Le Jardin Hanbury, un jardin anglais en territoire italien : 1° partie

Découvrons un jardin anglais en territoire italien : le jardin botanique  Hanbury à Vintimille

Je vous propose de découvrir un jardin visité en février 2019. Ce jardin est implanté à la frontière franco italienne aux portes de Menton. Il m’a été conseillé par l’accueil du jardin de Serre de la Madone à Menton. Je traverse donc les quelques kilomètres qui me séparent de Menton pour me retrouver sur la Riviera italienne et le jardin Hanbury à l’Ouest de Vintimille.

Le Palazzo Orengo F Arnal 2019

Découvrons un jardin anglais en territoire italien sur le cap Mortola en bord de Méditerranée et du Golfe de Gênes. Ce jardin est actuellement propriété de l’État italien et il est géré scientifiquement par l’Université de Gênes qui assure le suivi botanique.

C’est un jardin botanique remarquable qu’il faut visiter absolument.

F Arnal 2019

En quoi ce jardin de la Riviera italienne reflète-t-il la conception du jardin botanique à l’anglaise à la fin du XIXe siècle ? Comment les spécificités du site par sa topographie littorale en pente et par son climat méditerranéen d’abri ont-elles été exploitées afin de bâtir un magnifique jardin à la diversité botanique remarquable ?

Dans un premier temps je vous propose de revenir sur l’histoire et la géographie du lieu ainsi que sur la volonté des concepteurs : les frères Hanbury, puis de découvrir ce jardin et ses plantes diverses (dans une prochaine note) dans le sens de la visite le jardin du haut vers le bas jusqu’aux rivages de la Méditerranée.

Les Jardins de Hanbury, concédés à perpétuité à l’Université de Gênes qui s’est occupée de leur reconstruction, sont situés à La Mortola, à la frontière de Vintimille. Les jardins sont caractérisés par des plantes herbacées, arbustives et arborescentes qui proviennent de régions tropicales et subtropicales du monde entier et qui sont regroupées à La Mortola qui offre des conditions environnementales exceptionnelles propices à l’acclimatation. C’est pour ces raisons que les jardins sont très connus des botanistes et des amoureux de la nature. Ils se trouvent sur un petit promontoire de la Riviera dei Fiori (La Riviera des Fleurs) entre la Via Aurelia (une ancienne voie romaine) et la mer, visitée par des milliers de touristes chaque année. Les jardins couvrent une superficie d’environ 18 hectares cultivés en partie par des plantes exotiques et en partie par une végétation méditerranéenne.

Source : les amis du jardins Hanbury

Le territoire du jardin botanique  Hanbury (Giardini botanici Hanbury)

La moitié de ce territoire constitue le jardin visitable ; l’autre partie est occupée par une végétation naturelle avec une majorité de pins d’Alep. Fort heureusement la route principale et la voie ferrée traversent le domaine en tunnel, laissant le lieu silencieux.

Le promontoire du Cap Mortola et ses pins d’Alep F Arnal 2019

La protection offerte par les montagnes environnantes au nord  et l’heureuse position en adret ont permis l’acclimatation de plantes qui proviennent de tous les coins du monde.


L’histoire d’un lieu privilégié aux yeux du botaniste :

Elle est principalement tirée des notes sur  » Semer et planter à La Mortola« , qui ont été soigneusement conservées par le défunt Sir Thomas Hanbury, et son frère Daniel, l’éminent botaniste et pharmacologue.

C’était le rêve de Thomas Hanbury depuis sa jeunesse pour faire un jardin dans un climat méridional, et pour partager ses plaisirs et ses intérêts botaniques avec son frère. Lors de son séjour sur la Côte d’Azur, au printemps 1867, après de nombreuses années de travail acharné en Orient, il a décidé d’acheter le domaine pour exécuter son plan. Il a d’abord été enclin à acheter Cap Martin, près de Menton, mais a abandonné l’idée dès qu’il a fait connaissance avec le petit cap de La Mortola.

Comme il l’a d’abord approché par la mer, il a été frappé par la merveilleuse beauté de cet endroit. Une maison, et à cette époque, bien que presque une ruine, connu sous le nom de Palazzo Orengo, se trouvait sur un promontoire. Au-dessus, il y avait le petit village, et au-delà de tout s’élevaient les montagnes.

A l’est du Palais, il y avait des vignes et terrasses d’oliviers ; à l’ouest, un ravin dont les déclivités étaient couvertes de pins d’Alep.

F Arnal 2019

La pointe rocheuse, lavée par les vagues de la mer, a fait pousser le myrte, à laquelle La Punta delta Murtola devait probablement son nom. (Myrtus Communis =mirto ou mortella en italien. (Murta = dialecte local.)

Thomas Hanbury, après avoir réalisé de bonnes affaires en Chine grâce au commerce des épices, du thé et de la soie fréquentait la riviera franco-italienne pour se soigner. Comme ses congénères qui passaient l’hiver dans le sud à la recherche d’une résidence loin des pluvieux hivers britanniques.

Le bord de mer. F Arnal 2019

L’achat a été conclu le 2 mai 1867 (ce qui peut être considérée comme étant la date de la fondation du jardin), et les travaux de restauration de la maison et d’adaptation aux exigences modernes a été immédiatement mis en main. Compléments ont été progressivement apportées à la propriété, et il s’étend sur une superficie de 45 hectares, une grande partie, cependant, consiste en un pittoresque ravin boisé

Thomas Hanbury, source Hortus Mortolensis_1912

En juillet 1867, Thomas Hanbury est retourné à La Mortola, accompagné de son frère, qui a tout de suite apprécié la les charmes et les possibilités du lieu.

La propriété était composée d’une oliveraie dans la partie centrale, et d’agrumes et de vignes, dans une moindre mesure disposés en bandes. A partir de cette base agricole, les frères Hanbury ont donné naissance à leur rêve. Les premières plantes qu’ils choisirent pour le jardin ne furent pas seulement considérées pour leur intérêt ou leur aspect exotique, mais elles furent également l’objet de recherches pharmacologiques et d’une importance économique.

En voici quelques exemples : Schinus molle poussant dans un renfoncement du mur près de l’allée d’entrée. Acquis en décembre 1867, il est plus connu sous le nom de faux poivrier, ces arbres appartiennent à la famille des Anacardiaceae et sont originaires des hautes terres de Bolivie, du Pérou et du Chili. Ils sont très appréciés pour leur forme de saule, et pour l’odeur parfumée qui caractérise chaque partie de la plante, surtout les baies roses , qui sont utilisées comme épice.

Payprus et Alocasia près de la fontaine du Dragon F Arnal 2019

On a pensé à utiliser des moyens pour augmenter la végétation naturelle sur les parties sauvages de la propriété, puis presque dénudées par les déprédations incontrôlées des paysans voisins, qui avait librement coupé les arbres et les broussailles, et fait paître leurs chèvres sur l’herbe maigre. Une partie du domaine était donc à l’état de garrigue.

Beaucoup d’indigènes des arbustes, tels que  le chêne vert (Quercus Ilex), maintenant si abondants, étaient alors rares ou inexistants. Il en sema des graines dans la vallée, ou parmi les sous-bois à feuilles persistantes.

Il a également introduit différentes sortes de Cistes qui poussaient dans le voisinage, mais pas sur le propriété.

Les roses du jardin Hanbury

Les trois premières douzaines de rosiers de différentes variétés étaient à cette époque apportées du jardin de son père à Clapham.

Déjà en 1867, l’année de la fondation des jardins, Thomas Hanbury a introduit les premières roses à Mortola, en les faisant venir du jardin de son père en Angleterre. D’autres roses ont été achetés en Italie, en France et en Allemagne ou introduites à partir de semences d’autres jardins botaniques. En décembre 1874, Sir Thomas il a commandé 3 000 plantes de variétés ornementales aux pépinières Nabonnand de Golf Juan, sur la Côte d’Azur toute proche. La collection, comme suit, comprenait à la fois des roses botaniques, dont beaucoup sont d’origine chinoise, et des variétés d’origine horticole. La Roseraie est présente dans la plaine dès la première des cartes du jardin ; de nombreuses roses étaient également cultivées, telles que des spécimens isolés dans différentes positions, comme c’est encore le cas aujourd’hui. La collection actuelle comprend principalement des roses anciennes.

Les principales roses sont : les roses historiques du Jardin présentes à l’époque de la Hanbury ; liens avec la floriculture locale (Riviera di Ponente) ; les principaux groupes du genre Rosa ; les roses chinoises, en hommage aux relations historiques de Thomas Hanbury avec la Chine.  Le plus répandu dans le jardin est définitivement R. banksiae f. lutescens, avec des fleurs jaunes simple.   

Dans le parterre de fleurs devant la Casa Giacinto, sont plantés deux grands buissons de Rosa banksiae lutescens. Ce rosier à fleurs jaunes a été planté dans le jardin en décembre 1870 ; le taxon a en effet été découvert en Chine et introduit en Europe par Thomas Hanbury et Sir Joseph Hooker, qui ont supervisé l’introduction du Rosa banksiae en Europe, en particulier cette espèce jaune à La Mortola. L’espèce est originaire de l’ouest de la Chine, en particulier des régions du Yunnan et du Shanxi. Plusieurs exemplaires sont aujourd’hui répartis dans le jardin. Elle fleurit d’avril à mai et donne des fruits en novembre et décembre.

Parmi les roses les plus anciennes du jardin, on trouve ‘La Follette‘, un hybride de gigantea élevé dans le jardin de Lord Brougham sur la Côte d’Azur près de Cannes par son jardinier en chef, Busby, et introduit en 1910. Il y a un splendide spécimen de ce rosier grimpant à mi-chemin de la pergola principale.

Les pergolas de roses en Février 2019 F Arnal

Il faut aussi mentionner Rosa brunonii ‘La Mortola’ qui est originaire du jardin et qui fleurit bien ; c’est un rosier grimpant très vigoureux qui atteint plus de 10 m. de hauteur dans les arbres et sur les murs.

A l’automne 1867, Thomas Hanbury était à nouveau occupé au travail. Parmi les plantes mentionnées dans ses notes de septembre et octobre sont des fleurs de la Passion. Géraniums, Pivoines, Cèdres du Liban, etc.

Thomas Hanbury et la villa Orengo :

Thomas Hanbury, est né le 21 juin 1832 à Londres, il est mort le 9 mars 1907 à La Mortola. Il épouse en 1868 Katharine Aldham Pease (1842-1920) originaire de Westbury on Trym. Ils s’installent définitivement à La Mortola en 1871. Thomas acheta la terre de l’actuel jardin avec l’ancien palais qui était en ruine. Cet édifice a été construit au XIe siècle dans la famille des Lanteri.

vue en direction de l’Ouest et de Menton F arnal 2019

La villa Orengo a une origine très ancienne. On a tout d’abord les traces d’une ancienne villa romaine située cette propriété qui était traversée par la Via Julia Augusta qui reliait les Gaules à l’Italie romaine. La famille des Lanteri a construit un château à cet emplacement au XIe siècle au retour de la Première Croisade. La propriété a été rachetée par la famille Orengo en 1620 qui l’a réaménagé. Thomas Hanbury l’a agrandi avec des terrasses, une cour à arcades et une tour.

La villa Orengo : façade sud . F Arnal 2019

Le Palazzo Orengo s’est développé autour d’une ancienne tour, entre les XVIIe et XVIIIe siècles ; dans la seconde moitié du XIXe siècle, lorsque Thomas Hanbury a acheté la propriété, celle-ci avait besoin d’une restructuration majeure.

Panorama sur le golfe de Gênes , F Arnal 2019

Les rénovations effectuées par Thomas Hanbury ont maintenu le rôle de la structure émergente de la villa, en augmentant sa visibilité et les vues panoramiques déjà inhérentes à la position prédominante du bâtiment qui avait, dans le passé, un rôle défensif et stratégique ; les rénovations suivantes ne l’ont pas trop modernisée, en conservant l’ancienne tour et les puissants murs ainsi que les belles terrasses à balustrade.

L’angle sud ouest F Arnal 2019

La conception et le développement architectonique du jardin sont liés indissolublement à Ludwig Winter (Ludovico Vintere) qui fut le chef jardinier. Il avait été envoyé par le grand pépiniériste de Hyères Charles Hubert sous les ordres de Thomas Hanbury.

F Arnal 2019

Daniel Hanbury, son frère botaniste et pharmacologue (1825 – 1875) a déjà commencé à organiser les jardins, sur 18 des 45 ha de la propriété. Il  a joué un rôle important dans la conception et la mise en œuvre du projet. 

Daniel Hanbury

 Les connaissances approfondies de  Daniel Hanbury sur la botanique mondiale sont le fruit d’années d’études, de collectes et de voyages – les voyages au Moyen-Orient et en Europe ont été complétés par une correspondance approfondie avec des collègues du monde entier. Il a été un partenaire essentiel de son frère, Sir Thomas Hanbury, pour la sélection des spécimens et la création du Giardini Botanici Hanbury à La Mortola.

Thomas Hanbury décide de continuer le travail de son frère après 1875 s’appuyant sur le concours d’experts allemands tels que Gustav Cronemayer, Kurt Dinter et Alwin Berger, le jardin atteint presque la perfection.

Environ la moitié du territoire était destinée à la culture de plantes exotiques des pays les plus divers, rassemblées selon des critères systématiques, phytogéographiques, écologiques, esthétiques-paysagers.

la Casa Rustica : petit musée de l’outillage au rez de chaussée et salles de travail à l’étage

Près du ruisseau Sorba, la Casa Rustica a été construite en 1886 sur les plans de l’architecte Pio Soli comme siège de la direction et des activités scientifiques. Aujourd’hui c’est un petit musée avec des collections botaniques et des anciens outils. À l’étage, un herbier et son laboratoire .

Rédigé en 1883, le premier Index seminum propose les semences de 600 espèces de plantes. Le premier catalogue des plantes cultivées dans l’Hortus Mortolensis, publié en 1889 recense 3 500 espèces tandis que le troisième, publié en 1912 en dénombre 5 800.

les index et listes de plantes à différentes époques sont disponibles en bibliothèque virtuelle.

Thomas Hanbury meurt à La Mortola le 9 mars 1907. Son cercueil est transporté à Sanremo, où il est incinéré, puis il est enterré dans son jardin, sous un pavillon de style néo-mauresque. C’est un petit temple où reposent les cendres du créateur du jardin ainsi que celles de sa femme Catherine. Il a été difié par l’architecte Pio Soli de Sanremo en 1886 en dessous du palais.

Le mausolée mauresque où est enterré Thomas Hanbury

De nombreuses personnalités visitent le jardin : la reine Victoria en 1882, le prince de Galles, Victor-Emmanuel III et divers membres de familles princières ainsi que des jardiniers.

Son fils aîné, Cecil Hanbury, hérite du domaine, puis il revient à l’épouse de celui-ci, Dorothy Hanbury-Forbes, qui restaure la propriété. Le jardin a connu de grandes mutations grâce à Dorothy Hanbury, la belle fille du fondateur entre 1925 et 1939.

Pendant la seconde guerre mondiale le jardin a subi d’importants dommages, et le territoire a été racheté par l’État italien en 1960. La belle fille de Thomas souhaitait vendre à l’État italien à condition du maintien du jardin botanique. En 1987, suite à une précédente demande internationale le terrain a été confiée à l’Université de Gênes.

Le haut du jardin au début de la visite. F Arnal 2019

En 2020 en raison de l’épidémie de Covid-19, les jardins sont fermés au public, conformément au décret du 8 mars 2020 –  » Mesures de lutte contre la propagation du virus COVID19 dans tout le pays « .

La géographie : le site de la Murtola

En jaune : la frontière franco-italienne.

Dans un jardin, le sol, l’eau, la température et la lumière du soleil sont les facteurs qui déterminent le caractère de la végétation, et la nature punit sévèrement toute négligence à leur égard. Personne  ne l’a mieux compris que Sir Thomas Hanbury, avec son observation fine et une longue expérience.  » Never go against Nature, »  » Ne jamais aller à l’encontre La nature », était sa pensée constante dans l’aménagement et la plantation de son jardin.

Never go against Nature, » un slogan que l’on retrouve au Rayol.

Le sol de La Mortola est formé par la décomposition du calcaire nummulitique de l’Eocène inférieur*. (F. Giordano & N. Pellati, Carta Geologica delle Alpi Occidentali, R. Ufficio Geologico, Rome, 1908.)

Le sous sol est formé d’un étroit géosynclinal constitué de bas en haut par des marnes et calcaires du Crétacé supérieur, des roches sédimentaires carbonatés de l’Eocène moyen, de marnes et de turbidites de l’éocène supérieur , oligocène.

F Arnal 2019

Il est lourd et argileux, en été devenant dur et se fissurant dans des fissures profondes. Sa composition calcaire empêche  la culture de plantes de terre acide. Dans une partie du jardin seul un petit dépôt de travertin forme un sol sableux. Ceci, bien qu’un peu calcaire, convient assez bien à un certain nombre de plantes à racines fines et a été récemment planté avec Proteaceae, Melaleucas, etc

Le climat méditerranéen de La Mortola

Le climat de La Mortola est celui typique du nord de la Méditerranée : les étés sont secs et les automnes pluvieux. Les pluies tombent principalement de l’automne au printemps, de façon  plus abondante en les trois mois d’automne-octobre (parfois même vers fin septembre), novembre et décembre, qu’à partir de janvier à mars. Octobre est le mois le plus pluvieux avec une moyenne de 130 mm. Des orages, mais pas fréquents, peuvent se produire en toute saison ; elles sont le plus souvent en mai ou Juin. Mais, en général, la pluie est irrégulière, et trois mois peuvent passer avec peu ou pas de pluie, et cela peut se produisent non seulement en été, mais aussi en hiver.

F Arnal 2019

La sécheresse est souvent telle que même les grands Opuntias charnus se ratatinent et se flétrissent. Aucun jardin ne pourrait exister dans ces conditions, sans alimentation artificielle en eau, et ceci est ici fourni par de grands réservoirs en amont .

La moyenne des précipitations annuelles pendant dix ans (1900-1909) a été d’environ 851 mm (791 mm entre 1979 et 2010)..; le minimum était, en 1908, de seulement 488 mm., le maximum, en 1907, 1199mm. Nous comptons environ 50 à 58 jours de pluie par an en moyenne. Juillet est le mois le plus sec avec une moyenne de 14,2 mm. L’effet bénéfique des précipitations est encore diminué par la forte pente du terrain. De plus, le un grand nombre de jours sans nuages où le soleil brille est accompagné de vents chauds et secs qui sont un caractéristique de ce climat.

Echinopsis grusonii ou Echinocactus Grusonii ou coussin de belle-mère, originaire du centre du Mexique, est un cactus globulaire résistant au froid -7 et à la sécheresse, très apprécié pour ses aiguilles jaunes or et ses fleurs annuelles qui forment une couronne jaune.

La température sur la Côte d’Azur n’est pas extrêmement élevée. Les jours les plus chauds ne montrent que 31°C. à l’ombre. Août est le mois le plus chaud avec une température moyenne de 23,5 ° et une moyenne des température maximales de 27,9 °.

Néanmoins, l’été est très éprouvant en raison de l’atmosphère humide, le temps chaud et lumineux continu, et les nuits chaudes, qui ne se refroidissent que vers le matin dans les endroits où le vent du nord apporte l’air plus frais des montagnes. Cependant, pendant la plus grande partie de l’année, la température est variable, surtout en hiver, quand la différence entre le soleil et l’ombre est très remarquable, et une nuit fraîche se produit généralement même une jour d’hiver. Ce changement soudain est très préjudiciable à de nombreuses plantes tendres. Une baisse marquée de la température a presque a toujours été observée au début du mois de janvier, et quand les vents froids dominent, même le gel peut arriver.

Un climat adapté à la culture des agrumes. F Arnal 2019

Le point le plus bas du thermomètre, que j’ai vu, était à -4° C le 6 janvier 1901. Mais outre le danger en raison des vents froids, nous ne sommes jamais à l’abri du gel en hiver, bien que ce soit plutôt une exception que la règle.

Un orage qui apporte des masses de neige ou de grêle sur nos montagnes les plus proches, et  qui est suivie par une nuit claire, peut faire baisser la température au point de congélation ou en dessous. Ces gelées peuvent se produire à tout moment entre Novembre et Mars, mais heureusement ils ne durent que quelques heures, et généralement passer sans faire beaucoup de dégâts. Les chutes de neige se produisent mais rarement, et sont de courte durée, et la neige ne reste pas plus de vingt-quatre heures.

La fontaine Nirvana . F Arnal 2019

La suite de la visite dans la 2° partie très bientôt.

Serre de la madone : visite d’un jardin méditerranéen remarquable. 3° partie

III Un parcours ascendant à travers les restanques :

1) Un jardin exotique en terrasses.

Photo F Arnal 2019
La partie centrale du jardin et ses restanques.

Un terrain escarpé en terrasses

Situé sur un terrain escarpé en terrasses, le jardin de la Serre de la Madone possède différents édifices bâtis : la villa principale, la villa d’accueil, un ensemble de petits édifices à vocation de jardinage (serre froide ou serre chaude), des éléments de statuaire, des fontaines et bassins, ainsi que de nombreuses ornementations. Tous ces édifices bâtis trouvent leur valeur architecturale en tant qu’éléments de l’ensemble paysager du jardin : chaque élément, bâti ou naturel, a une place importante dans la composition d’ensemble du jardin. Dès sa conception, aucune séparation n’était prévue entre le bâti et le non-bâti : la maison fait partie du jardin, elle est le jardin aussi. Cela est particulièrement remarquable avec le jeu de perspective entre la maison principale et le grand escalier.

Photo F Arnal 2019
la maison de l’accueil

La reconstitution du domaine et de ses particularités se veut fidèle à  l’esprit et à la forme qu’avait  imaginés notre « gentleman-gardener », avec notamment l’utilisation des matériaux régionaux d’origine (chaux, tuf, galets).

Photo F Arnal 2019
Le jardin japonais qui aurait du disparaître sur les premières propositions de rénovation de 1992.

Le jardin japonais créé par le successeur de Lawrence Johnston ( Mr Bering) fut conservé et restructuré parce qu’il est le témoin de l’histoire de ce jardin. Le jardin mauresque dans la partie haute faisait partie à l’origine d’un ensemble avec volière qui fut emporté par une coulée de boue dans les années 50. La rocaille en tuf avait été ensevelie sous la boue et fut dégagée à la main par les jardiniers dans le cadre de la restauration. Pour Johnston ce jardin était à l’image du paradis terrestre (comme les jardins andalous d’ailleurs) avec un parcours initiatique de l’homme vers le paradis terrestre suivant sa course à travers le végétal. De nombreux espaces secrets se découvrent au cours de la visite qui se pratique avec sérendipité.

Photo F Arnal 2019
Le grand bassin restauré dans lequel se reflète le ciel de Provence et le jardin alentour.

Les réseau hydraulique, clé de la réussite d’un jardin méditerranéen
Le jardin des serres de la Madone a jadis été créé sur des terres agricoles richement pourvues en eau. En effet, les témoignages des Anciens et une étude hydraulique
récente, confirme la présence d’au moins quatre sources situées en partie haute de la propriété. Ces sources captées, étaient récupérées dans 14 citernes, et 2 bassins de plantes aquatiques dont l’un avait été transformé en piscine.

Photo F Arnal 2019
Fougère arborescente, Dicksonia antartica originaire de Nouvelle Zélande.

L’identité de ce jardin est dans son calme et sa tranquillité, rien ne doit perturber le visiteur.

Un jardin exotique qui préfigure le « jardin planétaire ».

Un tiers du site est occupé par une flore exotique ; les 2/3 restants constituant une forêt méditerranéenne entrecoupée de terrasses d’anciennes cultures traditionnelles locales d’Oliviers.

Photo F Arnal 2019
La famille des Protéacées, ou Proteaceae en Latin, Ce sont des arbres et des arbustes, (quelques plantes herbacées), généralement des zones arides, à feuilles persistantes, des régions tempérées, sub-tropicales à tropicales, principalement dans l’hémisphère sud.

Une collection remarquable de protéacées originaires d’Afrique du Sud (Leucadendron Safari Sunset) ou d’Australie (Banksia prionotes) occupe la partie autour de l’escalier central. Cet escalier constitue l’axe central de la composition et distribue de nombreuses terrasses sur lesquelles sont plantées les protéacées.

Photo F Arnal 2019

Serre de la Madone est un des rares jardins de la Méditerranée française (avec le Rayol ) à présenter une telle diversité de protéacées dont les fleurs peuvent constituer de larges corolles.

Photo F Arnal 2019
Banksia integrifolia, Famille  : Proteacées, Origine  : Australie

Lawrence Johnston Laurence était passionné par la botanique et l’architecture de 1924 à 1939 il va acquérir 7 ha de terrasses agricoles et voisines sur la Sierra de la Madona (le nom de la colline). Le mot « serre » vient de « sierra »,  la montagne. Il entreprend la création de son paradis terrestre là où poussaient oliviers et agrumes : un jardin exotique à l’architecture paysagère unique entre parenthèses dans la juxtaposition des différents espaces clos appelés « chambres vertes »). Il ramena des plantes de ses voyages dans le  monde entier (Afrique du sud particulièrement).

Photo F Arnal 2019
Dans le jardin aride : des couleurs vives au cour de l’hiver.

Il les disposa savamment afin de mettre en valeur les bassins les escaliers évoluent, les fontaines, les serres ou les différentes statues. La constitution du jardin Serre de la Madone s’est faite en plusieurs étapes entre 1924 et 1939. A l’instar de son précédent jardin de Hidcote (1907), Johnston achète des parcelles agrestes dont l’occupation et les aménagements témoignent de l’activité horticole de la région et plus précisément du Val de Gorbio dans lequel elles se situent.

Photo F Arnal 2019
Yucca gigantea, ou Yucca géant, est une espèce de plantes arbustives de la famille des Asparagaceae, sous-famille des Agavoideae. Elle est caractérisée par son tronc en forme de patte d’éléphant.

Au XIXème siècle, à la faveur du microclimat mentonnais, des botanistes, notamment anglais, introduisirent des espèces tropicales et subtropicales et composèrent les harmonies végétales originales qui font aujourd’hui de Menton une serre à ciel ouvert.

Photo F Arnal 2019
le début de l’escalier central

Les inventions de villes d’hiver

« Le phénomène –l’hiver dans le Midi- a été toujours localisé. Le décrire, c’est montrer des créations de lieux, des extensions de stations…mais aussi le caractère toujours élitiste de la clientèle, la tonalité britannique. Les préférences de lieux sont présentées comme objective ; la suprématie du climat, la possibilité d’une végétation plus exotique, la qualité thérapeutique du lieu sont invoquées. En 1850, il n’y avait pas d’hivernants à Menton ; en 1862, on compte trois cents familles d’hivernants et en 1869, plus de mille. Après 1870, tous les Guides vont répétant que Menton est le séjour d’hiver le plus parfait »

Colloque : Menton une exception azuréenne ou 150 ans d’histoire du tourisme (1861-2011). (Organisé le 20 mai 2011 par le CEHTAM. CEHTAM est une association créée en 2004 par des professeurs du Lycée hôtelier Paul Augier de Nice et des professionnels du tourisme pour faire un travail de mémoire et de valorisation à propos du riche passé touristique de la Côte d’Azur).

LA GRANDE SAISON D’HIVER DANS LE MIDI FIN XVIIIe- DEBUT XXe. MENTON, « LE SEJOUR LE PLUS PARFAIT ». Marc Boyer

« Un jardin sauvage dans un cadre formel » Lawrence Johnston.

Il n’a pas lésiné sur les moyens, une vingtaine de maçons ont travaillé durant plusieurs années pour aménager toutes les terrasses avec leurs murets de pierre.

  1. Les étapes de l’aménagement du jardin de Serre de la Madone :


Deux grandes étapes peuvent être distinguées :
– La première, à partir de 1924, comprend l’acquisition et l’aménagement des parcelles inférieures de la propriété actuelle, comprenant plusieurs petites maisons d’habitation. La topographie de ces terrasses ne sera globalement pas modifiée.
– La deuxième, à partir de 1930, consiste en l’acquisition de l’actuelle maison principale et des terrasses qui l’entourent.

Extrait de « Jardins de la Côte d’Azur » de Emest J.P. BOURSIER-MOUGENOT et
Michel RACINE. Edisud – Arpej Parution : 01/01/2000

Après la mort de Lawrence Johnston en 1958, à la Serre de la Madone, sa légataire, Nancy Lindsay mit à la disposition du jardin botanique de Cambridge, qu’avait fréquenté Lawrence Johnson pendant ses années universitaires, les plantes rares du domaine et dispersa les sculptures et les grandes poteries de l’orangerie.

Vers 1960, le troisième propriétaire du domaine Mr Bering, transforma l’un des
miroirs d’eau en piscine, Il ajouta un petit « jardin japonais »et une aire de
stationnement près de la maison. L’avant-dernier propriétaire, le Comte Jacques Wurstemberger, a maintenu le jardin jusqu’en 1986, date de la
dernière vente connue.

Photo F Arnal 2019

Réutilisant les techniques locales dans un climat aux précipitations abondantes mais peu nombreuses, Johnston maîtrise l’économie de l’eau dont seul l’excès inutilisable est évacué hors du jardin. L’irrigation gravitaire est judicieusement conduite comme dans de nombreux jardins méditerranéens.

Les différents inventaires botaniques ont montré la richesse extraordinaire du jardin. Les traces actuelles sont extrêmement nombreuses et témoignent des potentialités remarquables du site. L’analyse des différents espaces a révélé l’importance de la végétation indigène préexistante, oliviers ou agrumes, volontairement conservée par Johnston dans certaines terrasses, et enrichies des nombreuses introductions postérieures à ses voyages.

Photo F Arnal 2019
Le Yucca gigantea


La partie supérieure du jardin, située au-dessus des maisons, présente également de nombreuses traces d’aménagements : cheminements, bassins, plantations, systèmes de drainage des eaux, qui témoignent dans leur sobriété relative d’une volonté d’aménagement global du lieu par Johnston. Il semble que le jardin connaisse son « apogée » avant la seconde guerre mondiale. Peu de changements interviennent après le retour de Johnston.

Photo F Arnal 2019
la serre froide

La Serre Froide et la bas du jardin (partie Sud Est): précédée par deux immenses palmiers (Whashingtonia robusta), la serre froide sert de toile de fond à ce jardin. Autrefois couverte par des vitres afin de conserver la chaleur naturelle du soleil, elle a servi d’acclimatation pour les plantes rapportées lors des expéditions botaniques.

Photo F Arnal 2019
helleborus niger

La mise en scène se complète par un bassin rond, une fontaine et des piliers au pied desquelles sont palissés des bignones. En hiver à l’entrée de ce jardin le parfum superbe d’Osmanthus fragrans vous interpelle. Cette partie du jardin surprend le visiteur par son aspect sauvage à la végétation enchevêtrée. Quelques cycas et yuccas émergent au milieu des couvre sols variés (helleborus niger), Le sol est couvert par des Iris japonica en fleur au début du printemps puis par les hémérocalles au début de l’été.

Photo F Arnal 2019
La pergola

La pergola principale : traversant le bas du jardin dans toute sa largeur cette promenade ombragé était planté dans les années 30 de clématites, de glycines et de bignones, grimpante qui sont revenus on est chacun de ses piliers en pierre surmontés de travées en bois.

Photo F Arnal 2019
Le boulingrin

Le boulingrin (de l’anglais bowling green),  fait référence au terrain gazonné sur lequel le jeu de boules originaire d’Angleterre est pratiqué. Reflet des modes paysagère anglo-saxonne, cette partie du jardin était autre fois une roseraie bordée d’une elle est délimitée par des buis aux effets labyrinthiques. Aujourd’hui cette espace plat est rempli de Franckenia laevis qui fleurissent en été.

Photo F Arnal 2019
Vue au dessus de la pergola

Au dessus du boulingrin, une  allée ombragé bordée de pivoines arbustives nous conduit vers un buste romain représentant Auguste César est une femme fontaine marquant chaque extrémité. Cette partie du jardin possède de magnifiques mimosas et le Mahonia siamensis acclimaté ici.

Photo F Arnal 2019

Le jardin aride : La terrasse qui surplombe ce jardin de succulentes est ponctuée de piliers, vestiges d’une ancienne ombrière. Les yuccas  et les cycas  ponctuent les étapes de la visite de ce jardin sec.


La rampe d’accès :

Le long de cette rampe d’accès on découvre de magnifiques essences qui font l’originalité et la qualité de ce jardin : le chêne tropical de l’Himalaya dont la feuille n’a rien d’une feuille de chêne, les deux immenses Podocarpus aux fines feuilles en faucille et à l’ombre épaisse, les deux Washingtonia filifera, le grand Magnolia delavayi du Yunnan et enfin l’exceptionnelle Nolina du Mexique.

Photo F Arnal 2019
Le long du chemin d’accès

Près de huit cents arbres sont recensés avec, parmi les plus remarquables, deux Washingtonia robusta qui annoncent la serre froide, un magnifique Magnolia delavayii dans le jardin de rocaille ou un figuier sycomore, Ficus sycomorus, arbre biblique qui est sans doute l’un des premiers arbres fruitiers domestiqués dans l’Egypte ancienne. Un inventaire botanique est entrepris, révélant l’extrême richesse de ce jardin abandonné au temps. Car Lawrence Johnston ne laissera jamais d’écrit ni de listes de plantes et ses sources botaniques resteront secrètes.

Le Centre de la Composition

Photo F Arnal 2019
La serre chaude (ou orangerie) en arrière d’un ancien bassin de nage restauré à l’identique.

Le jardin aux platanes correspond au niveau inférieur des pièces d’eau principales. Composé d’un jardin à la française encadré de topiaires de buis, quatre platanes ponctuent les quatre carrés avec un petit bassin en rond central, les carrés de buis sont fleuris de tulipes ou de pervenches (vinca major et minor).

Photo F Arnal 2019
La Serre chaude

La serre chaude : Au dessus des platanes à la perpendiculaire de la pente a été construite une serre chaude, ancienne orangerie. Elle abrite des plantes tropicales notamment des lianes de thumbergia grandiflora et coccinea ainsi que des strelitzias (Strelitzia reginae). Il y règne une ambiance feutrée.

Photo F Arnal 2019
L’intérieur de la serre chaude

A l’ombre de trois immenses pins parasols deux pièces d’eau se déploient. L’une la plus grande jouxte la serre chaude et constitue un bassin de baignade dans les années 70. Il a retrouvé son aspect d’origine, bordé de murets arrondis et peuplé de nymphéas ou de jacinthes d’eau. Des vases d’Anduze en terre cuite encadrent le grand bassin.

Photo F Arnal 2019
La statue de Vénus encadrée par les papyrus

Le petit bassin est dominé par la statue de Vénus. Pour certains auteurs (JC Ivan Yarmola, architecte des monuments historiques), il s’agirait de la statue de Flore (Déesse des fleurs, des jardins, du printemps et de la fécondité dans la mythologie, Flore (ou Flora) fut une divinité vénérée par les Romains. On organisait en son honneur de grands jeux floraux afin qu’elle offre au peuple de bonnes récoltes pour l’année) encadrée de papyrus. La présence de la coquille fait pencher l’interprétation vers Vénus (ce qui est mentionné dans le plan officiel actuel). Les photos anciennes témoignent de la présence de pergolas ou de teillages en bois en arrière plan.

Photo F Arnal 2019
Le grand bassin et ses vases d’Anduze.

Dans le jardin d’eau, coiffant la statue de Vénus, les papyrus sont accompagnés de nymphéas exotiques et de jacinthes d’eau. Ailleurs, on découvre les fameux lotus, Nelumbo nucifera.

Photo F Arnal 2019
Les deux principaux bassins

L’escalier central conduit le visiteur vers la villa. C’est l’axe central de la composition de Johnston, celui qui offre une perspective ascendante. Il permet au visiteur de poursuivre son ascension et de découvrir dans les terrasses latérales la collection de protéacées originaires d’Afrique australe.

Photo F Arnal 2019
La maison ocre safran aux allures de villa italienne

La Villa : La maison ocre safran aux allures de villa italienne se détache sur un fond végétal foisonnant. La partie centrale de la demeure, à l’origine une ferme, existait à l’arrivée du major. Pour la rendre plus confortable, le major fait construire deux pavillons qui l’entourent et dont il dessine lui-même les plans. Ouverte sur le jardin, la maison se prolonge par des terrasses qui s’imposent comme la continuité des pièces de la villa.

Photo F Arnal 2019
La cour du mandarinier

Ce petit « palazzo » rappelle les demeures italiennes par ses teintes ocre jaune. Les salles de la partie basse sont ouvertes au public et constituent un lieu d’exposition.. A l‘étage figurent les bureaux administratifs, la bibliothèque et la chambre d’origine de LJ.

La cour du mandarinier représente un niveau inférieur. Le mandarinier d’origine trop âgé a été remplacé et le sol est recouverte d’une calade de galets, typique des places de Provence ou de Ligurie.

Photo F Arnal 2019
Le Jardin d’ Inspiration Mauresque


Le Jardin d’ Inspiration Mauresque

Le jardin hispano-mauresque rappelle les jardins de l’Alhambra à Grenade par son miroir d’eau d’où émergent quelques jets d’eau  discrets, avec la loggia décorée d’azulejos, le bassin et ses jets d’eau, le pigeonnier et les haies de myrte comme à Grenade ou à Séville. Ce lieu invite au dépaysement et à la rêverie. Situé au sommet du jardin c’est un lieu très calme qui récompense le visiteur après la montée des escaliers.

Photo F Arnal 2019
Le bassin d’inspiration arabo-andalouse et ses haies de myrte.

Il est surmonté par le bois. C’est la partie supérieure, la plus sauvage, qui assure une transition avec la forêt environnante. Jadis une grande volière comportait des oiseaux de collection (ibis, perroquets, grues couronnées, faisans dorés). Une coulée de boue emporta cette volière et une partie du jardin supérieur que l’on reconstitua avec les travaux de rénovation dans les années 90.

Photo F Arnal 2019
le bois jardiné dominant le jardin

Le bois jardiné n’était pas accessible, des sentiers montent jusqu’au sommet de la propriété.

Photo F Arnal 2019
Le belvédère est recouvert d’une glycine

Le Belvédère : De forme arrondie, le belvédère est recouvert d’une glycine taillée rigoureusement  en Février. Il permet de découvrir en aval une vue du jardin et en face de lui la campagne environnante hélas maintenant gagnée par l’urbanisation.

Photo F Arnal 2019
Le paysage alentour depuis la maison

Casa Rocca : le jardin de la Casa Rocca se découvre en cheminant derrière la maison jaune tapissée par  des Pyrostegia venusta  ou  Bignonia ignea orange… La liane aurore (Pyrostegia venusta), également parfois appelée liane de feu est une liane de la famille des Bignoniaceae originaire du Brésil, à floraison spectaculaire, cultivée dans les jardins des régions tropicales.

Photo F Arnal 2019

 Le passage sous le porche de la villa permet d’accéder à des petits escaliers ombragés qui conduisent vers une troisième maison où logeaient les domestiques. Une collection de camélia en fleur en Février accompagne les mimosas

Photo F Arnal 2019
Floraison du mimosa et du camélia en Février.

En redescendant on découvre à l’ombre les restes d’un jardin japonais avec une très belle lampe en pierre. Le bassin est entouré par des orchidées naturalisées et par des fougères variées, des fatsia japonica.

Photo F Arnal 2019
Orchidée en pleine terre

Le jardin d’agrumes : l’orangeraie

Photo F Arnal 2019
Les anciennes terrasses mises en évidence lors de la restauration sont plantées de jeunes pieds d’agrumes.

On rejoint enfin l’orangeraie en arrière de la serre chaude. Ces anciennes terrasses mises en évidence lors de la restauration sont visibles sur les anciennes photos aériennes (Johnston n’ayant pas laissé d’écrits, la restauration vise à respecter l’esprit de son œuvre en se fondant sur des témoignages et quelques photographies d’époque) proches d’une aire de retournement en cercle. Les pluies torrentielles avaient provoqué des grandes coulées de boue et enseveli le jardin mauresque, la terre fut déplacée et stockée en contrebas sur ces restanques.

Photo F Arnal 2019

Des citronniers, orangers mélangés à des oliviers rappellent le passé agricole du lieu.

Globalement, ce jardin peut être qualifié de « libre jardin ». ici prédomine une impression de liberté que conforte encore l’absence d’itinéraire dominant.

Le visiteur muni d’un excellent petit prospectus avec plan suit son inspiration allant vers le haut puis redescendant vers son point de départ à travers les restanques et les escaliers. Les terrasses de culture, de hauteur et de largeur variables pour suivre les courbes de niveau, sont reliées les unes aux autres par des accès multiples, souvent sinueux, et participent à la transition avec la nature environnante. La végétation foisonne dans une ambiance de sous-bois. Le juste équilibre (comme les « justes jardins » de Gilles Clément ) a été trouvé en entretien nécessaire dans un jardin et liberté laissée à la nature et à l’équilibre naturel d’un climax recréé artificiellement.

Photo F Arnal 2019
Un jardin paysage : toute la subtilité de ce type de jardin est dans l’apparent caractère « naturel » de cette composition.

Soucieux d’éviter les compositions végétales trop tape-à-l’œil, Johnston intègre ses nouvelles plantations à la végétation indigène préexistante d’oliviers, de cyprès et de pins parasol. Il proscrit même le palmier pour ne pas dénaturer le paysage méditerranéen qui entoure Serre de la Madone.

« Parmi les aspects les plus séduisants des paysages méditerranéens, les jardins demeurent des oasis de charme et de beauté. Des espaces secrets d’où seuls émergent, au dessus des blanches terrasses, des toits de tuiles ou d’ardoise, les rideaux sombres des cyprès et le lourd moutonnement des frondaisons . En gradins, réguliers ou paysagers, exotiques ou mauresques, les jardins des villes et les jardins des champs se succèdent et forment un univers pittoresque et varié que l’on redécouvre aujourd’hui dans le Midi de la France ». Audurier Cros Alix. Jardins méditerranéens.

Vue aérienne actuelle (Source / Google maps) : les menaces de l’urbanisation sont palpables.

« Dans le Midi méditerranéen français, le jardin fait depuis toujours partie du terroir agricole et des aires de villégiature. Sur tout le pourtour de la Méditerranée, il est associé aux lieux d’habitat permanent; mais pour combien de temps encore ? En effet, les parcs et jardins sont menacés par l’urbanisation et leur conservation pose de multiples problèmes. Dépendants des ressources en eau et de la qualité du sol, fruit du travail minutieux des hommes, les jardins demeurent l’expression profonde de leur imaginaire et de leur goût pour l’intimité et la belle nature ».

Audurier Cros Alix. Jardins méditerranéens.

Informations pratiques

Serre de la Madone
74, route de Gorbio – 06500 Menton – France
Tél. : 33 (0)4 93 57 73 90
Fax : 33 (0)4 93 28 55 42
Mail : patricia.beguin@ville-menton.fr


Ouvert toute l’année, sauf novembre, 25 décembre et 1 janvier
Tous les jours, sauf les lundis,

Photo F Arnal 2019

Visites guidées en français tous les jours d’ouverture à 15h00

Visites commentées en français :

  • Visites guidées par les guides-conférenciers : tous les mardis, mercredis et vendredis, à 15h
  • Visites guidées par les jardiniers : jeudis, samedis et dimanches, à 15h (sauf en novembre)
  • Durée : 1h30 ou un peu plus (ce qui était mon cas).
  • Visite libre tous les jours ouvrables

Bibliographie

Ouvrages généraux :

  • Pigeat jean Paul, Jardins de la Méditerranée Plume/ Flammarion 2002144 p. Relié.
  • Jones Louisa, Serre de la Madone. Menton (Français) Relié – 22 juillet 2002 Ed. Actes Sud Collection conservatoire du littoral.
  • Jones Louisa, Clément gilles : Gilles Clément : une écologie humaniste. ED. Aubanel 2006
  • Jones Louisa : Manifeste pour les jardins méditerranéens. ED. Actes Sud 2012
  • Montelatici Gilles, Brizzi Franck, Un jardin amoureux Serre de la Madone Menton Paru le 2 juin 2018 Guide (broché). Editions Du Campanile
  • Frida Bottin, Jean-Claude Bottin, Serre de la Madone, enfant du major Lawrence Johnston. Un jardin qui était oublié, p. 36-43, Nice-Historique, année 1995, no 38
  • Paul Arnould (Auteur) Gauthier David (Auteur) Yves-François Le Lay Michel Salmeron Le juste jardin (ENS de Lyon) 21 juin 2012 Essai ENS Editions
  • Monnier Yves, Serre de la Madone, un nouvel exotisme, Menton, 2010
  • Emest J.P. BOURSIER-MOUGENOT et Michel RACINE. Jardins de la Côte d’Azur » Edisud – Arpej  Parution : 01/01/2000
  • Roger Alain, Court traité du paysage. Poche – 20 avril 2017
Photo F Arnal 2019
Parterre d’acanthes molles (acantus mollis)

Articles scientifiques :

Sitographie :

le paysage face au jardin

Photos Arnal François Février 2019 sauf photos historiques et images aeriennes.

Serre de la madone : visite d’un jardin méditerranéen remarquable. 2° partie

II. Lawrence JOHNSTON un citoyen britannique, passionné de jardins et de botanique.

Ce jardin situé en limite de la commune de Menton a été créé par son propriétaire Lawrence JOHNSTON à partir de 1924.

Photo F Arnal 2019
La vue de l’escalier central
  1. Lawrence JOHNSTON, un britannique passionné de jardinage.

Lawrence JOHNSTON est né à Paris en 1871 de parents américains fortunés.. Il vit aux Etats Unis entre 1880 et 1887 date à laquelle il s’installe en Angleterre. Il fera des études en histoire de l’art au Trinity College de Cambridge. Apprenti fermier dans le Northumberland il est naturalisé britannique en 1900. Il part ensuite en Afrique du sud lors de la guerre des Boers dans le régiment impérial et en revient avec le grade de lieutenant des hussards. En rentrant d’Afrique du sud en 1904 il rejoint la Royal Horticultural Society. Sa mère (Mrs Winthrop remariée), acquière une ancienne ferme dans les Costswolds en Angleterre qui deviendra Hidcote Manor. Il participe à la  première guerre mondiale puis prend sa retraite en 1922 pour se consacrer au jardinage.

Le jardin en 1935 (source DRAC PACA) Le parterre des platanes.

C’est en 1924 qu’il acquière les terres de Serre de la Madone.

Après le décès de sa mère en 1926, il effectue plusieurs voyages et expéditions botaniques en Afrique du Sud (1927/28), Afrique de l’Est (1929), Pyrénées, Alpes ou Inde 1931).

Le bassin de Vénus en 1935 (Source DRAC, PACA)

Passionné par le jardinage, Lawrence Johnston s’inspire de l’américaine Gertrude Jekyll et de Thomas H Mawson.

Photo F Arnal 2019

 Gertrude Jekyll (1843/1932) a été l’une des grandes jardinières de son temps et son influence sur l’art du jardinage reste importante. Pionnière dans l’art des jardins elle le définit comme un lieu d’expérimentation artistique.

 « The art and craft of garden making » (« L’art et l’artisanat du jardinage »), 1912 l’inspira. Ce livre a été écrit par Thomas Hayton Mawson (1861 – 1933), c’était un architecte paysagiste et urbaniste britannique. Ce volume constitue le guide définitif du jardinage et contient des informations et des conseils sur une vaste gamme de sujets.

Photo F Arnal 2019
Le parterre des platanes aujourd’hui

Le contenu comprend : « La pratique de la conception des jardins, le choix d’un site et son traitement, les entrées et les aires de transport, les portes et les clôtures pour le jardin et le parc, les routes, les avenues et les chemins de service, les terrasses et les jardins en terrasses, les jardins de fleurs, les lits et les frontières »… Thomas Hayton Mawson

Les jardins de Johnston ont la particularité de regrouper de nombreuses variétés de plantes, (exotiques principalement à Menton) qu’il a ramené de ses voyages. Ils sont composés de «chambres vertes » , tel un assemblage de petits jardins contrastés et de chemins et bassins qui se mêlent aux végétaux.

2) Les « chambres vertes » de Johnston.

Photo F Arnal 2019
Un exotisme maîtrisé

Les « chambres vertes » de Johnston constituent autant de micro climats imbriqués, différenciés par l’exposition, l’ombrage, l’aménagement des terrasses ou des bassins, la réverbération des murs de pierre sèche et claire.

Quand arrive l’été, la sécheresse s’installe sur la colline. Afin de pouvoir arroser des plantes, Johnston a aménagé un réseau de bassins et de citernes pour garder les eaux des pluies et des ruissellements. Ce travail de génie civil passe inaperçu sous la végétation.

Le jardin en 1961 (Source IGN Remonter le Temps)

 Johnston crée à Serre de la Madone un jardin complexe et rarement symétrique. Il s’adapte au terrain et ne le force pas.

Un jardin et un paysage :

Photo F Arnal 2019
le haut du jardin en contact avec la forêt

Ses jardins évolutifs offrent à la vue différents aspects et couleurs selon les saisons et les perspectives ou les heures de la journée. On peut appréhender Serre de la Madone comme un jardin mais aussi comme un paysage. Il se situe ainsi dans la tradition du jardin anglais issu du XVII° siècle, époque à laquelle poètes et philosophes anglais réexaminent leur rapport entre l’art et l’imitation de la nature. L’esthétique est un retour à la nature sauvage et poétique. Les chemins redeviennent sinueux en opposition à la linéarité et à la symétrie du jardin à la française. On veut donner à la nature l’impression qu’elle s’est libérée de la main de l’homme et qu’elle se développe elle même dans le cadre que le paysagiste et le jardinier lui ont attribué.

Il cède Hidcote Manor au national Trust britannique en 1948 et s’installe définitivement à Serre de la Madone mais il est atteint de la maladie d’Alzheimer. Il meurt dans son jardin de Menton le 27 Avril 1958.

Extrait du plan de la brochure officielle

Un jardin méditerranéen remarquable sauvé grâce au conservatoire du Littoral :  

Un jardin qui se découvre :

Quand on arrive à Serre de la madone par la route depuis Menton en contrebas de la propriété on ne devine pas que les frondaisons cachent un jardin remarquable. Une petite aire de stationnement permet d’accéder sur le bas du jardin.

Photo F Arnal 2019
Les premiers pas dans la jungle maîtrisée

Les terrasses structurent le terrain comme les chambres vertes du jardin anglais d’ Hidcote Manor, mais la géométrie rigoureuse et droite  du jardin britannique laisse ici la place  à des lignes souples ondulées inspirées des restanques méditerranéennes.

Ces dernières ne sont pas toujours parallèles, elles varient en hauteur  ou en largeur tout en épousant les courbes du terrain. Elles forment ainsi une transition entre l’architecture des bâtiments et des plans d’eau et la nature sauvage encore visible dans la partie haute.

Photo F Arnal 2019
Fleurs rouge d’aloès

Un jardin créé sur d’anciennes terres agricoles :

L. Johnston, déjà créateur d’un jardin en Angleterre, Hidcote Manor (un des jardins les plus visités d’Angleterre), aménage progressivement sur d’anciens terrains horticoles un jardin personnel rassemblant une collection de végétaux remarquables et d’essences exotiques que le climat d’abri de Menton lui permettait d’acclimater.

Photo F Arnal 2019

Des carnets de voyage de L Johnston furent retrouvés, ils permirent d’identifier des listes de végétaux relevés lors des différents voyages. Il mêle savamment les topiaires stricts et les parties sauvages sorte de jungle organisée. 6 jardiniers se chargent de l’entretien des 4000 variétés de végétaux issus de différents biomes compatibles avec le climat méditerranéen d’abri rencontré sur ce coteau en adret. Le jardin accueille actuellement environ 15000 visiteurs par an. En Février il n’y a pas grand monde et c’est la bonne période pour contempler (ou déguster) les agrumes.

Photo F Arnal 2019
Clémentinier dans les jardin d’agrumes.

3 ) la restauration d’un jardin menacé :

Le Conservatoire du Littoral avait demandé en 1999 un projet de restauration à Gilles Clément.

Gilles Clément a travaillé avec le paysagiste Philippe Deliau de l’agence Alep Atelier lieux et paysages un plan de réhabilitation du site maintenant en fin d’exécution. Gilles Clément  avait alors donné quelques pistes. Le jardin devait conserver les données de toute son histoire, garder une part de nature et une part de travail du jardinier conforme à ses principes appliqués au Rayol (« Faire le plus possible avec la nature et le moins possible contre »).

Photo F Arnal 2019
Une certaine parenté avec le jardin du Rayol

Gilles Clément participe avec Philippe Deliau à la restauration du jardin. Ses commentaires commencent  sur un ton positif : «Art, jardin, paysage : qui s’opposerait à l’usage apaisant de mots heureux ? En principe leur combinaison ne pose pas de question. Chacun des termes contient les autres. On parle d’art des jardins, le paysage fait art, subi l’assaut de nos regards vacanciers les classificateurs : certains disent  « artialisé » (Alain Roger) .

Photo F Arnal 2019
Les Fatsia Japonica dans la partie basse et ombragée.

Gilles Clément dit à propos de Serre de la Madone : « non seulement le projet vient d’un signataire unique –d’emblée le risque de collection dispersée se trouve évité– mais aussi il s’organise à partir d’un regard sur le site où l’on mesure ensemble deux dimensions inhabituelles dans le monde de l’art souvent centré sur l’objet : la mesure de l’espace, la valorisation du vivant ».

La maîtrise de l’eau :

Les deux paysagistes suggérèrent de remettre en état les prises d’eau en amont du jardin dans la partie boisée et sauvage. Ces captages datant de Johnston renvoient l’eau dans une réserve d’eau enterrée. Elle n’était plus exploitée et l’on utilisait l’eau de la ville pour les arrosages.  

Photo F Arnal 2019
Le bassin du jardin de la serre froide

Un mécénat avec Véolia fut mis en place en 2005. L’AJSM a sollicité l’aide de la Fondation Veolia Environnement pour la remise en état de l’ancien système hydraulique et du système d’arrosage. Une subvention de 65 000 € a été octroyée pour la rénovation de l’installation qui canalise l’eau de source et pour la récupération de l’eau de pluie, afin de rétablir l’alimentation en eau indépendante du jardin. Parallèlement, Olivier Gendre, porteur du projet, et d’autres collaborateurs de l’agence Riviera de la Générale des Eaux ont apporté leur expertise à l’association à titre bénévole.

L’idée n’était pas de restaurer ce jardin avec fidélité mais avec respect.

Photo F Arnal 2019

Les terrasses ont été remises en état par le jardinier Benoit Bourdeau, ancien conservateur de  Serre, responsable du site de 1998 à 2004 après un passage par le Jardin du Rayol (1996/1998). il a aujourd’hui quitté serre de la Madone pour devenir indépendant et créateur de jardins.

En 2000, un Jumelage avec l’Hidcote, propriété du National Trust (équivalent du Conservatoire du littoral) depuis 1948, est effectué. C’est une 1ère européenne entre 2 jardins !

Le juste équilibre :

Photo F Arnal 2019
Les cycas débordent sur le chemin à travers les restanques, ils ont été conservés.

Le jardinier (Stéphane Constantin) de Serre de la Madone doit trouver le juste équilibre entre un jardin entretenu pour accueillir le visiteur et assurer la survie des multiples plantes et laisser libre la nature méditerranéenne.

A suivre pour la 3° et dernière partie…

Photo F Arnal 2019

Ahah…

Le juste jardin : le livre sur le Jardin de l’ENS/LSH de Lyon est paru.

 

Le juste jardin « faire le plus possible avec, le moins possible contre »

 

 

Parution : Lyon, Mai 2012. 239 pages

ÉDITIONS : ENS ÉDITIONS, 28 €

 

Paul ARNOULD (géographe), David GAUTHIER (responsable des affaires culturelles), Yves-François LE LAY (géographe), Michel SALMERON (jardinier en chef)

Préface Olivier FARON (Directeur)  introduction Gilles CLÉMENT (paysagiste)

Contributions  Émilie-Anne PEPY (historienne) Hervé PARMENTIER (cartographe) Patrick GILBERT (ingénieur CNRS,coordination)

 

David GAUTHIER (responsable des affaires culturelles), Michel SALMERON (jardinier en chef)

ont également contribué à cet ouvrage / François Arnal, Emmanuel Boutefeu, Elodie Caremoli, Anne Cauquelin, ,Beatrix von Conta, Julie Damaggio, Céline Dodelin, François  Wattelier , François Dow-Jager, Léa Eouzan…

 

 Le juste jardin : un cloître républicain ?

 

Le repos du jardinier

Dans le cas de Gilles Clément, son « jardin planétaire », son « jardin en mouvement », son « éloge des vagabondes », son plaidoyer pour le « tiers paysage » et ses options pour une écologie humaniste ont contribué à casser les stéréotypes, les façons étriquées et répétitives de penser les jardins. Il n’en reste pas moins que créer un jardin, puis le faire vivre, n’est pas une simple affaire d’architecte, de paysagiste, de technicien, de botaniste ou d’ingénieur.

C’est avant tout l’œuvre d’un artiste.

 

Le jardin de l'administration

Le jardin de l’École Normale Supérieure de Lyon se traverse quotidiennement pour aller des salles de cours, des laboratoires de recherche, des locaux de l’administration au restaurant, à la bibliothèque, au court de tennis, aux résidences des élèves. Il est le cœur d’un dispositif spatial conçu et pensé comme une sorte de cloître laïc par ses premiers concepteurs. (Postace)

Un cloître républicain : l’association est paradoxale dans un pays qui vit, depuis 1905, sous le régime de la séparation des Eglises et de l’État. Elle sonne presque comme une provocation dans un établissement conçu à l’origine pour former les « hussards noirs » de la République, corps d’élite chargée de porter les valeurs de la laïcité dans les campagnes. Il réconcilie cependant les valeurs spirituelles de méditation et de réflexion et les idéaux républicains de liberté, égalité et de fraternité.

 

les roses trémières ressemées spontanément et épargnées par le fauchage sélectif autour du boulingrin

Le juste jardin est le nom donné au jardin de l’École Normale Supérieure de Lyon, c’est un  jardin récent (2000) de 8 hectares, créé par Gilles Clément qui fait aujourd’hui figure de référence dans le jardin en mouvement et le jardin naturel.

 

« Il fut un temps où le jardin était catalogué soit la française soit à l’anglaise mais aujourd’hui ce temps est révolu Gilles Clément et quelques jardiniers pionniers sont passés par là. Après des essais fructueux dans La Vallée le jardin personnel de Gilles Clément le concept du jardin en mouvement fut mis en application dans le parc André Citroën de Paris mais un autre jardin,  un juste jardin peu connu du grand public fait aujourd’hui figure de référence, le jardin de l’École normale supérieure de Lyon ».

Paul Arnould.

  • Le Jardin et son jardinier :

 

Babeth et Michel entretenant le jardin et poussant la brouette.

Entretenu avec soin par Michel Salmeron et ses acolytes (Babeth Normand, François Dow Jager, Michel Secondi) le jardin atteint aujourd’hui sa maturité. Ce jardin a été voulu par Henri et Bruno Gaudin les architectes de l’École Normale Supérieure de Lyon qui ont souhaité que Gilles Clément et Guillaume Geoffroy Deschaume réalisent le projet paysager. Dans les années 80 Gilles Clément paysagiste l’école nationale supérieure du paysage de Versailles a trouvé dans le quartier de Gerland  un terrain pour approfondir et concrétiser trois de ses principaux concepts : le jardin en mouvement, le jardin naturel, le jardin planétaire ou encore un plaidoyer pour le « tiers paysage ». Aujourd’hui les normaliens fréquentent sont vraiment s’en rendre compte un jardin fabuleux qui fait figure de référence. Ici aucun pesticide n’est utilisé, tout est pensé pour protéger la biodiversité et accueillir la nature.

 

La vue en direction du Sud en Juillet 2012

À l’origine, le site d’implantation de l’école était une friche industrielle de 18 hectares dont le sol a été remanié et dépollué sur plusieurs mètres de profondeur. Des mètres cubes de terre propre ont été apportés pour aménager le jardin.

 

  • Histoire d’un jardin :

 

Vous avez dit "mauvaise herbe" ?

L’Ecole Normale Supérieure

Le 13 juillet 1880, Jules Ferry et Ferdinand Buisson créent l’Ecole Normale Supérieure d’institutrices et l’installent à Fontenay–aux-Roses en Octobre. Le toponyme scellait déjà le destin de cette école avec les fleurs. Son jardin y est « conçu comme un lieu d’agrément ,et un espace de formation et d’enseignement, car il n’est pas question d’élever en ces murs des bouquets de femmes oisives. Il s’agira en premier lieu d’y expliquer les rudiments de botanique ». (Yves-François LE Lay : géographe, p 40)

L’ouvrage évoque également le passé de l’Ecole normale de St Cloud et de son parc qui contrairement à celui de Fontenay était public.

Après la fusion des deux ENS et la mixité instaurée en 1981 ; l’école déménagera sur le quartier de Gerland à Lyon en 2000 rejoignant à proximité l’ENS scientifique et formant (sur deux campus) en Janvier 2010 : l’Ecole Normale Supérieure de Lyon.

Dans le jardin des formes
Dans le jardin des formes.

En septembre 2000 le directeur de l’école confie la gestion du parc en cours de réalisation à Michel Salmeron déjà jardinier à Fontenay. Il  y découvre un bourbier sillonné par des engins de chantier laissant de profondes ornières,  une vision d’apocalypse les flaques de boue, des arbres en jauge ou en conteneur constituent un chantier en devenir. Michel Salmeron apprend qu’un paysagiste célèbre et avant-gardiste était à l’origine de ce projet il avoue ne pas connaître Gilles Clément  à l’époque mais se promet de s’informer sur son style de se documenter sur ses réalisations afin de respecter son œuvre qui, vue du balcon du directeur de l’école le laisse perplexe. Pendant 18 mois l’entreprise paysagère chargée de la réalisation des travaux ne  laisse pas intervenir Michel Salmeron , il lui est interdit d’arroser, de tailler, il est obligé de constater les défauts de plantation, la mort de certains plants, essayant d’obtenir des informations concernant les travaux. Guillaume  Geoffroy Deschaume le collaborateur de Gilles Clément ainsi que Mélanie Drevet chef de projet expliquent à Michel Salmeron les grands principes du jardin en mouvement, les grandes lignes du projet en devenir.

 

Entre le jardin de l'administration (à gauche) et le jardin de la recherche ( à droite) en allant vers le restaurant.

  • Un jardin va prendre racine  sur une friche industrielle.

 

Sur les alluvions de Gerland, l’ancien quartier industriel un jardin va prendre racine accompagnant la décentralisation de l’École Normale Supérieure de Lettres et de Sciences Humaines dans un nouveau site. L’ancienne école était implantée à Fontenay aux Roses et possédait déjà un jardin, mais c’était un jardin classique du  XIX °siècle (« deux magnifiques serres, un grand jardin botanique, une allée de tilleuls bicentenaires et un jardin qui loin d’être froid, était illuminé au printemps par un gigantesque cerisier à fleurs  (Prunus serrula Franch) qui occupait le centre du parc »  Michel Salmeron, p 69),.

Gilles Clément a voulu réaliser un jardin pour le XXI° siècle (le jardin de l’anthropocène) un jardin pour une école. C’est un jardin qui vit au rythme des étudiants qui s’endort pendant les grandes vacances atteint son apogée en Mai juin et dont les parties correspondent aux différents usages de l’établissement.

 

Le long du boulingrin, un petit muret de béton : le trait du paysagiste sur un dessin de jardin.

 

  • Les grands éléments du projet :

Les grands éléments du projet sont simples : La densité et la hauteur des plantations ont été réglées avec minutie selon un gradient croissant du centre vers la périphérie. Dans la partie centrale un vaste sillon occupe le centre du site et sert d’armature au jardin il s’ agit ici d’un Boulingrin , un vaste espace planté en herbe bordé d’un petit muret de béton en arc de cercle. C’est la seule structure véritablement ouverte dans le jardin, une sorte de lumière dans le système bâti, un  sillon qui se rapporte à la figure du cloître vide essentiel autour duquel s’organise la vie. La gestion différenciée de ce vaste espace central est à lui seul un modèle du genre avec des espaces laissés en herbe, d’autres plantés en prairie fleurie, d’autres parcourus par des moutons. Un filet de volley-ball et quelques bancs ou tables abandonnés rappellent que nous ne sommes pas dans un jardin de contemplation mais dans un jardin d’école fréquenté par un public d’étudiants, d’enseignants ou de chercheurs.

 

Le chardon est préservé par le juste geste du jardinier dans un jardin en mouvement.

Le jardin des signes se décline en 3 temps ses jardins respectivement décrivent l’éventail des signes phénologiques (le jardin du temps), des signes morphologiques (le jardin des formes) et des signes relationnels (le jardin de la communication).

 

 

Le lys martagon dans le jardin de l'administration.

Avec le jardin du temps. Les floraisons massives de plantes bulbeuses (scilles ail) expriment ponctuellement le passage des saisons.

 

Topiaire rigoureux dans le jardin des formes

Le jardin des formes propose une réflexion sur la forme, la structure, le contraste des feuillages et l’extrême diversité des appareils végétatifs entre les feuilles crénelées sagittées, laciniées,  plumeuses, cylindriques ou linéaires le choix est vaste. Dans le jardin de la communication ce sont des floraisons colorées parfumées qui forment un système de communication entre le règne végétal et le règne animal. Ici l’entomofaune se trouve à son aise.

Le jardin de la recherche et ses Miscanthus Sinensis

À l’opposé de ces 3 jardins, un vaste ensemble de graminées compose le jardin de la recherche c’est là qu’on se perd dans les méandres des Miscanthus Sinensis. Comme un chercheur le visiteur peut s’y perdre et se retrouver dans une impasse, obligé de rebrousser chemin.

Dans le jardin des formes

Gilles Clément déclare : « à quoi bon établir la géographie d’un lieu où ce qui compte n’est pas la position des objets, leur distance, leur fonction individuelle, mais la possibilité de les relier à tout moment dans un ordre imprévisible pour une cause inconnue. »

 

La suite bientôt sur ahah…

(photographies prises en Juillet 2012)

Le jardin des simples du Musée de l’APHP à Paris.

Je vais vous présenter un modeste jardin situé dans le centre de Paris et que peu de personnes connaissent.

Les haies de buis enserrent les 65 variétés de plantes médicinales.

Il s’agit d’un jardin des simples à savoir des plantes médicinales créé en 2002 dans la cour de l’Hôtel de Miramion en collaboration avec le Service des Parcs et jardins de l’AP-HP, afin de faire découvrir quelques-unes des plantes cultivées pour leurs vertus curatives dans les hôpitaux d’autrefois.

la pharmacopée

le Musée des L’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris a aménagé un jardin de 65 plantes médicinales dans une modeste cour près de Notre Dame de Paris. L’Hôtel de Miramion date du XVII° siècle et donne sur une cour au Nord avec le Jardin des Simples et sur un jardin d’agrément au sud qui ne se visite qu’exceptionnellement, alors que le jardin des simples est ouvert au public.

De dimension modeste le premierjardin est divisé en 4 parties :

le jardin vu de dessus. Source APHP

Quatre allées gravillonées formant une croix sont tracées :

Elles symbolisent les quatre fleuves du paradis et représentent également pour les auteurs chrétiens du Moyen Age quatre vertus :

la justice, la prudence, la tempérance et la force.

Deux diagonales recoupent le jardin carré, elles représentent l’homme.

Au centre du carré un cercle compose le rond central :

Point de réunion de la croix et des diagonales, il symbolise la fontaine de vie vers laquelle allaient les pensées des moines, premiers médecins d’Europe.

les santolines argentées (Santolina Chamaecyparissus) stimulant digestif et vermifuge forment une autre série de haies basses.

La prédominance du chiffre 4 et de ses multiples :

Chiffre de la perfection divine au Moyen Age, il se rattache, dès l’Antiquité, aux éléments qui composent l’univers : l’eau, la terre, l’air et le feu. Dans la Grèce antique, Hippocrate chercha à montrer que ces éléments pouvaient avoir une influence sur l’équilibre des humeurs et donc sur la santé, principe encore retenu au Moyen Age.

Au premier plan le massif 11 avec de la sauge (Salvia Officinalis) sédatif, antispasmodique, le souci (Calendual Officinalis) antisceptique et antispasmodique. A l’arrière plan la rubharbe Rheum Rebarbatum apéritive, laxative, tonique et vermifuge.

Pour répondre à la demande des médecins, des jardins botaniques et pharmaceutiques, où les plantes sont soigneusement étiquetées, sont crées au sein des hôpitaux. Le Jardin des Plantes de Montpellier est un des plus anciens.

Les collections de pharmacie

l’Apothicairerie générale des hospices civils de Paris, ancêtre de la Pharmacie centrale. Elle a pour mission de produire, conserver et distribuer les médicaments aux hôpitaux parisiens. Installée en 1812 dans l’hôtel de Miramion,

la pharmacopée médiévale se divise en six registres :

  •  contre la fièvre ;
  •  les plantes de femmes ;
  •  les plantes vulnéraires ;
  •  les purges ;
  •  les maux de ventre ;
  •  les antivenimeuses. »

http://archives.aphp.fr/Le-jardin-des-simples.html?article

L’Hôtel de Miramion constitue un véritable trait d’union entre la Pharmacie centrale des hôpitaux qu’il a abritée de 1812 à 1974 et le Musée de l’AP-HP, installé entre ses murs depuis 1934.

En France le jardin de plantes médicinales ou jardin de simples, a pour origine l’« herbularius » des cloîtres du Moyen Age.

C’est pour permettre au visiteur de retrouver quelques-unes des plantes cultivées pour leurs vertus curatives dans les hôpitaux d’autrefois que le Musée a aménagé dans la cour de l’Hôtel de Miramion un jardin qui emprunte aux symbolismes philosophiques et théologiques des différents types de jardins médiévaux.

 Pour télécharger la notice complète

Coordonnées

47 quai de la Tournelle Hôtel de Miramion
Paris 5ème 75005

Téléphone renseignement

01 40 27 50 05

Site internet

www.aphp.fr/musee

courriel

musee.ap-hp@sap.aphp.fr

Moyens d’accès

M10 : Maubert-Mutualité, M4 : Cité, Saint-Michel

 

 

Le Jardin botanique de Palerme (Sicile)

 

l’Echinocactus Grusonii originaire du Mexique plus connu sous le surnom de « coussin de belle mère ».

Le Jardin botanique de Palerme est une institution en Sicile, il dépend de l’Université de Palerme (Département des Sciences botaniques). Son origine remonte à 1779, quand l’Accademia dei Regi Studi instituant la chaire de botanique et matière médicale lui attribua un modeste terrain pour y installer un petit jardin botanique consacré à la culture des plantes médicinales utiles à l’enseignement et à la santé publique.

Dans la serre des succulentes (numéro 9 sur le plan)

Le jardin est inauguré en 1795. Comme à Montpellier il est consacré à l’origine à la culture des plantes médicinales (chaire de botanique et discipline médicale).


le site de Palerme : la Conca d’Oro. (vue en direction du Nord)

En 1786, il s »’installe dans la Plaine de san Erasmo, à la Vigna del Gallo.

La construction des bâtiments principaux  de style néoclassique dessinés par l’architecte français Léon Dufourny débute en 1789 et se termine en 1795. Des architectes  et artistes palermitains ont collaboré au projet.

Le Gymnasium (numéro 1 sur le plan)

Le Gymnasium en est l’édifice central, le tepidarium et le calidarium le complètent de part et d’autres. es différentes serres recouvrant 1300 mètres carrés, les aquariums et quelques statues complètent l’ensemble.

Dans la partie la plus ancienne que j’ai visité se trouve la classification de Linné. Ce jardin devient une référence en Méditerranée accueillant grâce au climat des espèces tropicales comme le kapok.

Dans les différentes serres ,des espèces exotiques de cactées, de broméliacées sont rassemblées.

J’ai été attiré par une belle collection de cactées et d’épiphyllums qui hélas n’étaient pas fleuris.

la collection d’epiphyllums (Juin 2011)

Le ficus Macrophylla Columnaris (Australie). Le Ficus macrophylla dans son habitat naturel se présente somme un arbre de grandes dimensions, qui peut atteindre 60 mètres de haut.

 

C’est une plante typique des forêts pluviales qui, dans ces milieux, se développe souvent sous forme de plante grimpante parasite. En effet, quand elle germe sur la branche d’un arbre, elle propage ses racines autour du tronc de son hôte, l’étouffe et finit par le tuer et par prendre sa place. A ce titre, il est parfois appelé figuier étrangleur. Ses racines sont qualifées de Racines laocoontiques.

Dans le jardin botanique de Palerme, au début du XXe siècle, on étudia le latex du Ficus macrophylla subsp. columnaris qu’il considérait comme une source possible de caoutchouc. Mais bien que les exemplaires de cette espèce produisaient de grande quantité de latex, les analyses chimiques effectuées démontrèrent que la teneur en caoutchouc élastique était insuffisante.

La serre des succulentes.

le Jardin comporte  de nombreuses cactacées (Mammillaria, Echinocactus, Espostoa, Melocactus, Opuntia, Agave, Allaudia, etc.) en gros sujets.

Une partie du jardin accueille les collections de palmiers.

à suivre.

 

Biennale du Design Saint Etienne : premières impressions.

affiche-3.1226861510.jpg

Du 15 au 30 novembre 2008, la Biennale Internationale Design Saint-Étienne fēte ses dix ans d’existence !

biennale-design-ahah-cairn1.1226861595.jpg

Le cairn du Guizay Participation « off » de François Arnal Design land art et paysage.

La ville noire est passée au vert. Non pas celui de ses joueurs célèbres mais celui du design végétal, du design durable, du design respectueux de la nature.

biennale-design-ahah7.1226861459.jpg

C’est ce qui ressort des premiers parcours à travers les expositions, les manifestations officielles ou « off », les initiatives du plus grand nombre.

biennale-design-st-etienne4.1226861818.jpg

La tour de la Cité du Design

Comment se déplacer en mode doux ? en quoi le vélo, le triporteur, la voiture électrique peuvent ils être une alternative à l’automobile à essence ?

biennale-design-ahah2.1226861405.jpg

Le succès de cet événement est à l’origine de la création de la Cité du Design et de la décision de tout un territoire de se développer par la création et l’invention.

biennale-design-st-etienne1.1226861916.jpg

Saint Etienne est en crise et Saint Etienne relève le défi de la culture. Saint Etienne dispose d’une tradition industrielle et artistique, d’un héritage et d’un savoir faire qu’elle souhaite mettre en valeur et faire partager.

biennale-design-st-etienne10.1226862179.jpg

« À Saint-Étienne, davantage peut-être qu’en d’autres lieux, la conception du design  qui a principalement cours aujourd’hui est élargie, intégrative : adopter une démarche de design, c’est aller bien au-delà de ce que certains ont caractérisé parfois comme  une logique d’ « esthétisme industriel ». « Notre » design, celui qui a réellement été adopté par une partie des forces vives du Bassin stéphanois, avec leurs nombreux partenaires professionnels et institutionnels, se rapporte à la fois, comme la langue anglaise le suggère d’ailleurs, aux termes « dessein » et « dessin ». A quoi donc est destiné tel produit, tel instrument, tel service ? Et en fonction de cette finalité, de  ce sens, quelle forme, quelle caractéristique pratique, quel agrément, quelle  organisation devra-t-on lui donner ? »
Maurice Vincent Maire de Saint Etienne. Président de Saint-Étienne Métropole, Président du syndicat mixte Cité du Design ;

biennale-design-st-etienne2.1226861969.jpg

La Biennale Internationale Design 2008 Saint-Étienne ouvre ses portes au grand public dès le samedi 15 novembre 2008 pour une période de 15 jours (allongeant ainsi sa durée de 5 jours par rapport à 2006), pour offrir trois week-ends complets aux visiteurs. Elle organisera des événements dédiés aux professionnels du 17 au 19 novembre inclus à travers des visites, des rencontres et des conférences spécifiques sur les différents champs du design. la seconde semaine (24 au 28 novembre) sera tournée vers les publics scolaires, dont la présence est toujours croissante  (10 000 en 2006).

biennale-design-ahah1.1226861389.jpg

Les expositions seront accompagnées de nombreuses conférences, de colloques internationaux et de workshops dédiés à chaque public.
La Biennale Internationale Design 2008 Saint-Étienne s’étendra aussi dans les
commerces du centre ville avec l’exposition Design & Shop, collaboration entre un commerçant et un designer. le public retrouvera également des événements off à travers la ville et dans les communes de la Métropole.

biennale-design-ahah8.1226861478.jpg

Les crassiers de St Etienne reconstitués ?

Au nord-est de Saint-Étienne, le territoire de la Manufacture et de la Plaine Achille entreprend, sur une centaine d’hectares, une opération de mutation urbaine de grande envergure. Le futur de ce nouveau morceau de ville commence à se dessiner à la Biennale Internationale Design, située cette année au sein même de la Manufacture.

affiche-2.1226861367.jpg

Le temps de la Manufacture d’armes est terminé, celui de la cité du design le remplace.
Alors que le nouveau bâtiment de la Cité se construit sous nos yeux, les bâtiments de la « manu » accueillent les expositions.

biennale-design-ahah3.1226861420.jpg

La Biennale démocratise le design, le rend accessible, provoque des rencontres, interpelle sur notre mode de vie, notre conception des matériaux, des outils, des usages. Elle nous renvoit à une dimension esthétique et fonctionnelle nécessaire dans notre vie banale.

biennale-design-ahah5.1226861439.jpg

La biennale n’est pas un salon commercial, vous pouvez acheter quelques objets rares dans la brocante design du Hall A mais ce n’est pas l’objectif de la manifestation. Il s’agit ici de confronter des points de vue et de partager des réflexions.

biennale-design-ahah-cairn2.1226861612.jpg

Le Cairn du Guizay / Design land art François Arnal 2008

St Etienne est bordé par les montagnes du Massif du Pilat. De tout côté des points de vue paysagers permettent d’apréhender la ville, de la découvrir au détour d’une route, d’une forêt, d’une prairie. Le cairn est un symbole du passage éphémère , une artialisation du paysage.

Artialisation :  » Processus artistique qui transforme et embellit la nature, soit directement (in situ), soit indirectement (in visu), au moyen de modèles » (Alain Roger ). C’est par artialisation que s’opère la transformation du pays en paysage. Elle se fait principalement au moyen de représentations imagées, c’est l’artialisation « in visu », et de projets concrets de transformation, c’est l’artialisation « in situ ». Syn. d’esthétisation.

source :

Suivez l’actualité de la biennale sur ahah et sur le blog officiel  .

 

Sur Facebook .

Les paysages de la vallée de Vals dans les Grisons (Suisse)

paysage-grisons-vals1.1223487711.jpg

Le paysage constitue notre cadre de vie et bien souvent reflète nos activités et influence notre humeur.

paysage-grisons-vals2.1223487999.jpg

Il traduit notre relation à la nature et à la vie.

paysage-grisons-vals12.1223488740.jpg

Entre le paysage et le jardin il n’y a qu’un pas,

les jardiniers sont des paysagistes et les jardiniers ne sont pas indifférents aux paysages qu’ils contemplent.

paysage-grisons-vals4.1223488177.jpg

Ils savent ce que travailler la terre veut dire et que rien n’est acquis car le paysage est essentiellement changeant pour le meilleur ou pour le pire quand nous jugeons qu’il se dégrade.

paysage-grisons-vals5.1223488235.jpg

Pour cette dernière escale dans la vallée de Vals, nous allons nous intéresser au versant faisant face aux thermes, ce versant que les baigneurs ont sous les yeux, ce versant qui est resté intact mais que l’innocent aurait tort de qualifié de naturel.

paysage-grisons-vals6.1223488362.jpg

Ce versant est en effet cultivé et soigné en permanence, non pas par des labours mais des prairies de fauche.

paysage-grisons-vals7.1223488469.jpg

Les agriculteurs font plusieurs récoltes de foin par an, souvent à la faux,  afin de remplir leur grange et passer l’hiver sous la neige.

paysage-grisons-vals8.1223488498.jpg

La forêt a été défrichée, les rochers ont été déplacés ou soigneusement contournés par les routes ou les constructions. Ici tout n’est qu’artefact la nature a été modelée par le travail humain.

paysage-grisons-vals10.1223488545.jpg

A Vals, le modèle classique adret ubac ne fonctionne pas, le versant photographié ici est le versant qui regarde vers l’ouest et qui reçoit le soleil du soir. L’axe de la vallée (le talweg) est orienté nors sud.

paysage-grisons-vals11.1223488615.jpg

Celui qui lui fait face reçoit le soleil du matin (ce qui est un vrai bonheur dans la piscine des thermes quand les rayons franchissent la crête de la montagne vers 8 h en  Août).

 

paysage-grisons-vals13.1223488892.jpg

Ici tout est défriché ou presque . La forêt ne couvre que 8% de la vallée .

paysage-grisons-vals14.1223491374.jpg

Seuls les versants les plus raides et les plus rocheux sont abandonnés à la forêt, seuls les points les plus élevés du finage sont laissés aux espaces sylvicoles.

paysage-grisons-vals15.1223491405.jpg
L’opposition se fait ici entre le haut et le bas. Le bas est habité en permanence et le haut est occupé ponctuellement en été. Le contraste est net entre le bas et ses chalets d’habitation et le haut et ses chalets d’alpage.

 

paysage-grisons-vals9.1223488524.jpg

 

A y regarder de plus près cependant l’économie de cette vallée s’est diversifiée, outre l’activité thermale signalée dans les notes précédentes, existent aussi une usine d’embouteillage de l’eau Walser, et des remontées mécaniques.

 

paysage-grisons-vals3.1223488132.jpg

 

Bien sûr nous sommes là aussi loin du modèle de station à la française comme les géographes français le qualifient, nous sommes bien dans le modèle germanique décrit par Rémy Knafou .

 

 

paysage-grisons-vals16.1223491447.jpg
Le paysage ne porte pas l’empreinte trop forte du tourisme.

 

paysage-grisons-vals17.1223491508.jpg

 

Mais cela ne signifie pas que cette activité est délaissée bien au contraire nous l’avons vu dans les dernières notes.

 

paysage-grisons-vals18.1223491532.jpg

 

Ici le tourisme d’hiver ou d’été , sportif ou thermal s’intègre à toute l’économie locale. La commune reste maître de ses décisions d’aménagement.

 

paysage-grisons-vals19.1223491560.jpg

 

Les montagnards sont restés maîtres de leur destinée et l’architecture ou le paysage dans son ensemble le leur rend bien témoignant ainsi des différentes époques et des différents usages de la montagne entre « tradition et modernité ».

 

paysage-grisons-vals21.1223491621.jpg

 

Signe de la modernité géographique, la commune possède son SIG (système d’information géographique) dans lequel nous pouvons découvrir le parcellaire trame foncière du paysage clé de l’explication des différences visuelles (telle propriété est fauchée telle autre ne l’est pas).

sig-vals.1223815275.jpg

Si vous aimez la géographie et chercher à comprendre comment fonctionnenet les territoires ou se transforment les paysages allez sur géofac   où vous trouverez des compléments plus précis sur ces paysages  de Vals.

Les thermes de Pierre (pierre de Vals) ou les thermes de Pierre (Peter Zumthor)…

therme-vals-exterieur1.1223127376.jpg

Nous avions commencé cette série de paysages de montagne par cette vue du toit des thermes de Vals.

L’alliance du béton, de la pierre et de l’herbe (parfois agrémentée de trèfle ) est une réussite, une totale maîtrise par Peter Zumthor l’architecte.

therme-vals-exterieur2.1223127403.jpg

Faisons un peu le tour de ce bâtiment enchassé dans la coline, de ses bains qui rythment le bâtiment de pierre comme des carrières creusées dans la montagne des Grisons.

therme-vals-exterieur3.1223127423.jpg

La pierre grise (quartzite) offre une unité de façade. Cette pierre de Vals (tout comme l’eau) sont exploitées depuis des siècles, on la trouve recouvrant les toits des chalets, constituant des murs ou des soutènements dans la campagne environnante.

therme-vals-exterieur4.1223127454.jpg

En 1960 5 bâtiments (270 chambres) sont construits par un promotteur allemand pour lancer le tourisme dans cette vallée perdue à l’Est de la Suisse.

therme-vals-exterieur5.1223127483.jpg

Cet ensemble hôtelier en faillite est rachetée par la commune en 1986 avec l’intention de construire un établissement thermal entre les cinq bâtiments existants là où jaillit la source.

therme-vals-exterieur6.1223127537.jpg

La commune choisit de travailler avec un architecte suisse (Peter Zumthor) qui n’a presque rien construit à l’époque et qui édifier ici un bâtiment majeur unanimement reconnu . L’inauguration date de 1996.

« Les thermes sont constituées de pierres plates stratifiées en couches. Les dalles ne sont pas pré-maçonnées, mais font partie intégrante, en tant que murs massifs, de l’ouvrage de soutènement. Les plaques ont été soigneusement découpées et numérotées selon les indications précises de Peter Zumthor, puis montées conformément aux plans. Ces plaques d’une extrême précision ont été fabriquées avec des normes de dimensions de l’ordre de 1/10 mm. En tout, 60 000 plaques ont été utilisées. Dans les thermes, le quartzite de Vals se décline sous toutes ses formes d’usinage : fendu, fraisé, scié, taillé, superposé, poli, brisé, tout ceci avec une précision absolue ».

Source : site officiel des thermes de Vals. 

therme-vals-exterieur7.1223127559.jpg

« Le bâtiment est en relation avec la topographie et la géologie et non pas avec l’aspect immédiat du site environnant. Le bain est né de la montagne comme la source. il faut considérer que ce bâtiment a toujours été là » dit Peter Zumthor dans le reportage de Richard Copans : « Les thermes de Pierre ».

therme-vals-exterieur8.1223127580.jpg

La large façade de gneiss est percée de grandes ouvertures vitrées ou non qui aérent la façade austère, rappelant l’architecture locale.

therme-vals-exterieur9.1223127601.jpg

Le dialogue entre la façade minérale et le versant végétal s’établit. La pente naturelle est restituée constituée d’herbe fauchée ou de forêts de conifères.

therme-vals-exterieur10.1223127639.jpg

« Montagne, Pierre, Eau : construire dans la pierre, construire en pierre, construire à l’intérieur de la montagne, construire au flanc de la montagne, être au coeur de la montagne. Comment traduire toutes les acceptions et toute la volupté de ces expressions en langage architectural ? C’est en essayant de répondre à ces questions que nous avons conçu cet édifice lequel, petit à petit, a pris forme sous nos yeux. » Peter Zumthor.

Le gabarit des ouvertures varie selon diverses déclinaisons répondant à des fonctions précises à l’intérieur du bâtiment (salles massage, salle de repos, salle de bains, piscine extèrieure…).

therme-vals-exterieur11.1223127665.jpg

Ce qui peut surprendre c’est l’absence de porte, faisons ensemble le tour de ce bâtiment. Du toit à la façade principale ci dessus vous ne voyez pas d’entrée.

therme-vals-exterieur12.1223127698.jpg

Les larges baies vitrées ou les petites fenêtres carrées ouvrent au baigneur (ou à la personne qui vient de se faire masser) une large vue sur la montagne opposée.

therme-vals-exterieur13.1223127728.jpg

IL fallait conserver la vue initiale des chambres existantes sur le versant opposé.

La solution adoptée a été d’enfoncer le bâtiment dans la pente, de le masquer le plus possible depuis les hôtels à l’entour ou depuis le versant en face. L’entrée discrète passe par l’hôtel principal. Un long couloir souterrain mène vers les bains et permet de se plonger dans cette ambiance obscure des différentes salles .

L’espace des thermes s’organise autour des deux grands bassins principaux, l’un extérieur visible ici et l’autre intérieur en position centrale (dominée par les petits carrés de verre bleu visibles au centre de la pelouse).

therme-vals-exterieur14.1223127758.jpg

Ici l’architecte et les populations locales assument les différentes architectures.

L’architecture vernaculaire et ses différents chalets de pierre ou de bois comme au premier planrépondent à l’architecture « moderne » et fonctionnelle des années 60 du complexe hôtelier avec ses toits papilon (comme à Courchevel) et enfin dialoguent avec l’architecture contemporaine de P. Zumthor.

therme-vals-exterieur-11.1223131014.jpg

« L’hôtel des thermes de Vals est un complexe qui s’est développé progressivement. En trente ans d’existence, le complexe a déjà dû se transformer plusieurs fois et s’orienter vers de nouveaux objectifs. Et cela non sans laisser de traces.
Sous certains aspects, il paraît abîmé, sous d’autres, désuet.
Beaucoup d’hôtes les trouvent laid, lorsqu’ils les voient pour la première fois à l’entrée du village : ces bâtiments de la société Hotel und Thermalbad Vals ag actuelle, dont le style est tout sauf alpin. Des bâtiments en forme de tour avec des toits plats, des façades structurées par la répétition, le tout sans la moindre trace de bois ».

Peter Zumthor

Cela me rappelle les propos de la géographe Marie Wozniak qui dénonce la tendance actuelle des stations de sports d’hiver françaises qui modifient leur architecture et n’assument pas leur héritage moderne des années 60. A Courchevel, les toits paipllon et les façades minérales comparables à celle de vals sont aujourd’hui masquées par un « relookage » à la mode tyrolienne ou suisse. Sauf que les suisses ou les autrichiens (Voralberg) ont depuis longtemps assumé leur héritage et pratiquent une véritable architecture de montagne ancrée dans son temps.

therme-vals-exterieur-12.1223131039.jpg

En revanche, Courchevel est bien le berceau d’une nouvelle façon d’habiter en montagne. Une architecture novatrice y est née, qui a influencé les concepteurs des stations à venir. Si Courchevel a servi de banc d’essai, les préoccupations qui ont présidé à sa conception n’ont pas été respectées par la suite. En effet, en 1983, la mairie de Saint Bon offre la possibilité aux propriétaires de surélever les édifices de la station par l’adjonction de toitures à deux pans. Elle exauce ainsi, quarante plus tard, le souhait  de maître de la Gontrie. La victoire du « style néo » sur la modernité est également celle de la facilité et du mercantilisme.
Fer de lance de l’innovation urbanistique, architecturale et technique dans l’immédiat après-guerre, Courchevel est aujourd’hui un témoin privilégié de la « disneylandisation » des Alpes et l’inscription de quelques bâtiments sur la liste supplémentaire des Monuments Historiques ne suffira pas à enrayer le phénomène.
Marie Wozniak
Marie Wozniak * dénonce la perte d’identité et la copie facile de l’architecture du pays d’Heidi sauf que je reviens de Heidiland et je peux vous affirmer que l’architecture des Grisons n’est pas cette architecture factice que l’on tente de reconstituer en France.

*WOZNIAK M., 2004 : « Bienvenue à Heïdiland : l’uniformisation de l’architecture de montagne », Actes du colloque « Identité et territoire », Laboratoire Architecture et Anthropologie, Ecole d’Architecture de la Villette

L’eau de Vals et la plus belle piscine du monde.

A l’origine de la fontaine et des thermes : de l’eau minérale de Vals et une pierre : la quartzite.

eau-de-vals-arnal4.1220637490.jpg
Puisque Pierre a trouvé le lieu mystérieux dans la note précédente il est temps de présenter la merveilleuse eau et la pierre de cette région . (sans mauvais jeu de mot…)
eau-de-vals-arnal2.1220637057.jpg
Remontons tout d’abord vers les sommets de la vallée de Vals Platz tout près du barrage de Zerfreilasee
Le Zerfreilasee est un lac de barrage sis à  1868 m d’altitude.

eau-de-vals-arnal1.1220636985.jpg

Il est dominé par le sommet du Zeifreilahorn qui pointe à 2698 m.
eau-de-vals-arnal3.1220637346.jpg

Puis cette rivière de montagne dévale la pente  à travers des gorges vertigineuses en direction du village de Vals.
L’ardéchois que je suis ne peut s’empêcher de penser à mon village familial du Vivarais (Vals les bains en Ardèche).

En réalité c’est d’un autre Vals que je veux vous parler aujourd’hui.
eau-de-vals-arnal8.1221069130.jpg

Nous sommes à l’Est de la Suisse dans le canton des Grisons.
L’eau pénètre de plus en plus profondément dans les marbres, le schiste des Grisons et les dolomites ainsi que dans leurs crevasses et fissures.

eau-de-vals-arnal9.1221069180.jpg

Au coeur du Piz Aul, l’eau est filtrée et fortement minéralisée par des couches de roches vieilles de 220 millions d’années. C’est en moyenne au bout de 25 ans et d’un voyage à une profondeur minimale de 1000 mètres que l’eau de Vals ressurgit.
eau-de-vals-arnal10.1221069208.jpg

L’eau thermale jaillit à la  température de 30 °C. Elle contient des substances minérales : sodium 10, calcium 425, magnésium 51, silice 25,9, fluorure 0.7, carbonate d’hydrogène 376, sulfate 964, chlorure 2.8 mg/l, nitrate <0,1, somme 1 870 mg/l.

img_5179.1221082157.jpg

La pierre de Vals est une  quartzite, elle a été installée non seulement à côté de la
place fédérale à Berne et dans les Thermes de Vals, mais aussi dans de nombreux autres endroits du monde entier. .

Sa densité apparente est de 2 698 kg/m3. Les dalles sont fraisées dans les épaisseurs 6,3 cm, 4,7 cm et 3,1 cm.
Le bâtiment compte plus que 60 000 pièces uniques. Largeur du joint : 2 mm.

eau-de-vals-arnal5.1221082310.jpg
En 1986, l’architecte Peter Zumthor,  fut chargé de construire une nouvelle piscine qui put être inaugurée en 1996.

img_4980_2.1221082644.jpg

Déjà deux ans plus tard, les thermes furent classées patrimoine protégé.

eau-de-vals-arnal6.1221082344.jpg
Les images des thermes de Vals ont fait le tour du monde : « une leçon de courage et d’esthétique »,

dscn2298.1221082523.jpg

« une piscine unique au monde ».

img_4979.1221082554.jpg
De forme rectangulaire, le corps de l’édifice des thermes est constitué de dalles superposées en quartzite de Vals, extrait à deux kilomètres des thermes. En tout, 60 000 dalles ont été utilisées.
eau-de-vals-arnal11.1221069262.jpg
La beauté de cette piscine vient de la transparence des eaux et de la couleur verte ou grise de la quartzite.

img_5178.1221082132.jpg

Petit souvenir de Vals au jardin de Marandon. A la première pluie la couleur verte se réveille.