué à casser les stéréotypes, les façons étriquées et répétitives de penser les jardins. Il n’en reste pas moins que créer un jardin, puis le faire vivre, n’est pas une simple affaire d’architecte, de paysagiste, de technicien, de botaniste ou d’ingénieur.

C’est avant tout l’œuvre d’un artiste.

 

Le jardin de l'administration

Le jardin de l’École Normale Supérieure de Lyon se traverse quotidiennement pour aller des salles de cours, des laboratoires de recherche, des locaux de l’administration au restaurant, à la bibliothèque, au court de tennis, aux résidences des élèves. Il est le cœur d’un dispositif spatial conçu et pensé comme une sorte de cloître laïc par ses premiers concepteurs. (Postace)

Un cloître républicain : l’association est paradoxale dans un pays qui vit, depuis 1905, sous le régime de la séparation des Eglises et de l’État. Elle sonne presque comme une provocation dans un établissement conçu à l’origine pour former les « hussards noirs » de la République, corps d’élite chargée de porter les valeurs de la laïcité dans les campagnes. Il réconcilie cependant les valeurs spirituelles de méditation et de réflexion et les idéaux républicains de liberté, égalité et de fraternité.

 

les roses trémières ressemées spontanément et épargnées par le fauchage sélectif autour du boulingrin

Le juste jardin est le nom donné au jardin de l’École Normale Supérieure de Lyon, c’est un  jardin récent (2000) de 8 hectares, créé par Gilles Clément qui fait aujourd’hui figure de référence dans le jardin en mouvement et le jardin naturel.

 

« Il fut un temps où le jardin était catalogué soit la française soit à l’anglaise mais aujourd’hui ce temps est révolu Gilles Clément et quelques jardiniers pionniers sont passés par là. Après des essais fructueux dans La Vallée le jardin personnel de Gilles Clément le concept du jardin en mouvement fut mis en application dans le parc André Citroën de Paris mais un autre jardin,  un juste jardin peu connu du grand public fait aujourd’hui figure de référence, le jardin de l’École normale supérieure de Lyon ».

Paul Arnould.

  • Le Jardin et son jardinier :

 

Babeth et Michel entretenant le jardin et poussant la brouette.

Entretenu avec soin par Michel Salmeron et ses acolytes (Babeth Normand, François Dow Jager, Michel Secondi) le jardin atteint aujourd’hui sa maturité. Ce jardin a été voulu par Henri et Bruno Gaudin les architectes de l’École Normale Supérieure de Lyon qui ont souhaité que Gilles Clément et Guillaume Geoffroy Deschaume réalisent le projet paysager. Dans les années 80 Gilles Clément paysagiste l’école nationale supérieure du paysage de Versailles a trouvé dans le quartier de Gerland  un terrain pour approfondir et concrétiser trois de ses principaux concepts : le jardin en mouvement, le jardin naturel, le jardin planétaire ou encore un plaidoyer pour le « tiers paysage ». Aujourd’hui les normaliens fréquentent sont vraiment s’en rendre compte un jardin fabuleux qui fait figure de référence. Ici aucun pesticide n’est utilisé, tout est pensé pour protéger la biodiversité et accueillir la nature.

 

La vue en direction du Sud en Juillet 2012

À l’origine, le site d’implantation de l’école était une friche industrielle de 18 hectares dont le sol a été remanié et dépollué sur plusieurs mètres de profondeur. Des mètres cubes de terre propre ont été apportés pour aménager le jardin.

 

  • Histoire d’un jardin :

 

Vous avez dit "mauvaise herbe" ?

L’Ecole Normale Supérieure

Le 13 juillet 1880, Jules Ferry et Ferdinand Buisson créent l’Ecole Normale Supérieure d’institutrices et l’installent à Fontenay–aux-Roses en Octobre. Le toponyme scellait déjà le destin de cette école avec les fleurs. Son jardin y est « conçu comme un lieu d’agrément ,et un espace de formation et d’enseignement, car il n’est pas question d’élever en ces murs des bouquets de femmes oisives. Il s’agira en premier lieu d’y expliquer les rudiments de botanique ». (Yves-François LE Lay : géographe, p 40)

L’ouvrage évoque également le passé de l’Ecole normale de St Cloud et de son parc qui contrairement à celui de Fontenay était public.

Après la fusion des deux ENS et la mixité instaurée en 1981 ; l’école déménagera sur le quartier de Gerland à Lyon en 2000 rejoignant à proximité l’ENS scientifique et formant (sur deux campus) en Janvier 2010 : l’Ecole Normale Supérieure de Lyon.

Dans le jardin des formes
Dans le jardin des formes.

En septembre 2000 le directeur de l’école confie la gestion du parc en cours de réalisation à Michel Salmeron déjà jardinier à Fontenay. Il  y découvre un bourbier sillonné par des engins de chantier laissant de profondes ornières,  une vision d’apocalypse les flaques de boue, des arbres en jauge ou en conteneur constituent un chantier en devenir. Michel Salmeron apprend qu’un paysagiste célèbre et avant-gardiste était à l’origine de ce projet il avoue ne pas connaître Gilles Clément  à l’époque mais se promet de s’informer sur son style de se documenter sur ses réalisations afin de respecter son œuvre qui, vue du balcon du directeur de l’école le laisse perplexe. Pendant 18 mois l’entreprise paysagère chargée de la réalisation des travaux ne  laisse pas intervenir Michel Salmeron , il lui est interdit d’arroser, de tailler, il est obligé de constater les défauts de plantation, la mort de certains plants, essayant d’obtenir des informations concernant les travaux. Guillaume  Geoffroy Deschaume le collaborateur de Gilles Clément ainsi que Mélanie Drevet chef de projet expliquent à Michel Salmeron les grands principes du jardin en mouvement, les grandes lignes du projet en devenir.

 

Entre le jardin de l'administration (à gauche) et le jardin de la recherche ( à droite) en allant vers le restaurant.

  • Un jardin va prendre racine  sur une friche industrielle.

 

Sur les alluvions de Gerland, l’ancien quartier industriel un jardin va prendre racine accompagnant la décentralisation de l’École Normale Supérieure de Lettres et de Sciences Humaines dans un nouveau site. L’ancienne école était implantée à Fontenay aux Roses et possédait déjà un jardin, mais c’était un jardin classique du  XIX °siècle (« deux magnifiques serres, un grand jardin botanique, une allée de tilleuls bicentenaires et un jardin qui loin d’être froid, était illuminé au printemps par un gigantesque cerisier à fleurs  (Prunus serrula Franch) qui occupait le centre du parc »  Michel Salmeron, p 69),.

Gilles Clément a voulu réaliser un jardin pour le XXI° siècle (le jardin de l’anthropocène) un jardin pour une école. C’est un jardin qui vit au rythme des étudiants qui s’endort pendant les grandes vacances atteint son apogée en Mai juin et dont les parties correspondent aux différents usages de l’établissement.

 

Le long du boulingrin, un petit muret de béton : le trait du paysagiste sur un dessin de jardin.

 

  • Les grands éléments du projet :

Les grands éléments du projet sont simples : La densité et la hauteur des plantations ont été réglées avec minutie selon un gradient croissant du centre vers la périphérie. Dans la partie centrale un vaste sillon occupe le centre du site et sert d’armature au jardin il s’ agit ici d’un Boulingrin , un vaste espace planté en herbe bordé d’un petit muret de béton en arc de cercle. C’est la seule structure véritablement ouverte dans le jardin, une sorte de lumière dans le système bâti, un  sillon qui se rapporte à la figure du cloître vide essentiel autour duquel s’organise la vie. La gestion différenciée de ce vaste espace central est à lui seul un modèle du genre avec des espaces laissés en herbe, d’autres plantés en prairie fleurie, d’autres parcourus par des moutons. Un filet de volley-ball et quelques bancs ou tables abandonnés rappellent que nous ne sommes pas dans un jardin de contemplation mais dans un jardin d’école fréquenté par un public d’étudiants, d’enseignants ou de chercheurs.

 

Le chardon est préservé par le juste geste du jardinier dans un jardin en mouvement.

Le jardin des signes se décline en 3 temps ses jardins respectivement décrivent l’éventail des signes phénologiques (le jardin du temps), des signes morphologiques (le jardin des formes) et des signes relationnels (le jardin de la communication).

 

 

Le lys martagon dans le jardin de l'administration.

Avec le jardin du temps. Les floraisons massives de plantes bulbeuses (scilles ail) expriment ponctuellement le passage des saisons.

 

Topiaire rigoureux dans le jardin des formes

Le jardin des formes propose une réflexion sur la forme, la structure, le contraste des feuillages et l’extrême diversité des appareils végétatifs entre les feuilles crénelées sagittées, laciniées,  plumeuses, cylindriques ou linéaires le choix est vaste. Dans le jardin de la communication ce sont des floraisons colorées parfumées qui forment un système de communication entre le règne végétal et le règne animal. Ici l’entomofaune se trouve à son aise.

Le jardin de la recherche et ses Miscanthus Sinensis

À l’opposé de ces 3 jardins, un vaste ensemble de graminées compose le jardin de la recherche c’est là qu’on se perd dans les méandres des Miscanthus Sinensis. Comme un chercheur le visiteur peut s’y perdre et se retrouver dans une impasse, obligé de rebrousser chemin.

Dans le jardin des formes

Gilles Clément déclare : « à quoi bon établir la géographie d’un lieu où ce qui compte n’est pas la position des objets, leur distance, leur fonction individuelle, mais la possibilité de les relier à tout moment dans un ordre imprévisible pour une cause inconnue. »

 

La suite bientôt sur ahah…

(photographies prises en Juillet 2012)

Le jardin du Musée archéologique de Syracuse : le parc de la Villa Landolina

Vous aimeriez tant voir Syracuse

Je vous propose la visite d’un petit jardin frais idéal à l’heure du pique nique ou de la sieste.

Syracuse est situé au Sud Est de la Sicile, sur le littoral. La ville est fondée par les grecs en 735 avant JC qui en font  un comptoir commercial actif bénéficiant d’un site portuaire abrité.

Les romains mettront la main sur la cité puis ce sera le tour des Barbares puis des byzantins, des arabes et enfin des normands. L’empreinte vénitienne est visible sur quelques bâtiments bordant le port.

Construit dans le parc de la Villa Landolina sur les plans de l’architecte Franco Minissi, le Musée archéologique Paolo Orsi  est le plus beau et le plus complet musée archéologique  de la Sicile ainsi que l’un des plus importants d’Europe. Il  a été conçu par l’architecte Franco Minissi qui l’a dissimulé dans la verdure du Parc de la Villa Landolina. Le musée a ouvert ses portes en 1988. Ici un hibiscus (hibiscus rosa sinensis).

Aux classiques oliviers (olea europea), pins d’Alep (Pinus Halepensis), arbre de Judée (Cercis silicastrum), la strate arbustive comporte de nombreux palmiers comme le palmier dattier (Phoenix dactilyfera) le palmier de Californie (Washingtonia filifiera), le palmier des Canaries (Phoenix canariensis).

C’est dans le jardin de la villa Landolina qu’est enterré le poète allemand Platen,  mort a Syracuse en 1835.  Sous l’allée des palmiers un certain nombre de sarcophages ou de sculptures antiques  sont déposés.

Le parc de la Villa Landolina est un jardin d’ombre typiquement méditerranéen, il accueille dans un fouillis savamment ordonné des arbres de la flore méditerranéenne élargie (comme au Parc du Rayol) dans le Var.

La strate arbustive est représentée par le laurier, le pittosporum (Pittosporum tobira), le laurier tin (Viburnum tinus). La strate herbacée est largement dominée par les acanthes (Acanthus mollis), les géraniums ou les pervenches.

Des vieux chênes verts (quercus ilex) aux racines débordantes sont entourés d’acacias robiniers (Robinia pseudoacacia). Quelques bambous s’insèrent dans le sous bois donnant un petit air de jungle tropicale.

Situé presque caché de la vue en arrière du parc, le musée est l’une des  références fondamentales pour la connaissance de la période préhistorique jusqu’à l’époque de la colonie sicilienne de Syracuse.

Ce jardin est un jardin d’ombre contraire à l’image que l’on se fait du jardin méditerranéen. Les cactées y sont absentes, en revanche quelques agrumes s’y développent.

Xavier Nava Landolina  ( Catane , 17 Février 1743 – Syracuse , 1814 ) était un archéologue italien . La villa Landolina éponyme est au bout de cette allée.

De nombreux bancs permettent de se reposer en sortant du musée.

La source Aréthuse  est une source d’eau douce, sur la presqu’ïle d’Ortygie au sud du parc de la villa Landolina. Elle a tenu dans les temps anciens un rôle important dans l’établissement des premiers habitants. L’existence de la source est liée à une légende. Aréthuse, nymphe de Diane chasseresse persécutée par l’amour d’Alphée, demande de l’aide à la déesse qui lui permit une évasion souterraine. Elle a alors atteint l’île d’Ortigia au sud de Syracuse, et la nymphe se transforma en une source. De gigantesque plants de papyrus (Cyperus papyrus) poussent dans cette fontaine. La redécouverte du papyrus à Syracuse est due à Saverio Landolina qui au XVIIIe siècle, réévalue la présence de la plante, utilisée jusqu’à présent à des fins décoratives par la population locale,  il fut capable de reproduire le processus de fabrication du  papier.

Selon certaines hypothèses, la plante a été importée d’Egypte en 250 avant JC, peut-être envoyée par Ptolémée II , selon d’autres hypothèses ce seraient les Arabes qui l’introduisirent en Sicile. Les habitants de Syracuse l’appellent la peruca.

Depuis 2005, son centre historique fait partie de la liste du patrimoine mondial de l’humanité établie par l’Unesco.

Pour découvrir d’autres jardins siciliens :

Le jardin des simples du Musée de l’APHP à Paris.

Je vais vous présenter un modeste jardin situé dans le centre de Paris et que peu de personnes connaissent.

Les haies de buis enserrent les 65 variétés de plantes médicinales.

Il s’agit d’un jardin des simples à savoir des plantes médicinales créé en 2002 dans la cour de l’Hôtel de Miramion en collaboration avec le Service des Parcs et jardins de l’AP-HP, afin de faire découvrir quelques-unes des plantes cultivées pour leurs vertus curatives dans les hôpitaux d’autrefois.

la pharmacopée

le Musée des L’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris a aménagé un jardin de 65 plantes médicinales dans une modeste cour près de Notre Dame de Paris. L’Hôtel de Miramion date du XVII° siècle et donne sur une cour au Nord avec le Jardin des Simples et sur un jardin d’agrément au sud qui ne se visite qu’exceptionnellement, alors que le jardin des simples est ouvert au public.

De dimension modeste le premierjardin est divisé en 4 parties :

le jardin vu de dessus. Source APHP

Quatre allées gravillonées formant une croix sont tracées :

Elles symbolisent les quatre fleuves du paradis et représentent également pour les auteurs chrétiens du Moyen Age quatre vertus :

la justice, la prudence, la tempérance et la force.

Deux diagonales recoupent le jardin carré, elles représentent l’homme.

Au centre du carré un cercle compose le rond central :

Point de réunion de la croix et des diagonales, il symbolise la fontaine de vie vers laquelle allaient les pensées des moines, premiers médecins d’Europe.

les santolines argentées (Santolina Chamaecyparissus) stimulant digestif et vermifuge forment une autre série de haies basses.

La prédominance du chiffre 4 et de ses multiples :

Chiffre de la perfection divine au Moyen Age, il se rattache, dès l’Antiquité, aux éléments qui composent l’univers : l’eau, la terre, l’air et le feu. Dans la Grèce antique, Hippocrate chercha à montrer que ces éléments pouvaient avoir une influence sur l’équilibre des humeurs et donc sur la santé, principe encore retenu au Moyen Age.

Au premier plan le massif 11 avec de la sauge (Salvia Officinalis) sédatif, antispasmodique, le souci (Calendual Officinalis) antisceptique et antispasmodique. A l’arrière plan la rubharbe Rheum Rebarbatum apéritive, laxative, tonique et vermifuge.

Pour répondre à la demande des médecins, des jardins botaniques et pharmaceutiques, où les plantes sont soigneusement étiquetées, sont crées au sein des hôpitaux. Le Jardin des Plantes de Montpellier est un des plus anciens.

Les collections de pharmacie

l’Apothicairerie générale des hospices civils de Paris, ancêtre de la Pharmacie centrale. Elle a pour mission de produire, conserver et distribuer les médicaments aux hôpitaux parisiens. Installée en 1812 dans l’hôtel de Miramion,

la pharmacopée médiévale se divise en six registres :

  •  contre la fièvre ;
  •  les plantes de femmes ;
  •  les plantes vulnéraires ;
  •  les purges ;
  •  les maux de ventre ;
  •  les antivenimeuses. »

http://archives.aphp.fr/Le-jardin-des-simples.html?article

L’Hôtel de Miramion constitue un véritable trait d’union entre la Pharmacie centrale des hôpitaux qu’il a abritée de 1812 à 1974 et le Musée de l’AP-HP, installé entre ses murs depuis 1934.

En France le jardin de plantes médicinales ou jardin de simples, a pour origine l’« herbularius » des cloîtres du Moyen Age.

C’est pour permettre au visiteur de retrouver quelques-unes des plantes cultivées pour leurs vertus curatives dans les hôpitaux d’autrefois que le Musée a aménagé dans la cour de l’Hôtel de Miramion un jardin qui emprunte aux symbolismes philosophiques et théologiques des différents types de jardins médiévaux.

 Pour télécharger la notice complète

Coordonnées

47 quai de la Tournelle Hôtel de Miramion
Paris 5ème 75005

Téléphone renseignement

01 40 27 50 05

Site internet

www.aphp.fr/musee

courriel

musee.ap-hp@sap.aphp.fr

Moyens d’accès

M10 : Maubert-Mutualité, M4 : Cité, Saint-Michel

 

 

Le Jardin botanique de Palerme (suite 2° épisode).

Le matin du 19 juin 2011, je visitais Palerme et le Palais des normands. En patientant à l’entrée, j’étais intrigué par un arbre étrange dont le tronc est hérissé d’épines.

Ses feuilles me rappelaient une plante d’appartement, mais il fut impossible de l’identifier. Je recherchais en vain dans mes connaissances de la flore méditerranéenne et renonçais.

Quelques heures plus tard à Monreale en sortant de la cathédrale, je retombais sur le même arbre avec ses épines sur le tronc et surtout avec des fruits étranges de forme cotonneuse.

Cette texture épaisse comportait une graine à la base.

Un groupe de français m’indiqua qu’ils avaient vu le même arbre au jardin botanique de Palerme dans une allée somptueuse.

Arrivé sur place quelques heures plus tard, je découvris le Chorisia speciosa (ceiba speciosa ) originaire du Minas Gerais au Brésil.

En portugais il s’appelle « paineira » (merci à mon ami Neyde),  en espagnol on l’appelle en Argentine, palo borracho (bâton ivre) ou árbol botella (arbre bouteille). Ces surnoms sont dus à la forme fortement ventrue de son tronc dans sa partie inférieure.

L’aire d’origine de Ceiba speciosa couvre le nord-est de l’Argentine, le sud du Pérou, le Paraguay, l’Uruguay et le sud du Brésil. Il résiste bien à la sécheresse et au froid modéré.

Ceiba speciosa possède un tronc caractéristique en forme de bouteille, couvert de grosses épines coniques, et qui peut atteindre 2 mètres de circonférence. Le tronc est vert chez les arbres jeunes, puis devient gris avec l’âge.

Les feuilles, caduques, sont constituées de cinq à sept grands folioles.

La matière cotonneuse (le kapok) contenue dans les fruits est parfois utilisée comme produit de rembourrage (coussin) ou comme isolant. Quant à ses graines, on en extrait une huile comestible qui peut aussi être utilisée dans l’industrie.

Dans une autre serre je remarquais quelques belles tillandsias.

Mais le Jardin de Palerme est aussi réputé pour sa collection de palmiers en particulier les Cycas revoluta. Dans le secteur du Cycadetum ont trouvé place quelques espèces de cycas que l’on peut considérer comme historiques. Parmi ceux-ci, le Cycas revoluta, donné par la reine Marie-Caroline en 1793, qui fut le premier exemplaire de cette espèce cultivé en Europe.

Washingtonia est un palmier originaire du Sud-Ouest des États-Unis (Californie, du sud-ouest de l’Arizona) et du nord-ouest du Mexique. d’autres palmiers plus classiques comme le Phoenix Canarinsis ou le palmier dattier sont aussi présents.

Manquant de temps pour visiter la totalité du site, je me suis promis de revenir dans ce beau jardin.

 

Le Jardin botanique de Palerme (Sicile)

 

l’Echinocactus Grusonii originaire du Mexique plus connu sous le surnom de « coussin de belle mère ».

Le Jardin botanique de Palerme est une institution en Sicile, il dépend de l’Université de Palerme (Département des Sciences botaniques). Son origine remonte à 1779, quand l’Accademia dei Regi Studi instituant la chaire de botanique et matière médicale lui attribua un modeste terrain pour y installer un petit jardin botanique consacré à la culture des plantes médicinales utiles à l’enseignement et à la santé publique.

Dans la serre des succulentes (numéro 9 sur le plan)

Le jardin est inauguré en 1795. Comme à Montpellier il est consacré à l’origine à la culture des plantes médicinales (chaire de botanique et discipline médicale).


le site de Palerme : la Conca d’Oro. (vue en direction du Nord)

En 1786, il s »’installe dans la Plaine de san Erasmo, à la Vigna del Gallo.

La construction des bâtiments principaux  de style néoclassique dessinés par l’architecte français Léon Dufourny débute en 1789 et se termine en 1795. Des architectes  et artistes palermitains ont collaboré au projet.

Le Gymnasium (numéro 1 sur le plan)

Le Gymnasium en est l’édifice central, le tepidarium et le calidarium le complètent de part et d’autres. es différentes serres recouvrant 1300 mètres carrés, les aquariums et quelques statues complètent l’ensemble.

Dans la partie la plus ancienne que j’ai visité se trouve la classification de Linné. Ce jardin devient une référence en Méditerranée accueillant grâce au climat des espèces tropicales comme le kapok.

Dans les différentes serres ,des espèces exotiques de cactées, de broméliacées sont rassemblées.

J’ai été attiré par une belle collection de cactées et d’épiphyllums qui hélas n’étaient pas fleuris.

la collection d’epiphyllums (Juin 2011)

Le ficus Macrophylla Columnaris (Australie). Le Ficus macrophylla dans son habitat naturel se présente somme un arbre de grandes dimensions, qui peut atteindre 60 mètres de haut.

 

C’est une plante typique des forêts pluviales qui, dans ces milieux, se développe souvent sous forme de plante grimpante parasite. En effet, quand elle germe sur la branche d’un arbre, elle propage ses racines autour du tronc de son hôte, l’étouffe et finit par le tuer et par prendre sa place. A ce titre, il est parfois appelé figuier étrangleur. Ses racines sont qualifées de Racines laocoontiques.

Dans le jardin botanique de Palerme, au début du XXe siècle, on étudia le latex du Ficus macrophylla subsp. columnaris qu’il considérait comme une source possible de caoutchouc. Mais bien que les exemplaires de cette espèce produisaient de grande quantité de latex, les analyses chimiques effectuées démontrèrent que la teneur en caoutchouc élastique était insuffisante.

La serre des succulentes.

le Jardin comporte  de nombreuses cactacées (Mammillaria, Echinocactus, Espostoa, Melocactus, Opuntia, Agave, Allaudia, etc.) en gros sujets.

Une partie du jardin accueille les collections de palmiers.

à suivre.